Inscrit4 août 2020
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sound-of-metal-darius-marder-riz-ahmed-2021
Production Amazon, chouchou prévisible de la critique, le premier long-métrage de fiction de Darius Marder parvient à contourner le conformisme attendu ainsi que quelques imperfections grâce, notamment, à sa représentation sincère d’un handicap rarement montré à l’écran : la surdité. Le sujet est parfaitement servi par le talent et l’investissement du comédien anglo-pakistanais Riz Ahmed, qui livre dans le film sa meilleure prestation à ce jour.
roberto-rossellini-europe-51-où-est-la-liberté-blu-ray
S’ils sont sortis l’un après l’autre, le célèbre Europe 51 (1952) et la comédie oubliée Où est la liberté ? (1954) ne présentent pas beaucoup de points communs. Le premier, qui fait indiscutablement partie des classiques du maître italien, est un drame néoréaliste auquel se greffe une réflexion politico-spirituelle sur l’Italie de l’après-guerre. Le second, nettement moins connu et coincé entre deux chefs-d’œuvre, est une des rares comédies d’un Rossellini peu concerné par le projet.
schizophrenia-gerald-kargl-1983
Littéralement sorti de nulle part, échec commercial à sa sortie, Schizophrenia (Angst) a gagné sa reconnaissance sur le tard et est aujourd’hui un cas emblématique de film « culte ». Basé sur un personnage et des faits réels, l’œuvre est une plongée dans l’esprit dérangé d’un psychopathe perpétrant un triple homicide sans aucun motif. S’il n’est pas dépourvu de défauts, Schizophrenia constitue une expérience cinématographique presque unique en son genre. Même près de quatre décennies après sa sortie, elle ne peut laisser personne indifférent…
the-father-florian-zeller-anthony-hopkins-2020
Adaptant sa propre pièce de théâtre écrite en 2012, le Français Florian Zeller passe pour la première fois derrière la caméra de la plus convaincante des façons. Non seulement The Father invite-t-il à une immersion poignante dans la démence dans laquelle s’enfonce inexorablement son héros, il offre aussi à ses deux comédiens principaux un rôle cinq étoiles. Anthony Hopkins, qui livre une des performances les plus habitées de sa longue et riche carrière, y a gagné un second Oscar bien mérité, à l’âge de 83 ans.
le-gang-anderson-sidney-lumet-sean-connery-1971-blu-ray
L’éditeur Sidonis Calysta publie une œuvre méconnue de Sidney Lumet sortie en 1971, avec dans le rôle principal un Sean Connery tout juste émancipé de son rôle du plus célèbre espion du septième art. Film de casse tissé sur un scénario au sous-texte engagé, Le Gang Anderson (The Anderson Tapes) est une œuvre curieuse dans la filmographie du cinéaste américain. Plus que jamais, il apparaît nécessaire de la replacer dans son contexte afin de pouvoir dépasser sa forme quelque peu datée.
zelig-woody-allen-mia-farrow-1983
Zelig est une rencontre au sommet entre une ambition technique à peu près inégalée dans la carrière d’Allen et une écriture affutée comme jamais, à la fois drôle et d’une finesse rare. S’il ne fallait retenir qu’une poignée de films illustrant l’apport inestimable du metteur en scène de 85 ans au septième art, celui-ci mériterait assurément sa place.
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The Servant est l’un des chefs-d’œuvre du cinéaste américain. Porté par un Dirk Bogarde au sommet de son art, le film est une charge sans pitié dirigée contre le système de classes britannique, un domestique pervers et sournois y vampirisant progressivement son maître emmuré dans des conceptions sociales obsolètes. Ce sujet brûlant pour l’époque, abordé à la manière d’un thriller subtil, associé à la mise en scène baroque et au noir et blanc sublime, font de The Servant un très grand film… qui n’a pas pris une ride.
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Dans un rôle qui lui va comme un gant, Tony Curtis incarne un personnage authentique d’imposteur aux mille et une vies, qui se fait passer avec succès pour un gardien de prison, un moine et un médecin, parmi tant d’autres. Une histoire peu banale qui donne l’occasion au comédien de créer un personnage à la fois truculent et attachant, et à Mulligan de mettre en scène une œuvre hautement divertissante. Irrésistible.
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Comme dans un film d’Ozu, Dans un jardin qu’on dirait éternel résume l’esprit japonais dans une exquise économie de mots et de situations. Ce film, le premier du réalisateur Tatsushi Ōmori sorti dans les salles françaises et, hélas, le dernier de la comédienne Kirin Kiki, est un véritable bijou. La cérémonie du thé, immuable et ancestrale, y représente une parenthèse réflexive et profondément humaine dans le parcours d’une vie.
sans-aucun-remords-stefano-sollima-michael-b-jordan-2021-amazon
Sans aucun remords bénéficie de la mise en scène nerveuse et efficace qu’on attend de ce genre de productions, ainsi que d’une distribution convaincante menée par Michael B. Jordan. Question originalité, par contre, on repassera, le film n’empruntant que des voies usées jusqu’à la corde. Très éloigné de sa source littéraire, le scénario signé Taylor Sheridan développe de manière superficielle une idée séduisante : la permanence de l’adversaire russe comme schéma politique essentiel aux États-Unis.
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Le film, qui vaudra au cinéaste un nouveau triomphe bien mérité, est un formidable récit d’aventures qui nous ramène au temps du Raj britannique, sans la couche de moraline invariablement appliquée de nos jours à l’histoire coloniale. Le casting en or est dominé par l’irrésistible duo Sean Connery-Michael Caine, les comédiens incarnant des hommes à la morale douteuse mais dont l’audace permet de réaliser leurs rêves les plus fous, dans une contrée de tous les possibles.