Petit manuel du cinéma subversif, l’article LeMagduCiné interdit aux – 16ans.
A la sortie de son premier long-métrage, Element of Crime en 1984, Lars Von Trier déclare :
« J’espère de tout cœur que le film sera vu comme immoral. […] Je ne tiens pas à contenter les gens, je veux qu’ils prennent position. »
Ils sont toute une caste de cinéastes à fricoter avec l’immoralité, tutoyer l’impudence et flirter avec le scandale ; à se servir de la pellicule comme d’un outil anti-propagandiste nihiliste vecteur de dialogue. Il y a ceux qui s’emparent d’un fait d’actualité, enrichissent ou relancent la polémique, et ceux qui entendent rétablir une vérité bafouée ; l’exercice pour le spectateur étant de bien distinguer les deux visées artistiques, puisque c’est bien d’art, à l’initiale, dont il est question (ci-contre : le Vagin de la Reine – Anish Kapoor).
Le cinéma subversif remet en cause l’ordre établi à coups d’humour noir et de satire, attaque son modèle économique et social ou son mode de pensée. Il provoque et franchit les interdits, prend à bras le corps les questions de société avec un regard souvent corrosif, ou dépeint le désespoir de toute une génération. De M le Maudit sur la schizophrénie et le discernement pénal, à Welcome to New York, portrait au vitriol et reflet assassin de la descente aux enfers de DSK ; politique, religion, drogue, sexe ou crime, aucun sujet ne semble lui échapper.
Le cinéma subversif déballe sans pudeur les tabous, les affaires clivantes et se nourrit de la contestation ; va au delà des conventions pour bouleverser les convictions. Il ouvre le débat d’idées, divise et toujours passionne. En bien ou en mal, il joue son rôle d’esprit critique et éveille les consciences. Si ses détracteurs sont parfois légitimes, il n’en reste pas moins que le cinéma subversif répond trait pour trait à la liberté d’expression, s’applique à faire réagir, laissant toujours le spectateur se forger sa propre opinion. Il représente enfin le désir de l’inconscient ou la recherche de la vérité toujours plus pressante chez le public.
L’émotion subversive fait partie de nous. Elle est ancrée au plus profond, mêlée à l’extrême complexité des sentiments humains. Elle est le petit diable qui toque sur l’épaule avec un sourire insidieux, rappelant que oui, de la quête d’un équilibre de vie aux idées noires, l’homme à tout de même un penchant pour la transgression, puisqu’en en se questionnant sur ce qui l’entoure, il se questionne finalement sur lui-même.
LeMagduCiné dresse une liste de films qui pour différentes raisons, ont fait débat à leurs sorties dans les salles.
Bad Lieutenant de Abel Ferrara avec Harvey Keitel, Frankie Thorn, Victor Argo
Synopsis : Un flic de New York, pourri et dépravé, accumule les dettes et les ennuis pour cause d’addictions aux drogues, à l’alcool et aux jeux d’argent. Lorsqu’une nonne est violée par deux hommes dans une église, une récompense est offerte pour la tête des deux criminels. Voulant payer les charges qui mettent en danger sa propre vie, le Lieutenant décide de mener son enquête et trouvera ainsi sa rédemption. Mais la descente aux enfers sera abyssale…
L’ordre moral incarné par la police et l’être torturé sont deux idées en perpétuelles oppositions dans le personnage du mauvais lieutenant. L’aspect subversif du film tient aussi à de nombreuses références au sacrifice christique et à la mysticité, souvent lamentable et douloureuse. Le scénario a été co-écrit par Zoë Lund, morte d’une overdose en 1999 et qui incarne la maîtresse de l’anti-héros. Harvey Keitel s’est totalement investi dans son rôle. Son interprétation traduit son attachement infini au personnage. Les prises de drogues auraient été réelles. Sa propre fille et sa compagne d’alors incarnent respectivement l’un des enfants du lieutenant et une infirmière. Abel Ferrera a commenté : « Ce film est un voyage sans répit dans les ténèbres. Vous pensez pouvoir rivaliser avec sa noirceur ? La sienne dépasse tout ». Martin Scorsese : « Le rôle dans Bad Lieutenant représente pour Harvey Keitel ce qu’il a cherché toute sa vie. […] C’est un film exceptionnel, extraordinaire, même s’il n’est pas au goût de tout le monde… […] C’est également un film pour lequel j’ai la plus grande admiration. On y voit comment la ville peut réduire quelqu’un à néant et comment, en touchant le fond, on peut atteindre la grâce. »
Bad Lieutenant laisse un spectateur à bout de souffle, littéralement assiégé d’une déferlante d’images perturbantes, et marque ainsi son empreinte dans l’histoire du cinéma.
La Grande Bouffe de Marco Ferreri avec Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Michel Piccoli
Synopsis : Marcello, Ugo, Michel et Philippe, tous notables bourgeois, s’enferment tout un week-end à la campagne et orchestrent leurs suicides par sur-nutrition.
Marco Ferreri est réputé pour son cinéma subversif. Le Mari de la Femme à barbe sorti en 1964, à titre d’exemple, avait déjà fait sensation. Les 4 acteurs se fréquentaient en dehors des plateaux et Ferreri qui voulait un film physiologique, leur donna un maximum de liberté. Leurs propositions conduisirent le réalisateur à revoir son scénario, à bouleverser l’ordre des scènes, à en supprimer certaines et en ajouter d’autres ; les dialogues de Francis Blanche sont pratiquement laissés de côté pendant le tournage au profit de l’improvisation.
La Grande Bouffe est présenté en projection officielle au 26ème Festival de Cannes en 1973, aux côtés du long-métrage de Jean Eustache, la Maman et la Putain. Pour l’authenticité du film, Marco Ferreri mise sur l’absence de distanciation ; il créé l’intimité, le huis-clos, avec des personnages qui portent les noms de leurs acteurs. Le cinéaste dresse le miroir pessimiste de la société occidentale des années 70. Absurdité des dialogues, atmosphère pesante, le spectateur sent l’angoisse le prendre à la gorge. La Grande Bouffe est une histoire de sexe, de scatologie et de goinfrerie. Les personnages meurent les uns après les autres, parfois affalés dans leurs excréments.
2hrs plus tard, vécu comme une provocation perverse, le film divise, dérange et inquiète. Les foules se massent devant les salles et s’insurgent ; les critiques et les insultes fusent. Avec La Grande Bouffe, Marco Ferreri touche physiquement le spectateur qui ne s’attendait pas à un tel jusqu’au boutisme.
Orange Mecanique de Stanley Kubrick avec Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates
Synopsis : Alex, sociopathe chef d’un petit gang de voyous, arpente les rues et s’adonne à une violence aveugle. Après son emprisonnement, des psychanalystes l’emploient comme cobaye dans des expériences destinées à maitriser la criminalité…
Orange Mécanique est sans nul doute le film transgressif le plus populaire. Avec des héros sadiques balayant toute tentative de bonté sur leur passage, Stanley Kubrick montre l’obsession des sociétés modernes pour la violence, l’attirance des hommes pour la brutalité. Il dénonce davantage l’environnement que l’individu, se fait la satire du formalisme britannique, des méthodes de répression, du traitement du crime et du système de réinsertion. Souvent mal interprété à sa sortie, les autorités accusèrent directement le film d’incitation à la violence. Stanley Kubrick reçu des lettres de menace et décida de le retirer de la plupart des salles : « Au Royaume-Uni, comme toujours, on s’intéresse davantage aux faits qu’aux idées ».
Il fut interdit d’exploitation en Angleterre jusqu’au décès du cinéaste. Mais Orange Mécanique fascine pourtant toujours.
Requiem for a dream de Darren Aronofsky avec Ellen Burstyn, Jared Leto, Jennifer Connelly
Synopsis : Harry, sa petite amie Marion et son copain Tyron sont toxicomanes. Ensemble, ils s’inventent un paradis artificiel. En quête d’une vie meilleure, le trio se lance dans le trafic de drogue et s’enfonce dans l’angoisse. La mère d’Harry, Sara, souffre d’une autre forme d’addiction, la télévision. Elle nourrit l’espoir de participer un jour à son émission préférée. Afin de satisfaire aux normes esthétiques, elle s’astreint à un régime alimentaire draconien. Un jour, elle le sait, elle passera de l’autre côté de l’écran.
Le film pourra être taxé de manichéisme. Il n’en demeure pas moins que son impudeur lors des prises de drogues et des scènes de sexe témoigne de la sincérité de la mise en scène en plus de l’impact certain sur le spectateur. Requiem for a Dream montre que l’addiction ne cible pas une seule tranche de la population mais cause des ravages bien plus grands, au delà des âges et des classes sociales. Plus que le drame personnel, il y a la désespérance familiale. S’il dérange, c’est qu’il semble coller au plus prêt de la réalité de cette jeunesse en perdition.
Interdit aux moins de 17ans aux USA lors de sa sortie, le scénario triture, maltraite ses personnages et emporte le spectateur dans des séquences crues et incorrectes. Lors de ces scènes, pas même une once d’humour noir, la caméra est définitivement pessimiste. Requiem for a Dream est un drame psychologique qui fusille le système éducatif et social et avec eux le régime de santé.
Si pour certains il est un film « poubelle » ou une blessure inutile, il est pour d’autres, et d’après un sondage du magazine « Watch and Listen » (mené dans 80 pays et publié le 27 juillet 2015), le meilleur film de tous les temps.
Baise moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi avec Karen Lancaume, Raffaëla Anderson, Céline Beugnot
Synopsis : Nadine aime regarder des films x. Elle se prostitue pour gagner sa vie, aussi par plaisir et insupporte sa colocataire. Un soir, elles en viennent aux mains et Nadine l’étrangle. Manu quant à elle, se fait violée par trois hommes mais n’ira pas porter plainte. De retour chez elle, son frère s’indigne de sa désinvolture à propos de son viol. Les discussions s’enveniment, Manu prend le pistolet de son frère, l’abat, prend ses économies et s’en va. Les deux jeunes femmes se rencontrent près d’une gare. Elles se trouvent un but commun : ne plus subir la vie, prendre la route et vivre à cent à l’heure.
Tourné à l’arrache en DV, avec au casting deux starlettes du X qui mettront à profit leurs talents professionnels sans rien cacher, Baise moi fera l’effet d’une bombe. D’une rage folle, le film tombera vite sous le coup d’une interdiction aux moins de 18 ans, après une très brève exploitation de trois jours. La censure en fera un film culte sans pour autant que l’on sache si ce rang de prestige est justifié.
L’inspecteur Harry, Film de Don Siegel avec Clint Eastwood, Andrew Robinson, John Vernon
Synopsis : Si la police de San Francisco ne remet pas immédiatement 200 000 dollars à un homme qui vient de commettre un crime, il recommencera au rythme d’un assassinat par jour. L’inspecteur Harry Callahan est sur ses talons.
En 1971, Clint Eastwood passe des westerns de Sergio Leone aux polars de Don Siegel. Le réalisateur lui confie le rôle principal. Le héros est un flic violent qui traque un dangereux psychopathe à l’allure hippie. Le film est controversé à sa sortie, descendu par la presse américaine qui le juge macho et raciste. La critique américaine Pauline Kael du New York Notes voit dans le film une « attaque exceptionnellement niaise contre les valeurs libérales », et ajoute « le genre des films d’action a toujours eu un potentiel fasciste et il transparaît dans ce film. »
Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini avec Paolo Bonacelli, Giorgo Cataldi, Umberto P. Quintavalle
Synopsis : En plein contexte de Seconde Guerre Mondiale, 4 notables rédigent un projet macabre et font enlever 9 jeunes garçons et 9 filles des alentours. Le Duc, l’Évêque, le Juge et le Président, entourés de divers servants armés et de prostituées, s’isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la République de Salò.
Le film est construit comme une descente progressive à travers différents cercles de la perversité, comme dans l’œuvre du marquis de Sade. Dans Antinferno (« le vestibule de l’enfer »), le réalisateur plante le décor ; Girone delle manie (« cercle des passions »), étale les premières sévices et des scènes de viol ; Girone della merda (« cercle de la merde »), où les victimes doivent manger ou se baigner dans des excréments ; enfin le dernier Girone del sangue (« cercle du sang »), montre tortures, mutilations, et meurtres.
La caméra adopte un voyeurisme dérangeant, une mise en scène simple et un rendu, de fait, très proche de la réalité. Salò ou les 120 Journées de Sodome, le plus sombre film que le cinéaste ait fait est aussi son dernier, puisque Pasolini fut assassiné quelques mois avant sa sortie en France le 19 mai 1976. Abordant simultanément la question de l’argent comme pouvoir d’après guerre, le fascisme italien, le capitalisme, ou des travers plus sombres encore tels la toute puissance, le corps humain comme marchandise ou la jouissance sadique, Salo ou les 120 journées de Sodome continue de figurer dans le haut du panier des métrages subversifs.
Les dernières scènes particulièrement difficiles à soutenir, vues au travers de jumelles pour installer une distance, n’auront pas suffi à éviter le scandale. Le film fut interdit ou censuré quasiment partout, malgré l’affluence des spectateurs dans les salles. Encore aujourd’hui il reste privé de diffusion à la télévision publique. Il a toutefois été programmé en France sur CinéCinéma Classic à l’occasion d’une intégrale Pasolini ainsi que sur Paris Première.
En février 2007, sa projection tomba sous le coup de l’interdiction à Zurich après des plaintes, mais la censure fut levée quelques jours plus tard suite à la pression des défenseurs de la liberté d’expression. Malgré le thème et les images en plans fixes, Salo reste un film anti-pornographique où le sexe n’a autre but que de meubler l’idée d’un monde perturbé.
Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato avec Robert Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen
Synopsis : Une mission de secours est envoyée en Amazonie pour retrouver des journalistes disparus. L’équipe met la main sur les cassettes qui renferment le terrible secret de leurs disparitions.
Le film est saisi par un magistrat italien dès sa première en Italie, Ruggero Deodato est arrêté pour délit d’obscénité. Il est également visé par des rumeurs qui laissent penser que des meurtres ont été perpétrés pour les besoins du tournage. Le réalisateur est contraint de se présenter à la télévision avec son équipe pour montrer que les acteurs sont toujours en vie. Cannibal Holocaust a été interdit aux moins de 16 et 18 ans dans 60 pays pour l’extrême violence de ses images sadiques et à caractère pornographique, aussi parce que 6 animaux ont réellement été tués pendant sa réalisation. Malgré sa réputation sulfureuse, Cannibal Holocaust aurait des visées critiques envers la société contemporaine.
La passion du Christ de Mel Gibson avec Jim Caviezel, Christo Jivkov, Monica Bellucci
Synopsis : Jésus prie au Mont des Oliviers après avoir partagé un dernier repas avec ses apôtres. Trahi par Judas, Jésus est arrêté et emmené à Jérusalem, où les chefs Pharisiens l’accusent de blasphème et lui font un procès qui aura pour issue sa condamnation à mort. Il vit ainsi ses douze dernières heures.
Mel Gibson fait appel au Père William Fulco, expert en culture sémite, pour traduire entièrement son scénario en araméen et en « latin parlé ». Le choix de tourner en langues mortes sans les sous-titres pour un réalisme extrême, a plongé le film dans un désert commercial duquel Mel Gibson n’a pu se sortir qu’avec Newmarket Films, un distributeur indépendant. Certains remarquent que Gibson fait partie d’une branche du Catholicisme qui réfute les décrets émanant du concile Vatican II, symbole de l’ouverture de l’Eglise au monde moderne et à la culture contemporaine. Avant même sa sortie, compte tenu du contexte politico-religieux, le projet fait du bruit. La Anti Defamation League signale que le film pourrait engendrer un vague de réactions antisémites vu la responsabilité que Gibson impute aux Juifs dans la mort de Jésus. Des responsables des communautés religieuses sont invités à visionner le film, mais la polémique continue à prendre de l’ampleur. Pour éviter l’indignation populaire massive, Mel Gibson coupe un passage sur le sang du Christ censé rester sur les mains des Juifs. La violence extrême du film, loin de rebuter les spectateurs, passe pour un signe contestataire fort et attire les curieux.
Marin Karmitz refuse de distribuer le film, Yasser Arafat en aurait dit le plus grand bien, et un pasteur brésilien meurt durant une projection. En touchant à la religion, Mel Gibson entendait bien déchainer les passions.
L’Empire des Sens de Nagisa Ôshima avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima
Synopsis : 1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Kichizo, propriétaire d’une auberge, tombe sous le charme de sa domestique Sada Abe, ancienne prostituée, aimant épier les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les vieillards vicieux. Au fil de leur relation, Kichizo a des pulsions sexuelles de plus en plus violentes. Un jour, le drame survient. Il tue une vieille geisha, alors que Sada multiplie de son côté les expériences sexuelles.
L’Empire des sens fut présenté au Festival de Cannes en 1976, lors de la Quinzaine des réalisateurs. Premier film pornographique d’auteur, inspiré d’un fait divers authentique, il fit scandale à sa sortie au Japon et tomba sous le coup de la censure ; scènes coupées et sexes floutés. Le film fut tout de même diffusé dans le monde entier grâce à la coproduction française. La caméra fait le récit d’une passion amoureuse extrême et montre des scènes de sexe décomplexées. La relation dévorante entraîne le couple jusqu’à l’aliénation. Le film de Nagisa Oshima interroge sur la soumission aux sens et la limite entre raison et passion, érotisme et déviance morbide. Malgré quelques ennuis, le film connu un grand succès et restera une oeuvre à part.
Toujours dans la mouvance subversive :
M le Maudit
de Fritz Lang
avec Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens
C’est arrivé près de chez vous
de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde
avec Benoît Poelvoorde, Jacqueline Poelvoorde-Pappaert, Nelly Pappaert
Irréversible
de Gaspar Noé
avec Monica Bellucci, Vincent Cassel, Albert Dupontel
This is England
de Shane Meadows
avec Thomas Turgoose, Stephen Graham, Jo Hartley
Gummo
de Harmony Korine
avec Jacob Sewell, Nick Sutton, Lara Tosh
Seul contre tous
de Gaspar Noé
avec Philippe Nahon, Blandine Lenoir, Frankie Pain
Les Valseuses
de Bertrand Blier
avec Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Miou-Miou
Funny Games
de Michael Haneke
Avec Susanne Lothar, Ulrich Mühe, Arno Frisch
Les chiens de paille
de Sam Peckinpah
avec Dustin Hoffman, Susan George, Peter Vaughan
La Haine
de Mathieu Kassovitz
avec Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui
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