Vous n’êtes pas d’humeur romantique pour la Saint-Valentin ? Vous ne supportez plus cette météo froide et neigeuse ? Faisons grimper la température avec notre top 15 des scènes de sexe les plus caliente du cinéma !
Il existe tellement de scènes de sexe marquantes, intéressantes, puissantes, excitantes que nous avons évidemment bien été obligés de sélectionner les fameuses scènes. Nous avons alors procédé à un sondage pour que les rédacteurs mettent en avant les scènes qu’ils voulaient défendre à tout prix. Nous avons également échangé afin de mieux cerner les films qui devaient entrer à tout prix dans cet article. Le but n’est évidemment pas de présenter des scènes qui nous émoustillent (en tout cas pas uniquement…), chaque rédacteur défendra l’importance des scènes de sexe dans le film, ce qu’elles signifient dans le récit, ce qu’elles impliquent pour les personnages… Dans le cadre de cet article, certains films paraissent indispensables aux yeux de la plupart des rédacteurs et plus globalement des cinéphiles (Nymphomaniac, Love…), d’autres sont certainement plus surprenantes par leur « confidentialité » (Possession…). Sensuelles, bizarres, érotiques, drôles… nous avons voulu vous proposer un classement varié tout comme l’est le sexe dans notre vie. Et c’est toujours un excellent moyen de vous donner envie de voir ou de revoir ces films qui ont marqué le cinéma pour différentes raisons et pas uniquement grâce au sexe.
15/ Crash
Réalisé par David Cronenberg.
Avec James Spader, Holly Hunter, Rosanna Arquette, Deborah Kara Unger et Elias Koteas.
Synopsis : James et Catherine Ballard, un couple dont la vie sexuelle s’essouffle quelque peu, vont trouver un chemin nouveau et tortueux pour exprimer leur amour grâce aux accidents de voiture. A la suite d’une violente collision, ils vont en effet se lier avec des adeptes des accidents…
On en retient quoi ? : « J.G Ballard désignait son livre comme le premier roman pornographique ayant un rapport avec la technologie. Il fallait donc bien un cinéaste comme David Cronenberg pour mettre en scène l’érotisme singulier de Crash. Le canadien adepte de la transformation des corps trouve ici un terreau fertile pour filmer ses obsessions. Parlant de paraphilie, faisant cohabiter la mort et la jouissance, Crash met en scène non seulement une fusion des corps, mais également une fusion du corps et du métal. Les nombreuses scènes de sexe qui ponctuent le film dégagent un potentiel érotique rarement atteint au cinéma. Malgré leur froideur mécanique, elles témoignent d’une obsession de la part de leurs protagonistes, celle d’une jouissance interdite. Au travers d’un gourou énigmatique en la personne de Vaughn, Ballard et sa femme découvrent une nouvelle facette de leur sexualité qui culmine dans un climax fascinant au sein d’un car wash. » Par Maxime Thiss
14/ A l’Ombre de la Haine
Réalisé par Marc Foster.
Avec Billy Bob Thornton, Halle Berry, Heith Ledger et Dante Beze.
Synopsis : Dans une petite ville du sud des Etats-Unis, Hank Grotowski, comme son père Buck avant lui, travaille au quartier des condamnés à mort au sein de la prison locale. Son fils Sonny y fait également ses débuts. Hank a depuis longtemps appris à être distant et froid, tandis que Sonny fait preuve d’une grande sensibilité. Tous deux sont en charge de l’exécution capitale de Lawrence Musgrove, un Noir dont le passe-temps favori est de dessiner des portraits. Sa femme Leticia et son fils Tyrell viennent régulièrement lui rendre visite. A la suite de tragiques événements, Hank et Leticia vont être amenés à faire connaissance. Cette rencontre va bouleverser leur existence.
On en retient quoi ? : « Parmi le propos froid et pessimiste du film, une scène résonne comme une véritable libération de l’ambiance pesante et froide du film, alors que les corps et âmes des deux personnages principaux se rencontrent. Tout semble les opposer : Leticia Musgrove (incarnée par Halle Berry), femme de couleur, élève seule son jeune garçon de 10 ans. Son mari se fait exécuter sur la chaise électrique à la prison où travaille Hank Grotowski (incarné par Billy Bob Thornton), éduqué dans la rigueur par un père raciste, et chargé d’accompagner le condamné au cours de sa dernière journée. Le destin les rapprochera lorsque leurs deux garçons respectifs meurent : l’un se suicide, l’autre se fait heurter par une voiture qui prend la fuite. Particulièrement longue (un peu moins de 4 minutes), la scène de sexe qui nous intéresse ici intervient peu de temps après les événements, alors que Hank et Leticia évoquent leurs actions en tant que parents. La scène est brute, avec comme seul accompagnement les gémissements de nos protagonistes, les claquements de leur chair qui s’entrechoque et le grincement du canapé complice de leur acte. Véritable exutoire de leurs vies, le coït des deux personnages est aussi un moyen pour eux, comme pour le spectateur, de retrouver le souffle que le développement du film force de retenir. Sentiment renforcé par la symbolique des images courtes entrecoupant l’action : celles d’un oiseau en cage que Leticia libère. » Par Jean-Pierre Horckman
13/ L’Empire des Sens
Réalisé par Nagisa Oshima.
Avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima et Hiroko Fujino.
Synopsis : 1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Sada Abe, ancienne prostituée devenue domestique, aime épier les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les vieillards vicieux. Son patron Kichizo, bien que marié, va bientôt manifester son attirance pour elle et va l’entraîner dans une escalade érotique qui ne connaîtra plus de bornes.
On en retient quoi ? : « Parmi les films qui ont fait scandale par leur représentation de la sexualité, L’Empire des sens, du Japonais Nagisa Oshima, est une référence. Inspiré d’une histoire vraie, le film montre un couple qui va s’adonner à des actes sexuels non simulés, ce qui causera son interdiction au Japon ainsi qu’une plainte contre le cinéaste pour obscénité. Ce qui est, en partie, l’objectif du réalisateur, qui a passé sa carrière à secouer le conformisme nippon et à s’opposer à l’image trop lisse du Japon. Mais plus que cela, Empire des sens est aussi l’histoire de deux êtres qui vont laisser libre cours à leur passion, une passion qui va les entraîner à se couper du monde et de la réalité, à rechercher toujours plus de plaisir, jusqu’à atteindre les limites du corps. Non content de bouleverser la société japonaise, Oshima filme une passion absolue, jusqu’au-boutiste, métaphysique. » Par Hervé Aubert
12/ Watchmen – Les Gardiens
Réalisé par Zack Snyder.
Avec Patrick Wilson, Jackie Earle Haley, Malin Akerman, Matthew Goode, Jeffrey Dean Morgan, Billy Crudup et Carla Cugino.
Synopsis : Aventure à la fois complexe et mystérieuse sur plusieurs niveaux, Watchmen – Les Gardiens – se passe dans une Amérique alternative de 1985 où les super-héros font partie du quotidien et où l’Horloge de l’Apocalypse -symbole de la tension entre les États-Unis et l’Union Soviétique- indique en permanence minuit moins cinq. Lorsque l’un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, un justicier masqué un peu à plat mais non moins déterminé, va découvrir un complot qui menace de tuer et de discréditer tous les super-héros du passé et du présent. Alors qu’il reprend contact avec son ancienne légion de justiciers -un groupe hétéroclite de super-héros retraités, seul l’un d’entre-eux possède de véritables pouvoirs- Rorschach entrevoit un complot inquiétant et de grande envergure lié à leur passé commun et qui aura des conséquences catastrophiques pour le futur. Leur mission est de protéger l’humanité… Mais qui veille sur ces gardiens ?
On en retient quoi ? : « Dans l’outrance généralisée – mais toujours intelligente – que propose Zack Snyder dans son Watchmen (2009), la scène de sexe entre les personnages du Hibou et du Spectre Soyeux ne déroge pas à la règle. Une séquence de répit pour nos héros qui s’octroient un moment de calme avant la tempête, où les effusions sexuelles précèdent les effusions de sang à venir. À bord de leur vaisseau, surplombant la ville comme pour mieux signifier que ce moment d’intimité est hors du temps, mais surtout de l’espace, le couple fait tomber le masque. Au sens littéral, puisqu’ils se dévêtissent à la vitesse de l’éclair, mais surtout métaphorique car ils n’avaient jamais réussi à franchir le pas sans leur uniforme derrière lequel ils se cachent, tout en se sentant enfin eux-mêmes. Le tout est orchestré sur fond d’un « Hallelujah » de Leonard Cohen désacralisé, détruit par cet acte ô combien pécheur, mais révélateur de leur mal-être et de leur quête identitaire. Pourtant, l’alchimie semble parfaite, et il ne manquait qu’un gros bouton rouge déployant un geyser de flammes sorties d’entre les yeux du hibou mécanique pour sublimer ce tableau volontairement grossier, devant lequel on hésite entre s’offusquer et crier au génie. » Par Jules Chambry
11/ Possession
Réalisé par Andrzej Zulawski.
Avec Isabelle Adjani, Sam Neill, Margit Carstensen et Heinz Bennent.
Synopsis : Rentrant d’un long voyage, Marc retrouve à Berlin sa femme Anna et son fils, Bob. Mais rapidement, il se rend compte que le comportement de sa femme a changé. Prise de violentes crises, elle quitte le domicile. L’amie du couple, Annie, révèle à Marc le nom de l’amant d’Anna, Heinrich. Lorsqu’elle disparaît, Marc engage un détective qui découvre bientôt qu’Anna s’est réfugiée dans une étrange demeure où semble se cacher une créature surgie des ténèbres.
On en retient quoi ? : « Tomber sur sa femme en plein ébats avec son amant, voilà quelque chose de très désagréable. Ce n’est d’ailleurs pas Sam Neill qui vous dira le contraire, surtout quand on voit la tronche de l’amant de sa compagne. Dans Possession, Zulawski parle d’un couple qui périclite au sein d’une ville, elle-même tiraillée en deux. Entre les éructations lyriques et hystériques du couple, une scène marque particulièrement les esprits. C’est celle de Mark le mari trompé qui se retrouve dans cet appartement insalubre et découvre l’adultère de sa femme, Anna de ses yeux. Un adultère consommé non pas avec un autre homme, mais une bête tentaculaire et visqueuse. C’est à ce moment là et l’image de l’angélique Isabelle Adjani pénétrée par ce monstre que le titre Possession prend toute son ampleur, et laisse le pauvre Sam Neill impuissant devant cette vision cauchemardesque annonçant un avenir funeste. » Par Maxime Thiss
10/ Hypertension
Réalisé par Mark Neveldine et Brian Taylor.
Avec Jason Statham, Amy Smart, Jose pablo Cantillo et Efren Ramirez.
Synopsis : Chev Chelios est un tueur à gages qui n’a pas rempli un banal contrat : la veille, il a en effet raté sa cible. Et ce matin-là, Chev est réveillé par un coup de téléphone de bien mauvais augure. A l’autre bout du fil, le malfrat Ricky Verona lui apprend qu’il a été empoisonné dans son sommeil et qu’il ne lui reste qu’une heure à vivre…
Désormais, Chelios ne doit surtout pas rester immobile – sous peine de mourir d’un instant à l’autre : il lui faut stimuler son adrénaline pour empêcher le poison de provoquer un arrêt cardiaque. Dans une terrible course contre la montre, Chev parcourt les rues de Los Angeles, n’hésitant pas à affronter ceux qui osent se mettre en travers de sa route. Il n’a dorénavant d’autre choix que de trouver l’antidote lui permettant d’échapper à une mort certaine…
On en retient quoi ? : « Probablement ce qui se rapproche le plus du plaisir coupable dans cette liste. Hypertension (Crank) met Jason Statham dans une situation aussi délirante que grotesque. Victime d’un empoisonnement, le tueur à gage doit, s’il veut survivre, remonter son taux d’adrénaline à intervalle régulier. Après moult situations dopantes à base d’action et d’humour cartoon, la logique des deux réalisateurs culmine dans cette séquence de coït à la beauferie assumée. Assumant le jusqu’au boutisme grotesque de son corps de héro d’action, Statham s’en donne a cœur joie dans ce petit moment de débilité crasse. Tout de même malins dans leur démarche, Neveldine et Taylor jouent avec la posture voyeuriste d’un public faussement outré qui en redemande. Astucieux, même si un peu gênant avec du recul. » Par Vincent B.
9/ Nymphomaniac
Réalisé par Lars Von Trier.
Avec Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgard, Stacy Martin, Shia Labeouf, William Defoe et Uma Thurman.
Synopsis : La folle et poétique histoire du parcours érotique d’une femme, de sa naissance jusqu’à l’âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s’est auto-diagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l’avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.
On en retient quoi ? : « L’œuvre de Lars Von Trier est remplie de scènes de sexe crues, parfois loufoques. Elle explore en effet l’apprentissage sexuel de Joe, auto-diagnostiquée nymphomane. Le réalisateur offre une vision nihiliste mais néanmoins intéressante de ce thème, en le représentant comme nul autre. Nous retiendrons par exemple la scène de sa première fois, avec son premier – et seul – amour, qui reviendra comme un écho beaucoup plus tard dans le film. Un écho sombre qui s’éteindra cruellement, revenant hanter la protagoniste principale des chiffres 3+5… » Par Flora Sarrey
8/ Love
Réalisé par Gaspar Noé.
Avec Karl Glusman, Aomi Muyock et Klara Kristin.
Synopsis : Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d’Electra lui demande, très inquiète, s’il n’a pas eu de nouvelles de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu’il lui soit arrivé un accident grave. Au cours d’une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d’amour, deux ans avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d’excès et d’erreurs…
On en retient quoi ? : « Il y a quelque chose de divin dans la manière que Gaspar Noé a de filmer les corps en extase. Une poésie visuelle. Un opéra tragique dont la voix ferait trembler les cœurs. Les couleurs magnifiques, souvent rouges, mettent en scène une passion débordante. Violence et sensualité se mêlent pour proposer au public quelque chose de rarement vu au cinéma. La caméra de Gaspar Noé filme l’alchimie naturelle des corps sans artifice, sans jeu ni simulation. Les scènes de sexe ont le mérite d’être réalistes mais surtout de sublimer l’acte. Comme à son habitude, le réalisateur flirte avec les tabous pour offrir au cinéma ce qu’il y a de plus beau. Des coïts de couple aux plans à trois, il choisit souvent de capturer les scènes d’en haut pour faire de ce qui se déroule sur nos yeux, un tableau rempli de désir. Quand on sait que le film suit autant les méandres d’une relation que ceux des corps nus, on ne peut que d’autant plus apprécier cette fresque sexuelle aussi mélancolique que romantique. Que Gaspar Noé continue à être provocateur si c’est pour porter sur grand écran de tels chefs d’oeuvre visuels.» Par Gwennaëlle Masle
7/ Moonlight
Réalisé par Barry Jenkins.
Avec Alex R. Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes et Mahershala Ali.
Synopsis : Après avoir grandi dans un quartier difficile de Miami, Chiron, un jeune homme tente de trouver sa place dans le monde. Moonlight évoque son parcours, de l’enfance à l’âge adulte
On en retient quoi ? : « Moonlight est un drame intime d’une extrême délicatesse, en témoigne sa scène de sexe. Sur une plage de Miami, sous un clair de lune aux reflets bleus, Chiron a sa première expérience sexuelle avec un ami d’enfance, Kevin. D’abord sur la défensive, ayant peur de dévoiler son homosexualité, l’adolescent laissera finalement tomber sa tête sur l’épaule de son premier amour. En choisissant de ne montrer les deux garçons que de dos ou alors juste la main de Chiron qui se referme sur le sable, le film préserve ainsi la délicatesse de ce premier émoi amoureux de même que la pudeur de ce personnage si réservé et délivre une scène d’une beauté bouleversante. » Par Perrine Mallard
6/ Mulholland Drive
Réalisé par David Lynch.
Avec Naomi Watts, Laura Harring, Justin Theroux et Ann Miller.
Synopsis : A Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.
On en retient quoi ? : « Dans Mulholland Drive, la scène d’intimité partagée entre Betty et Rita cristallise la tension sexuelle qui les relie. Betty aide Rita à se souvenir de qui elle est, et les deux vont vivre une aventure inédite ensemble. Le moment semble irréel, comme suspendu dans le temps, caractéristique du rêve qu’elles sont en train de vivre. La musique d’Angelo Badalamenti sublime le tout et la réalisation discrète de David Lynch renforce la beauté de l’instant. » Par Flora Sarrey
5/ Basic Instinct
Réalisé par Paul Verhoeven.
Avec Michael Douglas, Sharon Stone, Jeanne Tripplehorn et George Dzundza.
Synopsis : Nick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d’une star du rock, Johnny Boz, tué de trente et un coups de pic à glace par une inconnue alors qu’il faisait l’amour. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romancière. Au cours de son enquête, il s’aperçoit que les parents de Catherine sont morts dans un accident suspect, que son professeur de psychologie a été assassiné dix ans plus tôt à coups de pic à glace et qu’enfin, une de ses meilleures amies a, en 1956, tué ses trois enfants et son mari.
On en retient quoi ? : « Le public se souvient de manière implicite et quasi instantanée de la scène de l’interrogatoire : Sharon Stone, face à des policiers à cran, habillée d’une robe moulante, croisant et décroisant ses jambes, laissant entrevoir l’absence de sous-vêtement. Pourtant, il ne faut pas réduire Basic Instinct à cette seule scène, aussi culte soit elle. Car dans ce thriller érotique empli de tension sexuelle, les scènes torrides ne se limitent pas qu’à une glorification des corps. Bien sûr, la scène « maîtresse » entre Douglas et Stone, d’une sensualité et douceur sans égal, est la définition même de l’érotisme, de la manifestation d’une passion charnelle. Mais il ne faut pas pour autant oublier la brutalité et la bestialité du coït à la limite du viol entre le personnage principal et Jeanne Tripplehorn, la relation du début se terminant dans un bain de sang, ou tout simplement une danse explicite entre Stone et une autre demoiselle. Paul Verhoeven, grand professionnel des intrigues malsaines où le spectateur ne peut ni s’appuyer ni s’accrocher au moindre repère dit moralement bon, a encore frappé ! » Par Kévin Beluche
4/ A History of Violence
Réalisé par David Cronenberg.
Avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris et William Hurt.
Synopsis : Tom Stall, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage médiatique, dont l’existence est dorénavant connue du grand public…
On en retient quoi ? : « *spoiler alert* Edie (Maria Bello) et Tom Stall (Viggo Mortensen) mènent une vie tranquille dans une petite ville de l’Indiana. Soudain, un événement inattendu vient bouleverser leur routine et fait resurgir le passé de Tom Stall, qui est en réalité Joey Cusack, un ancien chef de gang. Quand la vérité éclate, Edie se sent trahie : elle a épousé un criminel, et réalise que toute sa vie est un mensonge, une vaste imposture. Une dispute décisive éclate : Edie frappe son mari, Tom prend violemment sa femme dans les escaliers, l’étrangle. Ils se battent, puis l’affrontement se transforme en scène de sexe enragée où transparaît leur passion, mais aussi toute l’ambiguïté de la situation : d’un côté, Tom la retient car il l’aime et redoute de la perdre, mais il montre son vrai visage et laisse sa nature s’exprimer, cette violence viscérale. Il tombe le masque. De l’autre, Edie le rejette mais ne peut pas résister car elle l’aime aussi, mais le hait, justement car elle est condamnée à l’aimer. Comment pardonner, comment réparer ? Cette scène, qui est à la fois une scène de rupture et de réconciliation, cristallise tous les enjeux de l’intrigue et exprime à la perfection le basculement d’un couple dans une spirale infernale où toute forme de communication semble impossible. Magistral. » Par Marushka Odabackian
3/ Team America – Police du Monde
Réalisé par Trey Parker et Matt Stone.
Avec Trey Parker, Matt Stone, Phil Hendrie et Kristen Miller.
Synopsis : Team America est une unité d’élite qui se bat sous toutes les latitudes pour assurer notre sécurité. Apprenant qu’un dictateur mégalo s’apprête à livrer des armes de destruction massive à une organisation terroriste, le groupe se lance une fois de plus dans la bataille…
On en retient quoi ? : « Tourné intégralement avec des pantins comme seuls protagonistes, Team America se veut un grand doigt levé à la face des blockbusters d’action américain. Il faut dire que ses réalisateurs, Trey Parker et Matt Stone (qui sont également les créateurs de la cultissime série South Park) sont des habitués de la subversion et de la satire. Aussi est-il évident qu’une scène de sexe dans un tel film se doive d’être exceptionnelle autant que subversive pour marquer les esprits ; de la même manière que les scènes de sexe centrales des blockbusters servent à réveiller et exciter les spectateurs pour la suite du film. Préparez-vous donc à un montage de deux minutes de plans montrant les deux personnages principaux du film, Gary Johnston et Lisa, dans toutes les positions qui vous viennent à l’esprit en ce moment. Mais qui dit Matt Stone et Trey Parker, dit aussi insolence et humour cinglant.. Aussi, après avoir vu deux pantins passer du missionnaire à la petite cuillère, en passant par la levrette, l’amazone et le 69, aurez-vous le plaisir de les voir culminer dans la scatophilie. La séquence, sublimée par une chanson ô combien satirique de Trey Parker « Only a Woman », s’achève sur de belles paroles d’amour. Une conclusion parfaite pour une séquence crescendo humoristique culte. » Par Jean-Pierre Horckman
2/ Black Swan
Réalisé par Darren Aronofsky.
Avec Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel et Winona Ryder.
Synopsis : Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily…
On en retient quoi ? : « Une scène de sexe entre femmes, et entre deux bombes qui plus est, c’est le summum de l’action érotogène. Une telle scène est visible dans Black Swan de Darren Aronofsky, un des films marquants de l’année 2010. Le Cygne noir (Mila Kunis) et le Cygne blanc (Natalie Portman) donnent de leur personne dans une scène qui dure plus de 2 minutes. Amies dans la vie, les deux actrices ont avoué avoir eu encore plus de mal à la tourner, cette fameuse scène. Mais Aronofsky étant Aronofsky, les choses ne sont jamais aussi limpides. C’est l’art et non pas la gaudriole qui est toujours au centre de son propos, ou plus précisément les affres de l’artiste, et il nous en a encore fait une démonstration gratinée avec le récent Mother. Du coup, ce qu’on croit voir n’est pas ce qui est vraiment. Ou pas tout à fait. L’ensemble de la fameuse scène est nimbé d’une tension psycho-névrotique où l’une des deux protagonistes a des hallus en plein climax, tandis que l’autre a une sorte de regard maléfique digne des pires série B pour ados. Sauf si on la regarde hors contexte, comme dans le cadre d’un site porno, par exemple, le potentiel érotique de cette scène s’en trouve alors diminué. » Par Beatrice Delassale
1/ Her
Réalisé par Spike Jonze.
Avec Joaquin Phoenix, Amy Adams, Olivia Wilde, Rooney Mara et Scarlett Johansson.
Synopsis : Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de ‘Samantha’, une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…
On en retient quoi ? : « Her est une réflexion belle et sincère sur la nature de l’amour entre êtres humains, le vrai. Et si nous ne devions retenir qu’une seule séquence teintée d’érotisme, notre choix se porterait sans aucun doute sur la scène 2.0 du film. Il s’agit du moment où les deux protagonistes, Theodore et Samantha, font pour la première fois l’amour virtuellement. A la fois belle et profondément dérangeante, cette séquence nous montre les deux amants partageant un moment d’intimité maximale, simplement grâce à la voix. Cette séquence résume parfaitement toute la trame de ce drame romantique. Une expérience sexuelle unique, qui révèle en un instant, toute la solitude de l’homme. » Par Mégane Bouron