Sorti en catimini en début d’année, Bienvenue à Marwen est la nouvelle mouture du vétéran Robert Zemeckis. Au programme, un film qui s’inscrit dans la droite lignée de son The Walk, en reprenant un incroyable fait divers qu’il va grimer, par la force de ses images, en une puissante (et forcément émouvante) ode à l’imaginaire dans laquelle brille un certain Steve Carell. Chef d’oeuvre !
Après s’être fait tabasser dans un bar, Mark Hogancamp reste plusieurs jours dans le coma. À son réveil, il est frappé d’amnésie. Il va alors se créer un monde imaginaire, Marwen, un village belge fictif durant la Seconde Guerre mondiale. La création de ce village en miniature devient une obsession. Comme une auto-thérapie, Mark invente des lieux imaginaires qu’il peuple avec des poupées représentant principalement des femmes de son entourage et de son passé. Dans ce monde imaginaire, son alter ego Captain Hogie côtoie ainsi la sorcière belge Deja Thoris, GI Julie ou encore Caralala. Tout cela lui redonne la force physique et mentale nécessaire pour le retour à la réalité : Mark doit se rendre au procès de ses agresseurs.
Une incroyable ode à la puissance curative de l’art…
Avec moins de 11 millions de dollars de recettes au box-office américain (13 millions à l’international) pour un budget de 39, Bienvenue à Marwen est probablement le plus gros échec public de la carrière de Robert Zemeckis. Un échec que même 6 mois après, on a bien du mal à comprendre tant on est paradoxalement face à l’un des meilleurs films du réalisateur. Oui rien que ça. Et ne pensez pas qu’on a l’emphase facile en disant ça. Non, on a affaire à l’un des films qui dans 15/20 ans se payera un ravalement de façade en bonne et due forme et siégera au coté de ce même Forrest Gump qui vampirise la carrière du bon Zemeckis. Mais alors pourquoi, me direz-vous ? Pourquoi ? Parce qu’en bon cinéaste qu’il est, Zemeckis a mûri son sujet. Ici, un obscur fait divers impliquant un quidam agressé à la sortie d’un bar qui va entreprendre rien de moins qu’une thérapie par l’art. L’art oui. De quoi imprimer sur l’oeuvre un parfum métatextuel bienvenu à l’heure où l’industrie tout entière plonge avec délice dans cet outil (Deadpool pour ne citer que lui). Et dans la même optique un parfum idiosyncrasique à l’ensemble. Puisque si Zemeckis semble rappeler le pouvoir curatif de l’art sur l’humain, c’est peut-être parce que ça a toujours été son credo. Chez lui, l’art a toujours fonctionné ainsi. Comme un exutoire, comme un échappatoire. D’où le fait qu’il cultive une certaine dose de fantaisie dans la plupart de ses oeuvres. Certains argueront que cette fantaisie s’apparente à de la candeur et ils auront raison tant le cinéaste a conscience à chaque fois de filmer des vraies personnes et non pas des personnages. Un choix osé qui confère une dose d’humanité à la plupart de ses films et qui ne fait pas exception dans ce Bienvenue à Marwen qui cultive encore avec une rare acuité, l’humain. On ressort ainsi de Bienvenue à Marwen ému, touché même par le parcours empli de résilience de cet homme qui va se reconstruire aussi bien physiquement que mentalement, en chassant ses démons et en s’affirmant à la face du monde. Bref, rien de forcément nouveau au soleil si l’on connait le bonhomme, mais à l’arrivée, un beau film, plein d’espoir, plein de vie, plein de rêverie et qui montre encore une fois l’humain dans ses meilleures facettes : combatif, aimant et optimiste.
qui reste très mystérieuse sur sa fabrication…
En atteste déjà le choix de sortir le film en simple édition DVD à l’échelle nationale. Pour les amateurs de galette bleues, il faudra se tourner vers la Fnac pour obtenir le précieux sésame. Une petite déconvenue cependant vite oubliée à la vue de la qualité du Master qui éclipse nos réserves. Les images sont ainsi sublimes et notamment celles dépeignant la vie au sein de l’univers du héros campé par Steve Carell ; preuve d’un transfert réussi par l’éditeur. Niveau son, même rengaine puisque l’édition Blu-Ray n’a pas lésiné sur la qualité : on a ainsi droit à un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 redoutablement spatialisé : l’immersion est totale, les effets sont dynamiques et nombreux, et le rendu acoustique affiche une ampleur assez impressionnante. La version française quant à elle n’est encodée qu’en Dolby Digital 5.1, et les amateurs de VF n’auront d’autre choix que de s’en contenter, d’autant qu’elle fait preuve d’un dynamisme remarquable. Coté bonus, la récolte est malheureusement un peu plus maigre. Mis à part une sélection de scènes coupées ou alternatives (de 12 minutes) présentées en l’état et quelques featurettes revenant sur les décors, la personnalité de Robert Zemeckis et la transformation des acteurs, on n’aura rien de plus à se mettre sous la dent. Ce qui est quelque peu regrettable quand on a un film qui ose allier divertissement et vrai contexte de création.
Caractéristique du DVD Bienvenue à Marwen
Langues : Français, Anglais / Sous-Titres : Francais, Sourds & Malentendants
Son : D.D5.1 et audio description / Images : 16/9- 2.39 – Couleur
Durée : 106 minutes
Caractéristique du Bu-Ray de Bienvenue à Marwen
Audio – Dolby TrueHD 5.1 : Anglais / Dolby Digital 5.1 : Français, Italien.
Image – 1080p HD / 2.39:1.
Sous-titres – Anglais, Français, Néerlandais, Italien, Danois, Finlandais, Norvégien, Suédois.
Durée – 115 minutes.