Un début d’année 2021 tout en douceur, avec seulement deux nouvelles sorties et un retour de série, mais il y a de quoi satisfaire des inclinations variées. Pastiche des sitcoms des années 50, soleil mexicain, cerveza et ambiance virile, ou retour aux affaires de Riverdale : il y a de quoi attendre de pied ferme le 36e confinement.
PILOTES
WandaVision : le parfait pastiche des premières sitcoms américaines
La nouvelle série Disney/Marvel tant attendue fera sourire les fans de Ma sorcière bien-aimée. Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) et son compagnon Vision (Paul Bettany), nos nouveaux héros aux pouvoirs très spéciaux, prétendent être le parfait couple américain des années 50. Face à leurs voisins et collègues de travail, ils tentent tant bien que mal de dissimuler leur véritable identité et passer pour de véritables humains. Ce qui donne lieu à des scènes marquées de comique de situation dignes des meilleures sitcoms comme I love Lucy. Un pastiche qui reprend avec brio le noir et blanc, les plans de caméra et les rires préenregistrés du public.
Mais il serait faux de penser que la série continuera sur cet élan comique le reste de la saison. La fin du premier épisode, avec cette mise en abyme du générique de la sitcom, laisse présager une certaine dramatisation de l’histoire. Et si notre couple était en réalité coincé dans ce décor de parfaite sitcom américaine ? Une série à suivre de près pour découvrir le mystère derrière cette supercherie.
Celine Lacroix
Coyote : No hablo español
Dans cette nouvelle série proposée par CBS, Michael Chiklis (The Shield, Gotham), interprète Ben Clemens, un agent de la United States Border Patrol (les garde-frontières américains) qui prend sa retraite après 32 années de bons et loyaux services sur la frontière avec le Mexique. En traversant lui-même cette frontière pour achever la construction d’une maison laissée à l’abandon par un ex-collègue décédé, il se retrouve involontairement aux prises avec de dangereux criminels. Le décor a beau être original (la séparation bien nette entre les États-Unis et le Mexique apparaît comme une ligne de démarcation entre deux cultures, deux niveaux de vie, deux mentalités que tout semble opposer), la trame narrative installe rapidement le spectateur dans un certain confort. On comprend que Clemens est un patriote rigide et conservateur, aux idées bien arrêtées et qui a le sens du devoir comme horizon indépassable. Il ne faut pas plus d’un épisode pour se douter que les ennuis dans lesquels il va se retrouver le forceront à apprendre à connaître ces immigrés clandestins mexicains qu’il a passé toute sa vie professionnelle à refouler du sol américain. Un sujet ô combien d’actualité alors que l’immigration illégale est devenue aux États-Unis plus qu’un débat : un enjeu électoral au plus haut niveau, 18% de la populations étatsunienne actuelle étant en outre de souche hispanique. On espère bien entendu que ce qui est entraperçu dans ce pilote dépassera le politiquement correct archi-prévisible…
L’interprétation, le rythme, la mise en scène sont convaincants et l’épisode n’ennuie pas un instant. Il faut en revanche insister sur une invraisemblable erreur de casting : si l’interprétation de Michael Chiklis est comme toujours solide, comment expliquer le choix d’un comédien non-hispanophone (ce fait est carrément souligné dans le pilote, le personnage ne comprenant presque rien de ce que ses interlocuteurs mexicains lui disent) dans le rôle d’un homme qui a exercé pendant plus de trois décennies un métier dont la maîtrise (ou l’apprentissage) de la langue espagnole est un critère de recrutement essentiel ?! A ce niveau, cela ne relève pas d’une maîtrise du sujet, mais simplement du bon sens…
Thierry Dossogne
RETOUR DE SÉRIE
Riverdale : une agréable surprise pour ce début de saison 5
Riverdale fait son grand retour suite à une fin de saison 4 abrégée par le COVID-19. La saison 5 reprend donc la fin de l’intrigue de la précédente. La série issue de l’univers des Archie Comics a malheureusement suivi depuis ses débuts une pente classique et regrettable, chaque saison étant moins bonne que la précédente. La saison 4 n’y fit pas exception, avec ses intrigues à la fois sans intérêt et totalement absurdes.
On craignait donc le pire pour cette saison 5, et l’engouement s’était quelque peu émoussé. Et pourtant, quelle belle surprise que ce pilot !
Archie (K. J. Apa), Betty (Lili Reinhart), Veronica (Camila Mendes) et Jughead (Cole Sprouse) sont de retour dans un épisode non seulement intéressant, mais dénué de toute invraisemblance ou intrigue ridicule !
Le spectateur retourne à Riverdale pour résoudre le mystère des vidéos anonymes, il est entraîné dans une rave party déjantée et un rien glaçante. Voilà pour la résolution des crimes et autres joyeusetés.
Niveau intrigues adolescentes, on a droit à un bal de promo pas ennuyeux, et surtout à un imbroglio sentimental accrocheur. Archie avoue à Veronica avoir embrassé Betty, sonnant ainsi le glas de leur relation. De son côté, Betty n’a rien dit à Jughead… Quant au troisième couple phare,Toni et Cheryl, il court à sa perte. Tout ce beau monde est sur le point d’entrer à l’université.
On comprend donc que tout est en train de voler en éclats et que pour cette cinquième saison, la série de Roberto Aguirre-Sacasa s’apprête à faire peau neuve. Pour notre plus grand plaisir de spectateur.
Si la saison est à l’image de ce pilot, on peut s’attendre à des intrigues amoureuses et mystérieuses qui tiennent la route et évitent le cheesy et le ridicule auxquels la série nous avait malheureusement habitués. Fini, les adolescentes qui montent un commerce de rhum et les jeunes hommes qui jouent aux justiciers dans la nuit à coups de poing ! Du moins l’espérons-nous…
Riverdale, avec sa saison 5, serait-elle en train de redevenir une série vraisemblable ?
Sarah Anthony