Dans une farandole de musiques et d’images : hommage au 7ème art

Le 7ᵉ art, comme pratique du rêve et de la symphonie des sens, tisse depuis ses origines un lien intime avec l’imaginaire. Par la rencontre du son et de l’image, il recrée la logique flottante des songes. Voici un texte poétique qui pourrait être la fin d’un long métrage et qui rend hommage à l’un des objectifs du cinéma en tant qu’art : sublimer, magnifier et se rapprocher de la synesthésie.

Dans une farandole de musiques et d’images

Je me trouve sur une plateforme de lumières et de poussières. J’ai les pieds qui s’envolent. Je décolle. Et donc je suis là… Autour de moi, une farandole de musiques et d’images s’anime. Chaque couleur produit une intonation différente, avec des textures qui savent se faire désirer. Déflagrations sonores. Contrepoints chaleureux… Je découvre l’extase, la puissante union des tonalités, des flashs, des cordes, des crescendos, des climax, des animations, des formes, des structures, des éclairages…

Mon corps est comme un orchestre qui réagit à des stimuli auditifs et visuels, dans une sorte de double harmonie.

Une géante aux seins nus, robotisée, humanoïde, tourne en face de moi. Sublime. Elle ressemble à la première femme que j’ai aimée. Esther. J’ai peur de sa réaction. Va-t-elle m’enlever ? Non.

Des vrombissements arrivent par vagues. Je suis magnétique, électrique, l’aimant et la tempête. Une sensualité inédite s’offre à moi. L’air s’ouvre et j’emporte tout, dessinant des arabesques évanescentes. Un frisson ancien s’est réveillé, comme si la mémoire du monde avait choisi mes os, ma chair pour sanctuaire.

J’atterris. Je suis sur un escalier de piano. Sous mes pieds, les marches envoient des notes et des diapositives. Mes pas résonnent, sonnent comme des éclats d’ivoire. Je sens l’odeur du métal tiède, du bois poli, avec le goût du son sur ma langue. Un mélange de cuivre et sel. Les touches semblent suivre une direction. La lumière est au fond. Là-haut. Au bout du dernier accord. J’ouvre les yeux. Je me réveille. Non. Je suis mort.

C’est merveilleux…

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