De retour après près de dix-sept ans d’absence, l’un des duos de flics les plus iconiques des années 2000 en avaient surpris plus d’un avec Bad Boys For life. Délaissés par Michael Bay, Mike Lowrey et Marcus Burnett avaient soigneusement atterri entre les mains du duo Adil El Arbi et Bilall Fallah. Déjanté, drôle, touchant, complètement débile mais jamais trop, le troisième opus des superflics constituait l’une des excellentes surprises de l’année 2020. Nous voici quatre ans plus tard, et ni Will Smith ni Martin Lawrence ne semblent s’épuiser. Oui, Bad Boys : Ride or Die est dans la même veine que son prédécesseur. Pour le meilleur et pour le pire.
Tu n’es pas un personnage de saga policière si tu n’es pas accusé à tord dans l’un des films
Faut-il avoir vu les précédents opus pour comprendre celui-ci ? Non. Enfin, il est peut-être préférable de visionner le troisième film. L’un des éléments de son intrigue est intimement lié à la nouvelle. Mais, pour le reste, Ride or Die se tient parfaitement seul. Hormis l’élément que nous venons de citer, l’intégralité des éléments du scénario sont nouveaux. Enfin, nouveaux dans l’histoire de la saga, entendons-nous bien ! En l’état, ce n’est clairement pas pour l’originalité de son scénario que Bad Boys 4 trouve son intérêt. On nous ressort une nouvelle histoire de complot mettant sur la touche nos deux héros, en les faisant passer pour des ennemis de l’État. Original, pour quelqu’un qui n’aurait jamais vu une saison de 24 heures chrono, La Chute du Président, Taken 3, ou tous les autres opus de saga qui passent par cette étape.
Non, là où cette suite tire toujours son épingle du jeu, c’est pour son humour toujours réussi. Aussi et surtout, on retient l’alchimie intacte entre Will Smith et Martin Lawrence. Quelques vannes continuent de rater le coche, assez évident quand le film ne peut pas s’empêcher d’en placer une toutes les minutes. Mais, pour le reste et si l’on accepte un tant soit peu l’absurdité de certaines situations ou dialogues, l’histoire écrite par Chris Bremner reste particulièrement drôle. La relation entre Mike et Marcus y est évidemment pour beaucoup, d’autant qu’une grande partie des autres personnages n’ont pas grand intérêt. Seuls Eric Dane et Jacob Scipio possèdent plus à se mettre sous la dent que quelques apparitions fugaces. On saluera aussi l’immense Reggie (Dennis Greene), comic relief du 3e épisode, promu ici à un rang supérieur. Le militaire brille, quel que soit le ton, comique ou action, avec une immense scène de gunfight particulièrement savoureuse.
Les 2 fantastiques
Car oui, ce nouvel épisode est toujours porté par le duo Arbi & Fallah, déjà à l’œuvre dans le précédent. Après avoir été brutalement abandonnés par Warner en plein travail sur le prometteur Batgirl, les deux compères démontrent une nouvelle fois leurs talents et leur ingéniosité, en proposant lors de certaines séquences de vraies idées de mise en scène. Mieux, certaines d’entre elles sont rares dans le monde du cinéma, ou de la télévision de façon plus générale. On apprécie, d’autant que les dialogues aussi profitent de cadrages travaillés et réfléchis. Dans une ère où les films sont pensés pour Tiktok ou comme des téléfilms, on salue l’intention, bien qu’elle doive être naturelle au cinéma.
Finalement, faut-il voir ce Bad Boys : Ride or Die ? Oui, si vous avez aimé le précédent. Sans réinventer la roue, le projet tient suffisamment la route pour offrir un excellent divertissement. Pour le reste, nous restons en terrain connu, sans grande prise de risque. Le seul réel défaut que l’on pourrait trouver au film, c’est un aspect débile parfois trop poussé pour pas grand chose, comme la nouvelle obsession d’immortalité de Marcus. Donc non, ce n’est pas un chef-d’oeuvre, ni même un excellent film. C’est un très bon divertissement qui offrira à coup sûr de belles tranches de rire et quelques excellentes idées de réalisation. Si un cinquième épisode voit le jour, on ne dirait pas non !
Bande-annonce : Bad Boys – Ride or Die
Fiche technique : Bad Boys – Ride or Die
Réalisation : Adil El Arbi et Bilall Fallah
Scénario : Chris Bremner, d’après les personnages créés par George Gallo
Casting : Will Smith, Martin Lawrence, Vanessa Hudgens, Paola Nuñez, Joe Pantoliano…
Musique : Lorne Balfe
Direction artistique : Shawn D. Bronson et Laura C. Cox
Décors : Jon Billington
Costumes : Janie Bryant
Photographie : Robrecht Heyvaert
Genre : comédie policière, action
Durée : 115 minutes
Dates de sortie : 5 juin 2024