Comme tous les remakes, il est légitime de redouter la naissance d’une telle chimère, surtout si elle naît des entrailles d’Hollywood. Soupçons et désillusions se confirment rapidement et la nouvelle version de "The Killer", tourné dans la ville lumière de Jean-Pierre Melville, échoue à restaurer l’œuvre original qui a révélé les talents de John Woo au monde entier. En souhaitant boucler la boucle en se rapprochant de son modèle, "Le Samouraï", le cinéaste hongkongais ne fait que piétiner sur son style, désormais épuré et dénué de substance.
Cinéma
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Le cinéma d’importance culturelle génère-t-il forcément des films cinématographiquement importants ? Dans un monde où les questions esthétiques resteraient parfaitement imperméables au monde qui les entoure, et où le cœur n’auraient d’autres raisons que celles que la raison n’ignorerait point, peut-être. Auquel cas, la trilogie "Barbershop" n’aurait certainement pas voix au chapitre dans cette conversation. Ce qui, sans représenter une perte pour les Beaux-Arts, créerait un certain vide dans la culture pop de ces 20 dernières années.
S'il est une œuvre miroir de son réalisateur, "The Killer" compile à peu près tous les ingrédients du cinéma de John Woo. À mi-chemin entre le film d'auteur et le film de divertissement, la solitude de deux chasseurs se chevauchent dans un hommage saisissant aux polars de Jean-Pierre Melville et Martin Scorsese. Retour sur cette merveille intemporelle.
Pour leur troisième collaboration après "Patients" et "La Vie scolaire", Medhi Idir et Grand Corps Malade s'essayent au biopic musical. Ils retracent l'ascension en haut de l'affiche d'un Charles Aznavour aux états d'âme tourmentés dans un ambitieux portrait teinté d'une mélancolie sincère, interprété par un formidable Tahar Rahim qui s’illustre ici dans son plus beau rôle. Malgré quelques fausses notes dans le scénario, le film rend un vibrant hommage à la plume et à la poésie intemporelles du comédien des mots et magicien de la mélodie. Lui qui, comme personne, chantait toute la tendresse du monde, la rage de l'existence et la peur du vide.
Pour son quatrième long métrage, Sean Baker décide de surprendre tout en restant fidèle à ses méthodes et principes. Il met donc en scène une jeune femme nommée Jane qui a tout de la starlette, comme son comportement l'indique dès le début. Mais le réalisateur nous réserve quelques surprises…
Alors qu’il vit dans des conditions assez précaires, Lucky (le chanceux…) doit faire face à une situation particulièrement inattendue : une femme qu’il avait perdu de vue vient le trouver un beau jour pour lui dire que c’est son tour de s’occuper de leur jeune fils. S’il se rappelle avoir eu une histoire avec cette Linda (Kat Sanchez), il doute franchement d’être le père de cet enfant qui lui tombe sur les bras sans crier gare.
Avant de devenir le réalisateur auréolé de la palme d’or à Cannes en 2024 pour "Anora", Sean Baker co-réalise avec Tsou Shilh-ching en 2004 un documentaire marxiste et sans concession "Take Out" sur les désillusions du rêve américain.
"Four Letter Words" (2000) est le tout premier long métrage de l'Américain Sean Baker, le récent palmé au festival de Cannes 2024 pour "Anora". Il s’agit du troisième film de lui que je visionne et je commence à saisir sa méthode qui consiste à montrer un groupe qui s'agite beaucoup, pour faire sentir l'état de la société, un état peu reluisant il faut bien le dire et ce quel que soit le pan de la société qu’il choisit d’ausculter.
Face à une restriction inattendue aux spectateurs de moins de 18 ans dans les salles françaises, Art le clown continue malgré tout son massacre sous les sapins de Noël. Entre attentes, jubilations et soupçons de redites, le troisième volet de Damien Léonard ne trompe aucunement son public aficionados de démembrements ludiques, du bricolage non réglementaire et de la chirurgie non conventionnelle. Tel est le programme ensanglanté de "Terrifier 3".
Avec une énergie tumultueuse et un amour fou des acteurs et de l'émotion, Gilles Lellouche réussit un film bancal et sincère, fragilisé par sa durée et sa volonté de vouloir tout embrasser.
Après "La Trilogie de l'incommunicabilité" ("L'avventura", "La Nuit" et "L'Eclipse"), puis "Le Désert rouge", Michelangelo Antonioni réalise "Blow-Up", un film international dans les studios de la MGM, à Londres. Ce film transgressif et magnétique marque un tournant dans la carrière du réalisateur.
Dans un film âpre et qui ne se laisse pas facilement cerner, Isabelle Coixet dépeint le puissant racisme et la violence des autres à travers le portrait d’une femme seule en quête de son désir.