Fort d’une conclusion qu’il aura su faire murir via deux films plutôt efficaces, Wes Ball signe avec Le Labyrinthe : Le Remède Mortel, le final attendu mais explosif de la saga littéraire de James Dashner.
Il se sera écoulé 3 ans entre la sortie du Labyrinthe : La Terre Brulée et celle du Remède Mortel. 3 ans, c’est long. Suffisamment en tout cas pour avoir vu le genre dans lequel les films s’insèrent – le divertissement young-adult- dépérir. C’est donc dans une industrie étant passée à autre chose et proposé à un public qui l’aura oublié que la franchise arrive ; chargée de clore l’arc de Thomas et de sa bande, partis mater l’ultime bastion de WICKED ; mais aussi celui du genre tout entier. Une double mission qui n’aura pas manqué d’être portée à l’attention du réalisateur, ce dernier s’évertuant à proposer tant bien que mal la conclusion spectaculaire et ambitieuse que laissait présager les deux films précédents.
La boucle est bouclée
Puisque « a contrario » d’Hunger Games qui aura su dès ses débuts ameuter un casting de star, la saga du Labyrinthe n’aura su pour capter l’intérêt de son spectateur que se reposer sur deux choses : son concept tout droit issu de la Quatrième Dimension et le talent de son principal artificier, Wes Ball. Sans surprise, ce dernier joue de tout son poids sur cet ultime volet, lui donnant ambition et maîtrise, et ce, dès l’entame via une ouverture « in media res » assez efficace, voyant la clique à Thomas effectuer un spectaculaire braquage à bord d’un train lancé à vive allure. Une ouverture qui a le chic de brosser rapidement la trame : les résistants menés par Thomas et sa bande, toujours à la recherche de Minho, kidnappé dans le climax du volet précédent, se décident à le suivre jusque dans l’ultime bastion de WICKED, grimé en une ville futuriste où les nantis se cachent derrière une gigantesque muraille. De quoi transformer la fuite en avant du second volet en un heist-movie futuriste et donc permettre à son réalisateur de convoquer d’autres références dans l’entreprise. Ainsi, exit celles évidentes à Mad Max et Résident Evil du second opus et place à des œuvres aussi variées qu’Elysium, Hunger Games, 28 Semaines plus Tard et même le récent Détroit de Kathryn Bigelow. Un joyeux cocktail émaillé ça et là de scènes d’action invraisemblables, de retournements de situations nombreux et variés d’où n’émanent qu’un plaisir furibard ou une profonde envie de lever les yeux en l’air, le choix étant laissé à l’appréciation du spectateur pour le genre, rompu à ces numéros d’équilibristes incessants. Mais curieusement, là ou l’ambition est un point fort du métrage, il est aussi sa principale faiblesse.
Trop plein d’ambition
En effet, ce trop plein d’ambition se révèle problématique à bien des égards. On ne pourra ainsi occulter toutes les scènes se déroulant uniquement pour servir les lubies visuelles du cinéaste, ou celle clichées, montrant les dilemmes du héros aussi vite expédiés qu’inutiles. Le pire étant malheureusement à ranger au rayon du script, qui outre d’accumuler les incohérences propres au genre, délaissent toute rationalité au profit de l’action. Les scènes se multiplient, quitte à introduire des thèmes survolés (dont celui amené bien maladroitement par Walton Goggins et ses envies de révolution), on fait revenir des personnages des anciens films sans aucune explication, on donne à voir une flopée de personnages étonnamment vides et on ne peut être que consternés quand on voit la fin, de comprendre comment WICKED a su prospérer vu leur profonde débilité à trouver un remède quand il était devant leur nez depuis toujours. Certains argueront que c’est propre au genre, mais il faut bien admettre que Wes Ball a été trop gourmand ; ce qui est d’autant plus troublant quand l’intrigue prend de grosses libertés avec la trame contenue dans les romans.
Plus étoffé que le précédent sur tous les aspects, Le Labyrinthe : Le Remède Mortel a le chic d’être un divertissement bien troussé qui conclut avec brio la trilogie initiée en 2014. Reste que pour accepter le spectacle, il faudra passer par une intrigue absurde, parfois bâclée et assez inconsistante. A double tranchant donc.
Le Labyrinthe : Le Remède Mortel : Bande-annonce
Synopsis : Thomas et les « Blocards » s’engagent dans une ultime mission, plus dangereuse que jamais. Afin de sauver leurs amis, ils devront pénétrer dans la légendaire et sinueuse Dernière Ville contrôlée par la terrible organisation « Wicked ». Une cité qui pourrait s’avérer être le plus redoutable des labyrinthes. Seuls les « Blocards » qui parviendront à en sortir vivants auront une chance d’obtenir les réponses tant recherchées depuis leur réveil au cœur du labyrinthe.
Le Labyrinthe : Le Remède Mortel – Fiche Technique
Titre original : Maze Runner : The Death Cure
Titre français : Le Labyrinthe : Le Remède mortel
Réalisation : Wes Ball
Casting : Dylan O’Brien, Kaya Scodelario, Thomas Brodie-Sangster, Aidan Gillen, Patricia Clarkson, Walton Goggins, Will Poulter, Rosa Salazar, Giancarlo Esposito, Bary Pepper…
Scénario : T. S. Nowlin, d’après Le Remède mortel de James Dashner
Direction artistique : Daniel T. Dorrance
Costumes : Sanja Milkovic Hays
Montage : Dan Zimmerman
Musique : John Paesano
Production : Wyck Godfrey et Ellen Goldsmith-Vein
Société de production : Gotham Group, Temple Hill Entertainment et 20th Century Fox
Société de distribution : 20th Century Fox ; 20th Century Fox France
Langue originale : anglais
Format : couleur – 35 mm – 2,35:1 – son Dolby Digital
Genre : aventure, science-fiction
Durée : 143 minutes
Dates de sortie : 7 Février 2018
États-Unis – 2018