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Avec Bertha Boxcar, on découvre le maître new-yorkais dans un contexte pour le moins déstabilisant, puisqu’il tourne ici sous l’égide de Roger Corman une pure fiction d’exploitation, au budget réduit, après avoir installé sa caméra dans le Sud profond, un cadre totalement inédit pour le cinéaste. S’il demeure à des années-lumière des chefs-d’œuvre ultérieurs, Bertha Boxcar est un véritable OVNI dans la carrière de Scorse. C’est principalement à ce titre que le film mérite d’être redécouvert, d’autant plus qu’il est accompagné ici de deux bonus fort intéressants.
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Dans cette œuvre de John Boorman de 1985, la nature déborde régulièrement de son cadre traditionnel (magnifique et dangereux à la fois) pour assumer une fonction mystique, attribuant des pouvoirs magiques à ceux qui la respectent… et exerçant une punition divine sur ceux qui l’ont profanée. A la fois fable écolo-mystique et fiction d’aventure aux penchants ethnologiques appuyés, La forêt d’émeraude (The Emerald Forest) ne fonctionne qu’à moitié mais a pour originalité de mettre en valeur ce que la nature révèle par-delà le tangible.
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Ce conte délirant, réalisé avec un budget minuscule et dans lequel on retrouve deux autres membres des Monty Python, est encore imprégné de tout ce qui fit le charme de la troupe britannique. Carlotta Films nous le propose dans une version restaurée 4K agrémentée de bonus divers et variés qui prolongent de bien belle manière le plaisir de la (re)découverte de ce premier essai d’un cinéaste à nul autre pareil.
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Portrait d’une femme qui ne recule devant rien pour échapper à sa condition féminine étriquée, rattrapée par un régime aux abois, l’œuvre évite soigneusement le militantisme aveugle grâce à son intelligence et ses portraits nuancés. Égalité des sexes au sein d’une même médiocrité humaine, c’est la conclusion qu’on peut tirer d’un film qui assume son point de vue pessimiste et tranché !
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Les longs-métrages que Francis Ford Coppola réalisa dans une décennie 1980 maudite subissent depuis lors un traitement injuste. On ne peut donc qu’accueillir avec excitation ces nouveaux masters restaurés, proposés par Carlotta, de deux des meilleures œuvres du maître américain sorties durant cette époque. Si les nouvelles copies sont d’excellente facture et remplissent leur mission principale en nous rappelant les immenses qualités des deux films, il est fort dommage que ces sorties « événements », bien mises en valeur par le joli packaging, ne soient pas accompagnées de suppléments vidéo plus conséquents…
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Oublié car occulté par les fresques historiques et biopics qui ont fait la gloire du cinéaste, Magic n’a pourtant rien d’un ratage farfelu d’un artiste qui aurait simplement ressenti une envie d’expérimentation aux ambitions modestes. Pour sa troisième collaboration avec Anthony Hopkins, Attenborough lui offre enfin un premier rôle, et pas des moindres. Bien avant d’interpréter le célèbre docteur Lecter, Sir Hopkins campe dans ce film un ventriloque dont la schizophrénie se mue bientôt en folie meurtrière.
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Dans ce film de 1948 signé du quasi-inconnu Henry Levin et au scénario particulièrement intéressant, William Holden est opposé à un Glenn Ford dans un superbe contre-emploi d’ancien officier que la guerre a rendu ivre d’autorité et de violence. Un Technicolor maîtrisé, une musique marquante et, surtout, des suppléments généreux et instructifs, font de cette sortie un immanquable pour tout amateur de westerns !
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Bullhead est une œuvre impressionnante qui entraîne le spectateur dans un étonnant polar en milieu fermier. Le film de genre et les différentes pistes qu’elle ouvre ne servent toutefois que de toile de fond au vrai sujet : le portrait d’un homme brisé qui, à l’image de ses bêtes, tente en vain de surmonter les lois de la nature. Le comédien belge, en mode method acting, livre une performance époustouflante qui lui ouvrira une carrière internationale bien méritée.
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Coincé entre deux époques – ce qu’illustrent aussi bien les éléments du scénario que le jeu des comédiens –, le film souffre d’un déséquilibre permanent qui explique sans doute en partie qu’il est aujourd’hui largement méconnu. La facette de l’univers militaire qui y est montrée est d’autant plus étonnante si l’on considère que le film de David Miller – dont c’est une des dernières œuvres – est sorti en 1963, ce qui en fait tout simplement un pionnier de la représentation cinématographique des blessures psychologiques du soldat américain.
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Dans un monde orwellien qui suffoque sous le poids de sa propre absurdité bureaucratique, la figure du héros rêveur incarne plus qu’une bouffée d’air frais : un espoir. Quand rêve et réalité se confondent de plus en plus dans un joyeux désordre à l’imagination débordante, les fantasmes les plus fous se matérialisent et effacent les repères. A moins que tout ceci n’était justement… qu’un rêve ?
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L’œuvre de Delbert Mann, sortie dans une ère de vaches maigres pour le cinéma hollywoodien, retrace le destin du caporal Ira Hayes, un des hommes figurant sur la célèbre photographie d’élévation du drapeau américain sur l’île japonaise d’Iwo Jima, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tony Curtis incarne cet homme qui, par un simple hasard, se voit propulsé vers une célébrité imméritée qu’il est incapable d’assumer.
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Les trois premiers films de Tsai Ming-liang sont intimement liés au point de constituer des variations autour des thèmes de prédilection du maître taïwanais né en Malaisie : décor urbain, laideur matérielle, incommunicabilité, solitude, sexualité, voyeurisme, etc. A maints égards, ces premières expériences particulièrement bien maîtrisées synthétisent déjà le cinéma de Tsai. Des suppléments roboratifs achèvent de faire de cette sortie un must absolu pour tous les amoureux du cinéma et de la personnalité attachants et hors nomes du metteur en scène.