Inscrit23 août 2022
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Jusque là classique, le film était un whodunnit (qui a fait le coup?) dans le plus pur esprit du genre mais à la faveur d'une pirouette stylistique, le personnage de Suzy Kendall se casse la cheville et doit rester alitée. Pourquoi ne pas aller tous s'enfermer dans la villa de son étrange oncle pendant son opportun séjour à Paris ? De l'énigme comme conductrice de l'intrigue, on arrive alors à un jeu du chat et de la souris entre jolies victimes et le tueur.
Nosferatu-film-2024-avis-cinema
Nouveau cru gothique en forme d'hommage appuyé à ses parents, le comte Orlok fait-il toujours peur ? Le "Nosferatu" de Robert Eggers prend donc des allures de conte macabre qu'il semble revendiquer avec gourmandise : à ceux qui sont venus prendre leur dose de vampirisme, ils repartiront gavés d'un cinéma de genre qui se pourlèche de son raffinement revendiqué.
seconds-operation-diabolique-film-critique
Voilà l'idée qui structure "Seconds" : ce qui apparaît dans le cadre, c'est le frisson extatique du consumérisme américain mais sans son enrobage publicitaire, le rêve américain brusquement enfoncé dans une réalité décevante et morne, qui n'est rien d'autre que la sienne. D'où l'impossibilité d'habiter sereinement un espace qui apparaît étouffant dès le premier plan du film : un œil écarquillé qu'on dirait toujours à la limite de la révulsion et qui nous observe fixement et bizarrement.
adagio-polar-italien-netflix-critique-film-2024
Là où le poliziesco flirtait avec le genre cousin du « film-dossier » politique (dont le maître est incontestablement Francesco Rosi avec L'affaire Mattéi ou Salvatore Giuliano), Adagio tire précisément vers le film d'auteur mélancolique et désabusé – son compère Sorrentino une fois de plus- comme si parler de la société italienne ne donnait plus vraiment lieu à la scénographie des collusions et corruptions d'une politique viciée mais tentait de gérer la catastrophe et ses conséquences dans une société de toute façon viciée et épuisée. Avec au loin dans la profondeur de champ que dessine le cadre nocturne, non pas l'espoir mais l'incendie pour seul horizon.
Gerardmer2024-bilan
Il y a quelque chose, dans cette sélection 2024 de Gérardmer, qui rappelle Une saison en enfer, ce long poème en prose de Rimbaud : quelque chose de la quête désespérée, jusqu’au bout des ténèbres, d’une charité perdue : n’y a-t-il pas une espèce de solidarité autour du diable parmi les enfants d’Evil Lurks, d’un amour sacrificiel entre le croque-mort et sa morte-vivante dans The Funéral, d’un respect et d’une reconnaissance fondamentale entre Sara et le loup-garou dans Resvurgis, et d’un dévouement généreux à un projet plus grand que soi dans The Seeding ?
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They live détruit pour libérer. Certes, la libération n’est pas effective mais ces drôles de héros sont fondés à les détruire puisque l’oligarchie est de toute façon coupable. C’est le paradoxe final du film – là où pouvait s’attendre à une totalité idéologique si fermée qu’elle devienne impossible à neutraliser ou qu’il soit impossible d’en sortir ( à la Matrix : Reloaded), il y a en réalité une échappatoire dans la destruction comme le soulignent les plans finaux où les aliens intégrés font tâche dans une réalité qui semble retrouvée.
Deuxième jour. A Gerardmer, ça sent la montagne : le bois brûlé et le coton imbibé de sueur On est vendredi. Certains ont la gueule d’être venus pour le festival ; d’autres non. Ce n’est clairement pas la même gueule ; il manque aux uns un velouté ; aux autres quelque chose d’un peu ahuri. Au programme : Sharksploitation, Amélia’s Children et When Evil Lurks : un documentaire hors-compétition sur les films de requin, un film américain sur la famille et l’obsession de la jeunesse, et un film de possession argentin. Une semi-réussite, une oeuvre balisée et notre coup de coeur du festival.
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Juillet 1942. Robert Klein est un marchand d’art parisien qui profite de l’Occupation pour s’enrichir sur le dos de Juifs contraints de revendre les œuvres d’art qu’ils possèdent à bas prix. Un jour, il reçoit un exemplaire à son nom d’Information Juive. Et s'il était en fait juif ? S'enclenche le récit d'une obsession qui mènera à la mort, celle de l'autre au cœur de soi.
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Quelques secondes et la conscience fait toute seule le lien entre la lourdeur des traits de Jim Averill et celle inénarrable des années. Sans autre forme de discours, à l'inverse de Kubrick ou même de Voyage au bout de l'enfer, ce pur passage temporel qui n'est qu'une couture d'images, n'est-ce pas là l'expérience la plus pure de cinéma – le temps à travers la succession de ce qui n'est pas temporel par la suppléance du lien construit par la conscience ?
Violence esthétisée et graphique, propos politique vague et vaguement rattaché à un contexte traumatique et sociétal (la banlieue étant le lieu fantasmé dans tous les sens comme étant le négatif de la société française, négatif qui fascine et qu'on rejette), c'est la formule qu'a choisie de pousser au maximum son nouveau film, Athena.