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Cannon, Sidonis Calysta

Le Justicier de New York : Charles Bronson nettoie le quartier, en DVD et Blu-ray

En toute logique, après les deux premiers films de la série, Sidonis Calysta poursuit sa publication des Death Wish avec le troisième opus, Le Justicier de New York, toujours avec Charles Bronson, cette fois-ci accompagné par Ed Lauter et Martin Balsam.

Plus de dix ans après le premier opus, Charles Bronson réintègre le costume du “vigilant” Paul Kersey, pour la dernière fois sous la direction du cinéaste britannique Michael Winner. Après avoir vécu à Los Angeles (pour le deuxième film, trois ans plus tôt), il revient dans sa “bonne” ville de New York et veut s’installer chez un ami, Charley. Mais Charley habite dans un ghetto délabré et socialement sinistré (entièrement reconstitué à Londres, dans les ruines d’un ancien hôpital, peut-on apprendre dans le complément de programme) et, peu de temps avant l’arrivée de son ami, il se fait agresser et tuer, chez lui, par une bande de loubards. Kersey, qui revient à New York sous une fausse identité, se fait alors arrêter par la police. Finalement, le policier Shriker va lui proposer un marché : il le libère et, en échange, Kersey “nettoie le quartier”.
Alors que le premier volume de la série était un film ambigu, qui décrivait une Amérique fascinée par la violence sans, pour autant, émettre de jugement sur son sujet, la série des Justiciers a dérivé vers des films d’actions à la morale plus discutable. Ce troisième film, Le Justicier de New York, ne fait carrément pas dans la dentelle. Au lieu de s’attaquer individuellement à quelques malfrats, Kersey s’occupe de toute une bande qui sème la terreur dans un quartier. Le film passe son temps à faire monter la tension jusqu’à un affrontement final qui va transformer les rues de New York en un champ de bataille digne du Vietnam. Et pour “rendre justice”, Kersey ne va pas se contenter de son mythique pistolet Wildey : il y a carrément à la mitrailleuse et au lance-roquette !
Si on laisse de côté toute considération morale, qui est forcément gênée lorsqu’un film prône à ce point l’auto-justice et justifie l’usage disproportionné de la seule violence, Le Justicier de New York est un film d’action efficace. La tension va crescendo, nous avons de véritables méchants (ce qui rend l’assaut final plutôt jouissif), le rythme ne faiblit pas. Il faut, bien entendu, être sensible à l’esthétique très “années 80”, mais beaucoup lui trouvent un certain charme rétro. Et côté interprétation, aux côtés d’un Bronson aussi sobre qu’efficace, il faut noter la présence de l’excellent Ed Lauter.

Là où Le Justicier de New York devient passionnant, c’est lorsqu’il est considéré comme un témoignage du cinéma “reaganien”. En parcourant le film, il est possible de retrouver toutes les traces de l’idéologie de l’administration Reagan : l’inefficacité des services publics, l’incompétence de la police, les lois qui protègent les criminels plus que leurs victimes, les jeunes loubards contre les citoyens honnêtes (et majoritairement âgés), l’usage de la force comme seule réponse aux problèmes sociaux, etc.
Ainsi, la police, par exemple, est non seulement inefficace, mais contre-productive. Un officier avoue : ils ont augmenté les effectifs de policiers dans les rues et, dans le même temps, la criminalité a quand même augmenté (dans les mêmes proportions). Pire : les policiers ôtent aux honnêtes citoyens les seuls moyens de se défendre (selon le film) et les laissent complètement à la merci des loubards. Les dirigeants locaux de la police sont tellement désemparés qu’ils font appel à Kersey pour rétablir la situation, ce qui est un aveu de l’incompétence des forces de l’ordre. L’auto-justice devient donc la règle.
Cet aspect est carrément revendiqué dans le reportage promotionnel présent dans les compléments de programme, où l’on nous affirme que “Bronson n’a besoin de personne pour nettoyer le voisinage”.

Niveau compléments de programme, donc, outre la bande annonce désormais traditionnelle (en l’occurrence, ici, la bande annonce de chacun des cinq films de la série Death Wish), nous avons droit, sur le DVD, à deux courts reportages d’époque, d’une durée de 5 minutes chacun. Le premier est un reportage promotionnel qui nous montre Charles Bronson s’entraînant à se servir de son arme, mais surtout la reconstitution d’un quartier de New York en plein Londres (sans aucun doute la partie la plus intéressante du bonus).
L’autre reportage, daté du 10 décembre 1980, nous montre comment Charles Bronson a (enfin) reçu son étoile sur Hollywood Boulevard. En plus de la cérémonie elle-même, le reportage nous livre une courte biographie de l’acteur et une petite interview.

Caractéristiques :
durée : 87 minutes (DVD), 92 minutes (BR)
Langues : français, anglais
Sous-titres français
Compléments : making off (5 minutes)
Remise de l’étoile à Charles Bronson sur Hollywood Boulevard (5 minutes)
Bandes annonces des cinq films de la série.

Le Justicier de New York : bande annonce