tous-en-scene-garth-jennings-critique-film

Tous en scène, un film de Garth Jennings : Critique

Tous en scène est un petit bijou qui plaira aux enfants comme aux parents. Un moment de partage en chanson, à travers ses animaux attachants, et porté par une animation très soignée.

Synopsis : Buster Moon, koala propriétaire d’un théâtre qui ne rencontre plus le moindre succès, décide de lancer un concours de chant afin de renflouer la caisse et retrouver la gloire. Le concours devait permettre au vainqueur de gagner 1000 euros, seulement c’était sans compter sur la maladresse de sa secrétaire qui publie des affiches où le gagnant remporterait la somme de 100 000 euros. Malgré l’erreur, Buster cache la vérité et décide de préparer son spectacle avec les participants retenus…

The Voice version animal

Ce début d’année commence par des histoires hautes en couleurs en terme de cinématographie.
Nous avons d’un côté le succès Lalaland, chef-d’œuvre s’inspirant des codes de la comédie musicale des années 50, et de l’autre Tous en scène qui reprend les mêmes thèmes mais sous forme d’animation, avec des animaux pour personnages principaux.
On ne va pas vous le cacher, on pouvait être perplexe à la venue de cette nouvelle production signé Illumination Entertainment (Moi, moche et méchant). On constate un effet de mode depuis Zootopie sortie l’année dernière, remportant plus d’1 milliards de dollars au box-office mondial.
En effet, les créateurs des Minions avaient déjà testé une première fois Comme des bêtes, en mettant en avant la vie quotidienne d’animaux domestiques.
De ce fait, on ne voyait pas l’intérêt de surenchérir sur une histoire centrée une fois encore sur des animaux dans les rôles de citoyens, comme pour Zootopie.

En dépit d’une originalité plus prononcée de la part de Disney, on ne peut qu’adhérer à ce que fait Garth Jennings pour Tous en scène. Il arrive à se différencier par son scénario, consacré uniquement à la musique et au concours de chant. Justement, l’intérêt est de suivre un groupe d’animaux apprendre à chanter et à monter leur spectacle. Le film aurait été moins fort si cela avait été un groupe d’humains animés qui réalisaient un concert. Les animaux sont personnifiés au maximum, bien écrits, et le caractère d’un personnage correspond assez bien avec le choix de l’animal qui l’interprète. Voir un voyou sous les traits d’un gorille est justifié et surtout, imaginer ce même gorille vouloir chanter crée des scènes hilarantes.

L’intrigue présente en chacun une quête personnelle qu’ils espèrent accomplir grâce à la musique.
Tous rêvent de chanter, s’échapper de leur quotidien comme la porcine Rosita, lassée de son rôle de femme au foyer, l’éléphante Meena, souhaitant devenir chanteuse, mais trop timide pour se lancer, ou Johnny, un gorille qui n’a jamais voulu suivre la voie criminelle de son père. Les situations sont assez cocasses et facilitent sans difficulté l’apparition d’un sourire. C’est un long-métrage qui ajuste l’humour sans en faire trop comme Les Minions qui jouait trop sur l’exagération.
Enfin, comme tout bon dessin animé qui se respecte, nous trouvons toujours une petite fable, une morale qui sert de fil conducteur. Ici, il faut croire en ses rêves et ne pas avoir peur d’essayer. Meena symbolise littéralement cet espoir, comme Buster Moon tentant le tout pour le tout pour maintenir la survie de son théâtre.
Jennings arrive à ne pas tomber dans le pathos, il trouve le moyen de justifier les actions des personnages sans exagération, et à ne pas sur-jouer l’humour qu’il implante dans son récit.

Non seulement l’animation est irréprochable, très coloré et lumineuse, mais la qualité du film se place dans ses reprises interprétées par un casting quatre étoiles (Matthew McConaughey, Scarlett Johansson, Reese Witherspoon pour ne relever qu’eux). Les spectateurs n’auront qu’une envie : danser et pousser la chansonnette avec ces protagonistes.
Cependant, malgré un potentiel certain, nous regrettons de ne pas voir cet univers plus développé. Il manque cette créativité, cette fantaisie qu’avait réussi à implanter Zootopie en créant une ville exclusivement pour les animaux.
De plus, il y a de quoi être légèrement déçu de voir la rapidité dans la résolution de l’intrigue qui amène au concert final.

C’est toutefois un plaisir de voir ce genre de longs-métrages qui réveillent notre âme d’enfant pendant ces deux petites heures. Mais encore une fois, Illumination Entertainment n’est pas très créatif en passant après Disney. Il est bien plus conseillé de (re)voir Dany le chat superstar, sortie à la fin des années 90. Même scénario, même morale, même ambiance avec là aussi des animaux comme chanteurs.

Tous en scène sert principalement à nous rendre nostalgique, mais arrive à nous embarquer complètement. L’histoire, les personnages et les chansons choisies sont en parfaites symbioses afin de nous faire passer un très bon moment, mais on aurait peut-être aimé voir un film d’animation plus innovant. La suite est prévue pour 2020. On ne peut qu’espérer découvrir des idées plus abouties, sans risquer de tomber dans la répétition.

Tous en scène : Bande-annonce

Tous en scène : Fiche Technique

Titre original : Sing
Réalisation : Garth Jennings
Co-réalisateur : Christophe Lourdelet
Scénario : Garth Jennings
Doublage VO : Matthew McConaughey (Buster Moon), Reese Witherspoon (Rosita), Seth McFarlane (Mike), Scarlett Johansson (Ash), John C. Reilly (Eddie), Tori Egerton (Meena), Nick Kroll (Gunther), Nick Offerman (Norman), Jennifer Saunders (Nana Noodleman)…
Direction artistique : François Moret
Direction animation : Pierre Leduc, Patrick Delage
Décors : Eric Guillon
Montage : Gregory Perler
Musique : Joby Talbot
Producteur(s) : Christopher Meledandri, Janet Healy, Dave Rosenbaum
Société de production : Illumination Entertainment
Société de distribution : Universal Pictures
Budget : 75 000 000 $
Durée : 110 minutes
Genre : animation
Date de sortie : 25 janvier 2017

Etats-Unis – 2017