Lorsqu’Adèle Haenel s’exprime le lundi 4 novembre, elle ne le fait pas seulement pour parler d’elle et des faits qu’elle reproche au réalisateur Christophe Ruggia, mais pour s’adresser à la société. Cet acte politique fort est à l’image de la carrière de l’actrice qui s’inscrit lui aussi dans l’espace public pour dire quelque chose de la société. Nous avons donc décidé de revenir sur l’itinéraire de l'actrice et sur la capacité du cinéma, de la société à entendre sa parole avant de lui adresser une lettre ouverte.
Carte blanche
« Carte blanche » est un espace d’expression sans rivages : chaque rédacteur y aborde ce qu’il veut avec le ton qui lui plaît.
De véritables déclarations d’amour au Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma en passant par les livres de Jules Verne ou encore le poétique Aurélien de Louis Aragon qui ont façonné notre culture, les rédacteurs y livrent leurs humeurs, leur colère, leurs coups de cœur ou bien de sang quant aux films de Lars Von Trier ou encore Quentin Tarantino. Qu’ils traitent d’un sujet d’actualité ou d’un vieux dossier poussiéreux. Ils le font avec une liberté de ton absolu. Et ça n’engage qu’eux.
Jean-Pierre Bacri est mort à l'âge de 69 ans. Cet acteur souvent qualifié d'authentique et bougon a surtout marqué par des films qui le sont tout autant. Discret sur sa vie privée, peu présent à l'écran (il n'était pas boulimique de films), l'acteur a su nous toucher en plein cœur. Portrait en forme d'hommage.
Réalisé avec un budget minimal, "Blue Jay" fait partie de ce cinéma des bonnes surprises. Subtilité, fraicheur, casting minimal, intimité retrouvée, le tout dans un contexte de comédie romantique qui déjoue les codes du genre.
D'un bout à l'autre de la chambre, les souvenirs et les choix qui les ont scellés s'entrechoquent et se chamaillent le devant de la scène du moi intérieur. Fidèle amant de ses personnages, Honoré les invite à l'apaisement d'un passé qui se dérobe et d'un présent qui s'assume. Récit d'une deuxième rencontre...
Douce France, c'est l'histoire sans fin de l'argent contre le bien manger, le bien vivre, la douceur du monde. Douce France est un documentaire sur la jeunesse qui ne sait plus rien, dit-on, mais qui construit son avenir. C'est enfin un conte contre ceux qui voudraient écrire notre histoire à notre place. A voir pour l'instant en e-cinema via la 25ème heure et à soutenir sur Kiss Kiss Bank Bank.
Après avoir annoncée sa sélection officielle, le Festival de Cannes s'est heurté aux critiques de la profession. Et si pour la première fois, les choix de Thierry Frémaux et Pierre Lescure impliquait une redéfinition du cinéma ?
A peine les festivités digérées que le deuil continue de frapper à notre porte. Elle est belle la transition énergétique, économique, écologique. Économisons notre énergie, retournons à l'école. Ça tombe bien, Gaumont distribue Mon maître d'école. Le retour est morose et l'espoir au prochain carrefour. Des icônes nous quittent, au point de ne plus savoir comme fermer le robinet des désillusions.
Retour sur l'année 2016 par un type qui a tendance à se lever du pied gauche et qui s’obstine à ne pas aller voir les bons films.
J’appelle alors tous ceux qui le veulent et le peuvent à remplir de nouveau les salles de cinéma, à vibrer, à apprendre, à comprendre. J’espère croiser vos visages avant les séances, dans le noir, et aussi quand la lumière se rallume, voir cette petite lueur qui me relance dans la vie. Bref, voir vos visages ailleurs que sur les affiches-hommages aux victimes et pouvoir répondre un sourire à vos sourires, une larme à vos larmes. Les questions viennent, les analyses aussi. L’émotion reste pourtant intacte chez moi, car je laisse à ceux dont c’est le métier le soin d’analyser. Je vous ai partagé ma solitude, rien de plus. A bientôt dans les salles, dans la rue, avec mes critiques, mes découvertes. Relevons la tête, allons au cinéma !
Tout se passe comme d'habitude, des scandales politiques occupent les médias et la foule, les cinoches sont occupés par des navets tandis que de bons films se dévoilent, des critiques se gueulent dessus à la télévision, et le cinéma "doudou" se propage...
Sam Levinson continue, dans Euphoria, de rendre compte de l'état malade d'une génération marquée par la nervosité d'une souffrance rance et l'intensité d'un besoin d'amour inconditionnel. Sous l'amas de paillettes sublimes, attend patiemment la plus solaire des noirceurs...
Voir un film en salles, c'est quoi ? C'est tout d'abord confronter ses propres émotions à celles de parfaits inconnus. Et si cela n'a déjà rien de facile parfois, il en est d'autant plus question lorsqu'un personnage renvoie à l'être que nous sommes et que notre voisin ne comprend pas. Analyse de Fête de Famille, de Cédric Kahn au travers de sa réception en salles.