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Cinéma : les films les plus attendus de 2020 par la rédaction

Alors que 2019 vient de s’achever et que les premiers films de 2020 commencent tout juste à sortir dans nos salles, la rédaction du Magduciné a listé ses plus grosses attentes en matière de films pour une année 2020 qui s’annonce riche en surprises.

Dune de Denis Villeneuve

« J’ai des images qui me hantent depuis 35 ans; ce sera le film de ma vie ». C’est comme ça que Denis Villeneuve, réalisateur esthète et visionnaire, aborde sa titanesque adaptation de la saga littéraire Dune. Alors à l’anticipation de séquences folles et dantesques qu’a su raconter le roman, le long-métrage commence à nous faire saliver. Timothée Chalamet est annoncé comme celui qui portera le film à travers le rôle de Paul Atréides. Puis le casting se dessine avant de tout simplement devenir littéralement incroyable : Jason Momoa, Oscar Isaac, Stellan Skarsgard, Javier Bardem, Rebecca Ferguson, Zendaya… L’imagerie passionnée de Villeneuve conjuguée à l’univers de science-fiction de Frank Herbert promet les pires folies. Depuis la deuxième partie du siècle dernier, Dune est le film de tous les fantasmes; David Lynch s’est attelé au titan sans vraiment convaincre. Jodorowksy comptait en faire l’un des films les plus chers de l’histoire avec au casting Dali et Mick Jagger. Une chose est sûre : Villeneuve tente l’impossible. Et l’impossible, ça mérite d’être vu.

Roberto Garçon

Tenet de Christopher Nolan

3 ans après Dunkirk, Christopher Nolan revient cet été au cinéma avec Tenet. Là où chaque siège de velours rouge sera un kayak dans lequel nous irons allègrement nous jeter dans les eaux de la confusion, cette oeuvre nous fera encore rêver avec des intrigues complexes, manipulera notre conception du temps sous la menace d’une Troisième Guerre Mondiale qui, arrivée plus tôt que prévue, oblige ton coloc à se faire prescrire du Xanax. Se ressasser le scénario, élaborer des théories, jacter comme un ara sur les forums, réifier notre existence, voilà ce qui nous attend lorsque déroulera le générique de fin sur l’écran géant. “ Snobons ce gag “ nous diront alors certains, “ Quel nanan cinématographique “ nous diront d’autres. Ce qui est sûr, c’est que Tenet, palindrome scénaristique, promet d’être un OVNI sur le radar des sorties de cette année.

Lucas Marc-Martin

1917 de Sam Mendes

Trois Golden Globes dont ceux du meilleur film et meilleur réalisateur, dix nominations aux Oscars… le nouveau film de Sam Mendes a de quoi donner envie. Conçu comme un unique plan-séquence de près de deux heures dans le no man’s land de la première guerre mondiale, il nous annonce un spectacle inédit.

Mais Sam Mendes est un réalisateur aux styles multiples. Et là où son superbe Skyfall semblait quelque peu emprunter la recette de Christopher Nolan, le synopsis ambitieux de ce nouveau film nous évoque plutôt un concept qui serait propre à Cuarón ou Iñárritu (en plus d’inévitablement rappeler Dunkerque dans sa bande-annonce).

De plus, le plan-séquence commence à fatiguer. Récemment devenu un outil bien trop commun, qui ne cherche parfois qu’à nous en mettre plein la vue, il divise de plus en plus. Toute la promotion de 1917 reposant sur cette prouesse technique, on commence sérieusement à se demander si le film a autre chose dans le ventre

Alors, œuvre immersive et inédite ou bien deux heures d’esbroufe ? Plus besoin d’attendre pour la réponse, 1917 est en salle depuis le 15 janvier.

Thomas Gallon

Mourir peut attendre de Cary Fukunaga

Annoncé comme l’ultime apparition de Daniel Craig dans le smoking de James Bond, Mourir Peut Attendre sera à n’en pas douter l’un des films les plus attendus de 2020. Mais plus que le baroud d’honneur de Craig, le film sera l’occasion de voir la saga être confiée au véloce Cary Fukunaga, qui avec True Détective et Maniac, a su prouver qu’il pouvait exceller autant dans l’action que la psychologie. Une fois que l’on sait ça, on ne peut être forcément qu’emballé à l’idée de retrouver l’espion le plus connu du cinéma rempiler dans une aventure qui le fera voyager aux quatre coins du monde pour contrecarrer les plans d’un Rami Malek qui s’annonce sans pitié. Et si en plus, on rajoute l’étoile montante Ana de Armas, une BO signée Hans Zimmer et une bande annonce des plus engageantes, on peut légitimement penser que le film sera l’un des événements de l’année (et un bon film). Mais pour ça, il faudra attendre le 8 Avril.

Antoine Delassus

The French Dispatch de Wes Anderson

Tout d’abord, The French Dispatch est le nouveau film de Wes Anderson. Cette seule proposition devrait suffire pour donner à un cinéphile l’envie irrépressible de voir le film, surtout après le festival que nous a offert le réalisateur ces dernières années, que ce soit en animation (L’ïle aux chiens) ou non (Moonrise Kingdom, Grand Budapest Hotel et tant d’autres encore). Ensuite, il s’annonce comme un film typiquement « Andersonnien ». The French Dispatch raconterait le quotidien de journalistes américains dans une ville française. On sait l’admiration du cinéaste pour la France, mais aussi la qualité avec laquelle il soigne ses reconstitutions un brin décalées. Et, cerise sur le gâteau, le film annonce ce qui sera sans doute le plus beau casting de l’année, un casting international de toute beauté réunissant les habitués Bill Murray, Owen Wilson ou Jason Schwartzman, mais aussi Benicio Del Toro, Léa Seydoux, Cécile de France, Denis Ménochet, Adrien Brody et tant d’autres.

Hervé Aubert

Benedetta de Paul Verhoeven

Alors qu’on l’attendait l’an dernier, un malencontreux problème de santé de Paul Verhoeven a repoussé la sortie de Benedetta à 2020. Mais l’attente touche enfin à sa fin, et la dernière livraison du Hollandais violent devrait en valoir la peine. En racontant l’histoire d’une nonne du XVIIème ayant un penchant pour le lesbianisme, ce cher Paulo plonge la tête la première dans deux de ces thématiques favorites, à savoir le sexe et la religion. Continuant son escapade dans le cinéma français après le choc « Elle », Verhoeven risque une nouvelle fois de le chambouler en offrant à Virginie Efira un rôle qui s’annonce comme l’un des plus marquants de sa carrière d’actrice. 35 ans après La Chair et le Sang, son dernier film d’époque, le cinéaste batave risque encore de nous délivrer un chef d’œuvre empli de subversion. On en aura le cœur net au printemps prochain où le film sera certainement présenté à Cannes pour retourner la Croisette (on se murmure déjà qu’il y aurait une scène très intense entre Efira et le Christ).

Maxime Thiss

Uncunt Gems des frères Safdie

Nouvelle bonne pioche pour les géants du streaming Netflix avec les frères Safdie, tout droit venus du bitume new-yorkais. Après le très remarqué Good Time (compétition officielle cannoise en 2017), les frangins surdoués continuent de grandir et semblent déployer encore un peu plus leur ambition de cinéma avec Uncut Gems. Pour des purs produits du cinéma underground et indépendant, voir Benny et Josh s’affranchir des contraintes financières, sans dénaturer toute l’essence de leur cinéma, est une formidable nouvelle. C’est sans doute grâce à l’appui d’une maison de production comme A24 – véritable dénicheur de pépites – que le mariage semble possible. Une carrière en constante progression pour ces héritiers à l’âme purement Scorsesienne. Du cinéma de la rue qui suinte, qui respire et qui semble, ici, trouver une forme d’aboutissement – à en croire les quelques images de la bande-annonce. En tout cas la promesse est grande. Disponible le 31 janvier 2020 sur Netflix. 

Jonathan Rodriguez 

Soul de Pete Docter et Kemp Powers

Soul est le dernier né des studios Pixar, ce par les créateurs de Vice-Versa, et est attendu par un large public, pour sa sortie en France prévue pour le 24 juin 2020. Joe Gardner, professeur de musique au collège, rêve depuis longtemps de jouer du jazz sur scène. Il a eu la chance de voir d’autres musiciens adeptes du même genre musical, au Half Note Club. Cependant, un accident fait que l’âme de Joe est séparée de son corps et transportée au « You Seminar ». Il s’agit d’un centre dans lequel les âmes développent leurs passions jusqu’à la perfection, avant d’être transportées vers un nouveau-né. Joe doit travailler avec les autres âmes en formation. L’une d’entre elles, 22, est particulièrement inquiétante, pour avoir passé une éternité, source de rancune, au « You Seminar ». Joe pense que le retour de 22 sur Terre est une menace qu’il doit stopper au plus vite. Après le formidable Coco, Disney nous gâte de nouveau, que nous soyons petits ou grands.

Eric Françonnet

Le cas Richard Jewell de Clint Eastwood

Clint Eastwood, 89 ans au compteur, a joué dans plus de 80 films et en réalise encore, merci, à l’aube de ses 90 printemps. Le cas Richard Jewell, qui raconte l’histoire d’un des premiers agents de sécurité à alerter la foule sur la présence d’une bombe, et à sauver des vies, avant d’être lui-même suspecté de terrorisme, a tous les atours d’un beau retour aux sources pour le dernier géant. L’injustice, la critique de l’Amérique par ses héros de l’ombre : ce dernier film permet d’espérer la réparation des dégâts causés par les derniers films plus critiqués, entre ses dernières fulgurances. American Sniper, en 2015, déjà, peu critique sur un tueur de masse n’ayant eu aucun regret, alors qu’Eastwood lui-même, vieux républicain, critiquait déjà l’intervention des États-Unis en Irak. Des films moins ambitieux, aussi, d’Invictus (2009) à J Edgar (2011) en passant par Sully (2016), lénifiants des combats et des personnages de plus en plus télévisuels. Mais surtout 15H17 pour Paris, en 2018, massacré par la critique en France et outre-Atlantique, racontant les aventures des 3 soldats américains du Thalys déjouant un attentat djihadiste. Au dernier film en date de prendre une revanche sur les rides légères que le monument a laissé tisser en tournant des films aussi loin dans une carrière déjà emblématique depuis les années 70. Parce qu’il en est certains qu’on n’aime beaucoup moins critiquer que les autres. Le cas Richard Jewell a tous les atouts dans sa manche qui ont fait les grands films de Clint Eastwood, on espère qu’il les jouera tous.

Romaric Jouan

Annette de Leos Carax

Annette fait partie des films les plus attendus des cercles cinéphiles depuis quelques temps. Déjà, tout film de Leos Carax sait se faire attendre, tant le réalisateur, avec seulement 5 longs-métrages à son actif en 36 ans de carrière, a toujours pris son temps pour livrer des films marquants et formellement radicaux. De plus, un film musical réunissant Marion Cotillard et Adam Driver ne peut que faire saliver, surtout quand on connaît la poésie froide que Carax donne souvent à ses histoires d’amour. Pour l’instant, aucune information ou presque n’est connue, cultivant d’autant plus l’attente et le mystère autour de ce projet – sinon qu’Adam Driver aurait qualifié le film « d’opéra rock »… Enfin, dernière curiosité, la chanteuse belge Angèle ferait partie de la distribution… à voir dans quelle mesure. Il n’y a plus qu’à espérer que Annette trouvera facilement le chemin des salles françaises, avec, pourquoi pas, un premier aperçu lors du 73e Festival de Cannes qui se déroulera en mai prochain ?

Jules Chambry