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Close, de Vicky Jewson : Noomi Rapace en Woman power

Serge Théloma Rédacteur LeMagduCiné

Close, le film de la réalisatrice anglaise Vicky Jewson met en scène une héroïne très physique, directement inspirée d’une véritable bodyguard : Jacquie Davis, qui fut notamment en charge de la protection de J.K Rawling ou Diana Ross. Au final, une production Netflix faible du point de vue du scénario mais néanmoins spectaculaire.

Il ne faut pas attendre longtemps pour voir Sam, le personnage qu’incarne Noomi Rapace, entrer en action. Et liquider en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire les trois terroristes qui s’en étaient pris au convoi qu’elle devait sécuriser. Le générique n’est pas encore lancé que le ton est donné : en voilà une qui ne s’en laissera pas compter. Dès son retour d’Afrique, à peine ses blessures cicatrisées, la voici affectée à une nouvelle mission : protéger Zoé, la toute jeune héritière d’un empire industriel devenue la cible d’ennemis aux intérêts divergents, les uns prêts à rançonner cette « princesse » à plusieurs milliards de dollars, les autres décidés à éliminer une concurrente aussi gênante qu’inexpérimentée.

Or Zoé, post-adolescente pourrie-gâtée, s’avère être une cliente capricieuse, irresponsable et butée, l’exact opposé de sa nouvelle garde du corps toute en réserve et concentration. Une divergence de tempérament qui se double d’un contraste physique : Zoé affiche mollesse et indolence là où Sam semble être d’acier trempé. La rencontre antinomique de ces deux figures, de ces deux corps, ce duo improbable embarqué dans la même galère, est assez réussi. D’autant que la réalisatrice ne manque pas de questionner la double nature virile/féminine de son personnage principal par ailleurs torturé par une maternité jamais assumée. Sam, qui tout en portant un prénom masculin et exerçant un « métier d’homme » ne néglige jamais sa part de féminité. Sa chevelure qu’elle défait dans les moments plus intimes puis rattache façon casque de combat, symbolise tout au long du film la nature ambivalente de la bodyguard.

Dans cette même idée d’interroger les codes du féminin et du masculin, Vicky Jewson va s’attacher à redistribuer les rôles. Dans la plupart des films d’action, les hommes se retrouvent aux avant-postes. Héros ou méchants, ce sont eux qui s’imposent dans les scènes de bagarre cantonnant les personnages féminins à des situations plus passives. Mais cette fois-ci, Sam relève le défi de l’épreuve physique dans la plus pure tradition de ces films stéréotypés. Et voir une femme en faire baver des ronds de chapeau à des hommes aussi couillus que couillons est tout à fait réjouissant.

Le film enchaine ainsi des morceaux de bravoure au cours desquels Noomi Rapace n’a rien à envier à ses congénères masculins, Tom Cruise (Ethan Hunt) ou Matt Damon (Jason Bourne). Et force est de reconnaitre que la réalisatrice ne manque pas d’inspiration lorsqu’il s’agit de passer à l’action. Notamment dans le choix de décors très originaux. Ainsi de cette kasbah marocaine ultra connectée, de cette baston dans l’étroitesse d’un taxi ou d’un duel sous-marin particulièrement bien filmé. Autant de scènes prenantes qui secouent un scénario dont le déroulé autant que la conclusion laissent quelque peu indifférent.
Un film inégal donc mais loin d’être ennuyeux.

Bande annonce – Close

Synopsis : Une experte en lutte anti-terroriste est obligée de devenir garde du corps pour une riche et jeune héritière à Bangkok. L’entente ne règne guère entre les deux femmes mais suite à une violente tentative d’enlèvement, elles sont obligées de s’unir pour survivre et démasquer leurs assaillants.

Fiche Technique – Close

Réalisateur : Vicky Jewson
Scénaristes : Vicky Jewson et Rupert Whitaker
Directeur de la photographie : Malte Rosenfeld
Distributeurs (France) : Netflix
Genre : action
Durée : 1h34
Date de sortie : 18 janvier 2019

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3