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L’exorciste du Vatican: Russell Crowe en prêtre excentrique et sarcastique ? Pourquoi pas !

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Les films mettant en scène un exorcisme sont nombreux. Mais à force de recycler les mêmes éléments, ils en deviennent redondants. Si l’envie vous prend de voir un film différent de ses prédécesseurs, cette sortie horreur est pour vous. Retour sur L’Exorciste du Vatican, le nouveau film de Julius Avery avec un Russell Crowe en prêtre excentrique et sarcastique.

Depuis Conjuring, Hollywood cherche à créer une sorte de légende autour de personnes ayant réellement existé, tout en enjolivant leurs actes et leurs vies. Ces personnes sont des occultistes ou des prêtres. En somme, des individus versés dans l’art de la médiumnité, de la démonologie et de l’exorcisme. Si L’exorciste de William Friedkin reste un des plus impactants en terme d’angoisse et de tension, il ne reste que l’adaptation d’un roman.

Le couple Warren est bien réel, mais leurs enquêtes manquent de preuves fiables et palpables de leurs expériences. Par contre, le film dont nous parlons aujourd’hui est basé sur la vie d’un prêtre exorciste italien ayant réellement existé : le père Gabriele Amorth. Bien entendu, ce n’est pas un biopic, mais le fait de choisir un nom connu comme le sien rend tout de suite le visionnage plus intéressant.

Dans le rôle titre, nous avons le très connu Russell Crowe, dont l’humour grinçant et la dégaine excentrique contraste avec le job. Et il est clair que l’acteur dans ce registre et en tête d’affiche sont des arguments efficaces pour aller voir le film.

Un prêtre pas comme les autres ? Le Père Amorth derrière la pellicule

Gabriele Amorth est un prêtre italien, attaché à l’Eglise catholique. Il est assez populaire pour être apparu dans le documentaire de William Friedkin : The Devil and the Father Amorth. Sa carrière commence dans les années 90 comme assistant de Candido Amantini. Ce dernier est d’ailleurs en cours de canonisation pour ses actions.

Le Père Amorth est un personnage assez contrasté. Quelles que soient les convictions de chacun, les siennes sont d’une étonnante nuance. Tout comme dans le film, il déplore que la « modernisation » de l’église catholique soient un frein. Selon lui, les méthodes d’exorcisme efficaces afin de combattre le mal ont été affaiblies par les modifications diverses apportées par le Saint-Siège.

Selon lui, «  Toutes les formes d’occultisme, comme ce grand recours aux religions d’Orient, avec leurs suggestions ésotériques, sont des portes ouvertes au démon, et le diable entre tout de suite ! ». Il blâme aussi les oeuvres de fiction contenant de la magie et le métal. Son opinion est qu’elles peuvent engendrer le mal en lui faisant une porte d’entrée.

Le prêtre pense aussi que le Diable se déguise sous plusieurs aspects afin de corrompre le monde : politique, culture, économie. Tout y passe. Enfin, concernant les scandales qui ont ébranlé l’Eglise, il pense que ce sont des prêtres que le Diable a tenté les coupables. De fait, sa pensée intègre le Bien et le Mal comme deux entités dans son univers emprunt de rationalité. Cette rationalité s’exprime par la collaboration avec les équipes médicales afin d’y renvoyer des cas. Sur les  » 50 à 70 000″ cas qu’il a traités, seule une centaine sont de vrais cas de possession.

L’intrigue

Introduction dans le monde du Père Amorth

Nous sommes en 1987 et le Père Amorth est appelé à faire un exorcisme en Italie. Il s’y rend et fait le travail à sa manière. Cependant, sa hiérarchie lui tape sur les doigts à cause de ses méthodes jugées douteuses. Ignorant leurs remarques, il s’attèle à un cas qui se révèle plus éprouvant que les autres. Il se rend donc en Espagne où une mère fait face à son fils possédé. Ils habitent une vieille abbaye de Castille. Ce cas est plus difficile qu’il ne se révèle et ouvre d’importantes blessures, celle du prêtre, comme celle de l’Église. 

Nous avons beaucoup apprécié la première partie du film. Un clin d’oeil est fait au film L’Exorciste par la scène d’entrée du père Amorth. Il a une mallette et un chapeau noir comme le prêtre. Le décalage entre la situation et l’humour grinçant dont il fait preuve rendent tout de suite la séance moins angoissante. A-t-on déjà vu un exorciste faire des blagues à un démon ? Pour notre part, quasiment jamais, à moins que cela soit parodique. L’incipit du film est aussi dynamique que surprenant, après les premières scènes, c’est l’envie de comprendre qui est ce personnage haut en couleur qui s’installe. C’est aussi un petit rappel au père Amorth qui disait que les démons n’aimaient pas l’humour.

Le Cas Velàsquez

La famille du film s’installe en Espagne le temps de faire des travaux dans une vieille abbaye. Elle a été brisée par un événement tragique qui l’a obligée à déménager. C’est par cette brèche, ajoutée au lieu peu accueillant, que le jeune Henry se retrouve possédé. Le démon est puissant, récalcitrant et ne veut pas dire son nom (condition sine qua non afin de le chasser dans les films du genre).

Le père Amorth s’attèle donc à ce difficile exorcisme qui pourrait aussi s’avérer fatal pour le jeune enfant. Il y a deux dimensions dans cette tragédie. La première est l’épreuve qu’a vécu la famille. C’est une blessure psychologique forte et encore vive pour eux tous. La seconde est la dimension physique de l’épreuve. Elle a une répercussion énorme sur le corps du garçon dont les traits se sont modifiés à partir du moment où le démon a pris possession de lui. Ces blessures représentent une marque, celle d’une douleur psychique marquée dans le corps.

La conspiration cachée…était-ce réellement nécessaire?

Durant son enquête, Gabriele et le père Esquivel, responsable du diocèse où il a atterri, se sont confrontés à une horrible vérité, cachées par l’Église elle-même depuis des siècles. Nous ne vous ferons pas l’affront de vous spoiler, mais nous trouvons personnellement que c’était de mauvais goût. Le film s’est acharné à convaincre que diverses horreurs commises par l’Église, sont directement une action du Mal. Nous aurions préféré que la fiction laisse le Mal (au sens démoniaque et diabolique) en dehors de cela.

Peut-être le format n’est-il pas correct pour ce genre d’histoire. À vrai dire, nous sommes sûrs qu’une série de 8 épisodes aurait été bien plus intéressante pour les idées originales de ce support. L’idée est qu’un film d’une heure et quelques n’est pas adapté pour l’intrigue qui a été un peu trop rapidement close. Un sequel aurait été annoncé avec Russell Crowe reprenant le rôle du père Amorth. Mais nous maintenons qu’une série aurait été plus adaptée.

L’Exorciste du Vatican est plutôt un bon film en considérant plusieurs arguments. Le personnage détonne dans cet univers ce qui le rend attractif. Nous regrettons toutefois certains choix scénaristiques. Ce qui est sûr, c’est qu’il transforme le film classique de possession. Nous conseillons de le regarder parce qu’il est un bon divertissement. Mais attendez vous à un petit côté nanardesque.

Bande-annonce : L’Exorciste du Vatican

Fiche technique : L’Exorciste du Vatican

Réalisateur : Julius Avery
Scénario : Michael Petroni et Evan Spiliotopoulos
Musique : Jed Kurzel
Casting : Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Essoe, Franco Nero
Durée : 103 mn
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Sortie : 10 Mai 2023

Sources nécessaires à la rédaction de cet article:

crédit image -imdb-

L’exorciste du Vatican -wiki-

Russell Crowe -wiki-

Julius Avery -wiki-

Gabriele Amorth -wiki-

Candide Amantini -wiki-

Russell Crowe had creepy paranormal experience while filming new horror movie -unilad-

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