Kick-Ass-Matthew-Vaughn

Kick Ass de Matthew Vaughn : Critique du film

Véritable déluge de couleurs et d’images, Kick-Ass s’ouvre sur une séquence hautement décalée. Celle-ci donnera le ton sur la suite des événements. « So, you wanna play? »

U GOT THE LOOK

Pour autant, le comics animé de Matthew Vaughn n’est pas une simple comédie pour adolescents attardés en mal de blagues pipi-caca. D’ailleurs, l’humour est savamment distillé (voir l’excellente scène d’introduction des personnages de Mindy et son père), et la récréation peut redevenir sérieuse d’un instant à l’autre par l’arrivée d’une scène violente et/ou triste. Vaughn maîtrise les changements de ton, voire les mélanges de genres, et nous offre une véritable bouffée d’air frais au milieu de la production habituelle d’œuvres de type « vigilante ».

Sur le plan technique, le réalisateur de X-Men First Class fait fort. A quelques effets près (une paire d’incrustations numériques douteuses ici et là), c’est le sans-faute. Pour un film dont le budget est estimé à 30 millions de dollars (pour vous situer en ces temps footballistiques, cela représente 10 millions de dollars de moins que le salaire annuel d’un Lionel Messi par exemple !), le résultat est visuellement marquant. Afin de s’en convaincre, il suffit de décortiquer une paire de séquences, comme celle de l’entrepôt avec Big Daddy, à base de cut ultra précis, ou encore l’incroyable jeu de lumières lors de l’une des interventions musclées de Hit Girl (sans parler du final, tout en excès). Ces scènes d’action sont d’autant plus réussies qu’elles sont accompagnées de musiques de circonstance. Prodigy, Joan Jett, Gnarls Barkley (moment drôle !) et même le grand Ennio, tout y passe !

THE RAINBOW CHILDREN

Kick-Ass ne serait pas ce divertissement à la fois si léger et si violent sans ses personnages hauts en couleurs. Savoir que les créateurs du comics – à savoir Mark Millar et John Romita Jr – sont de la partie est plutôt rassurant, ils sont garants d’une certaine cohérence, à défaut de respecter le comics à la lettre, quand bien même ils ne sont que producteurs exécutifs. Le choix des acteurs, des costumes (petit hommage à Phantom of the Paradise au passage), les dialogues (beaucoup de punchlines, de références), le déroulement de l’intrigue, la variété des situations et l’évolution du personnage de Dave (à la fin, qu’il semble loin le « Fuck you, Mr Bitey ! »), et même la morale « un petit pouvoir implique quand même de grandes responsabilités », tout ou presque apparaît comme judicieux.

Aaron Taylor-Johnson est impeccable dans la peau de ce loser magnifique, déterminé à combattre le crime et pourtant si mal préparé. Son costume de plongée/justicier est impayable, on ne peut mieux assorti à ses Timberland. Ou pas. Vu sa dégaine, pas étonnant qu’il ne prenne pas l’eau. Chloë Grace Moretz est toute choupi en Hit Girl, c’est LE personnage de l’histoire. Les séquences d’action où elle apparaît sont totalement jubilatoires et chorégraphiées avec talent. On pourra toujours critiquer son jeu parfois approximatif, mais après tout, se lance-t-on dans le visionnage d’un tel film pour assister à une performance d’acteur/actrice (de 12 ans à peine, « pedobear approved ») inoubliable ? J’en doute. Nicolas Cage est impeccable en papa poule/justicier « àlaBatman », quant à Mark Strong et Christopher Mintz-Plasse, ils font le job, et même un peu plus.

Kick Ass est un divertissement débridé, à la fois (un cheveu) moins caricatural et (un poil) plus malin qu’il n’y parait. On est alors en droit de se demander si sa suite se montre à la hauteur de nos attentes. But for now… :

« Show’s over, motherfuckers. »

Synopsis: Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Sans pouvoir, le voilà très vite pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants justiciers décidés eux aussi à faire régner l’ordre. Parmi eux, une enfant et son père. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…

Fiche technique – Kick Ass

Année de production: 2010
Réalisation: Matthew Vaughn
Scénario: Matthew Vaughn, Jane Goldman
Production: Adam Bohling, Tarquin Pack, Brad Pitt, David Reed, Kris Thykier, Matthew Vaughn
D’après l’oeuvre de: Mark Millar, John Romita Jr
Directeur de la photographie: Ben Davis
Compositeur: Ilan Eshkeri, John Murphy, Henry Jackman, Marius De Vries
Montage: Jon Harris (II), Pietro Scalia, Eddie Hamilton
Supervision des effets spéciaux: David Harris
Société de Production: Marv Films, Plan B Entertainment
Distribution: Metropolitan FilmExport

Auteur de la critique: Sébastien