Dans Les Mots de Taj, Dominique Choisy retrace à l'envers le périple de son fils adoptif ayant fui l’Afghanistan à l’âge de quatorze ans. De l’urgence du départ de Kaboul au danger des routes clandestines, le réalisateur de Ma vie avec James Dean raconte chaque douloureuse étape d’un pèlerinage sensible aux frontières de l’Europe, à travers le regard profond et clairvoyant d’un jeune homme sur l’enfant vulnérable qu’il a été. Un témoignage précieux, rare, à la fois intense et vital, qui dénonce le cynisme d’un monde moderne encore incapable de faire face à la réalité des réfugiés.
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Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Avec « Petite Solange », Axelle Ropert propose un film qui assume son aspect tragique. Si les intentions sont là, le film reste trop et, en même temps, pas assez.
Pedro Almodovar signe avec Madres Paralelas une œuvre intime, souvent excessive, et liée à l'histoire de son pays. Une histoire de naissances, de morts et surtout de femmes, intimement liée à la quête des origines, d'un passé qui permettra enfin d'avancer. En salles le 1er décembre !
Lingui, les liens sacrés est un film tchadien réalisé par Mahamat-Saleh Haroun. Il y raconte la vie d'une femme célibataire, rejetée par la société, et de sa fille de seize ans, enceinte, obligée de quitter le lycée. Toutes deux vont être confrontées à la question de l'avortement clandestin et renforcer le lien ("lingui" en tchadien) qui les unit. Un film brut, percé d'ellipses, qui fait écho à la sortie récente de L'évènement. A voir en salles à partir du 8 décembre 2021.
Soyez en forme si vous voulez embarquer dans le nouveau délire de Kirill Serebrennikov : virées nocturnes et nuits d'ivresse pour un scénario qui mêle indistinctement réalité et fantasmatique.
Le fantôme est culturellement un défunt à qui on doit régler une dette. Ceux de Ghostbusters : l'héritage sont des âmes perdues, mais tout comme les historiques, ceux d'un autre Monde amené à prendre le pouvoir. On ne peut pas leur promettre une sépulture ou une prière, seulement les chasser. De ce rapport de force naissent les situations les plus comiques et spectaculaires qui ont fait la légende d'une saga courant après son « vrai » 3 perdu après le terrible et décevant film de Paul Feig, mais aussi l'idée du plus beau CGI de l'année ciné qui s'achève.
Red Rocket est un film explosif et corrosif qui expose les travers de l'Amérique de Donald Trump. Sean Baker parvient à insuffler de la drôlerie dans le portrait sans complaisance qu'il dresse de son héros, Mikey Saber, un homme-enfant aussi immature qu'imprévisible. Le film se situe à l'intersection de plusieurs genres qu'il dynamite joyeusement.
Plus besoin de citer le drame lyrique qu'est West Side Story, bouleversant récit shakespearien. D'abord fulgurant dès sa première adaptation en 1961, avec pas moins de 10 récompenses aux Oscars, il fut par la suite classé dans les 100 meilleurs films américains selon l'American Film Institute. Un classique du genre qui n'empêche pas à notre réalisateur préféré de relever le défi haut la main. Il devient de plus en plus évident que dès qu'une œuvre est signée de son nom, celle-ci naît d'office avec l'intention de marquer.
L’an dernier, la 70e Berlinale attribua l’Ours d’or à Le Diable n’existe pas (Sheytân vodjoud nadârad), que le cinéaste a tourné dans son pays en parfaite illégalité. Récompense n’est pas compensation : tourné « sous le manteau » avec une équipe qui a pris beaucoup de risques, ce film sur la peine de mort en Iran est une réussite majeure.
Prostitution. Bois de Boulogne. Deux termes qui suffisent à eux seuls à évoquer tout un imaginaire, entre mythe et image repoussoir. En choisissant de s'emparer de ces thématiques, Claus Drexel parvient avec Au Cœur du bois à créer un documentaire qui mélange les genres et (re)donne aux travailleur.se.s du sexe une place dans le débat politique actuel.
Chère Léa est le septième long métrage de Jérôme Bonnell. Le film s'inscrit dans la continuité d'une filmographie de l'instant suspendu, du pas de côté. Cependant, il manque cette fois un souffle à cette histoire de séparation qui ne se termine jamais vraiment. En salles depuis le 15 décembre.
Su nous connaissions le comédie à l'italienne à la Dino Risi, le baroque gargantuesque de Fellini ou encore la pudeur rétro d' Ettore Scola, jamais le cinéma transalpin nous avait proposé de teen movie où l'euphorie grivoise côtoie la mélancolie endeuillée. Avec La Main de Dieu, Paolo Sorrentino met fin au débat et réaffirme la plasticité du cinéma italien.