Les éditions ESC nous proposent un western de série B inédit en France à ce jour, La Montagne Jaune, qui ravira sans doute les amateurs de westerns…
La Montagne jaune possède à la fois tous les charmes et toutes les limites d’un western de série B des années 50. Il s’agit d’un film sans star (le seul acteur connu, John McIntire, est un habitué des seconds rôles dans des westerns essentiellement), d’une durée réduite (75 minutes), réalisé avec une certaine efficacité, mais sans la moindre originalité ni personnalité. Jesse Hibbs, le réalisateur, a signé une douzaine de films, des westerns en grande partie, puis a terminé sa carrière avec la série culte Rawhide (avec le jeune Clint Eastwood).
Le film souffre clairement de ce statut de série B : l’acteur principal n’est pas un génie, le scénario est d’un grand classicisme.
Cependant, cela n’empêche pas le film d’être plaisant si l’on aime les westerns. Pour les plus anciens d’entre nous, cette Montagne Jaune pourrait évoquer les films diffusés dans l’émission La Dernière Séance d’Eddy Mitchell. Nous avons d’abord le Technicolor qui fait appel à notre nostalgie des productions des années 50. Puis, il y a ce décor, cette ville de prospecteurs, avec les rues boueuses et poussiéreuses dans lesquelles on se bat pour un oui ou pour un non.
D’ailleurs, on se bat souvent dans ce film. L’amitié virile qui unit les deux protagonistes masculins du film, Andy Martin et Pete Menlo, se fait à grands coups de poing dans la figure. Dès la scène d’ouverture, les deux personnages se retrouvent en se tapant dessus, et cela deviendra un running gag plutôt efficace tout au long du film. Le ton est donné : nous sommes dans un film qui n’est pas d’une grande finesse mais qui est finalement plutôt agréable.
Dans ce cadre, le film va développer le conflit entre deux propriétaires de mines d’or, Menlo et Bannon. Pour obtenir le plus de concessions possibles, tous les coups sont permis, légalement d’abord, mais la tension monte vite entre les deux hommes. Cette tension est symbolisée par le conflit entre les deux hommes de main, Drake et Martin, qui se menacent de façon de plus en plus explicite.
Sur ce canevas, La Montagne jaune va nous proposer tout ce que l’on attend d’un western classique : course-poursuite, fusillades, ruée vers l’or, méchant propriétaire terrien, histoire d’amour, saloon enfumé et duel dans la rue comme point d’orgue.
Compléments de programme
A ce film resté inédit en France jusqu’à présent vont s’ajouter deux compléments de programme.
Le premier, le plus intéressant, est un entretien avec Noël Simsolo, historien du cinéma, qui fait une présentation passionnée et érudite de la firme Universal en général et de ses westerns en particulier.
Le second entretien donne un certain recul par rapport au Nevada et permet d’inscrire le film dans l’histoire de l’État.
En bref, un film qui ravira les amateurs de westerns qui pourront y retrouver une ambiance et des thèmes classiques mais efficaces.
Caractéristiques du DVD/Blu-ray
Nouveau Master Haute Définition
USA / 1954
Durée : dvd : 78 mn – Blu-ray : 82 mn
Couleur (Technicolor)
Image : 1.37
Langues : anglaise
Son : mono 2.0
Sous-titres : français
Compléments de programme
« Jesse Hibbs et les westerns Universal », entretien avec Noël Simsolo (32 minutes)
« Prospecteurs et joueurs du Nevada », entretien avec IAC (6 minutes)