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Au regard des manifestations qui sévissent en France, des affaires d’Etat, des allusions complotistes qui pleuvent et lorsqu’on voit le fossé qui se creuse entre les différentes couches sociales de notre époque, on se dit que Cosmopolis de David Cronenberg, qui n’est autre que l’adaptation du roman éponyme de Don Delillo, est une douce mais inéluctable prémonition d’un chaos économique vertigineux.
Ce n’est un secret pour personne:  Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu est une suite qui poursuit la logique humoristique et faussement populaire du premier volet. Mais cette fois-ci, en allant encore plus loin dans sa démarche d’écriture, et dans la grossièreté de ses vannes qui fusent comme le brouhaha d’un marteau piqueur dans nos oreilles, le film de Philippe de Chauveron atteint la paroxysme d’une fainéantise mais aussi, et surtout, la limite d’un système fermé sur lui même.
Les soeurs Wachoswki sont surtout connues du grand public pour leur trilogie Matrix et l’aventure initiatique de l’enfant prodigue, Néo. Mais en 2008, vint au jour Speed Racer. Un long métrage ludique et créatif comme on en voit peu de nos jours. Film qui fut boudé à sa sortie, mais qui au fil du temps montrera sa réelle valeur: celle qui dépasse l’ombre des films cultes, pour devenir celle d’un grand film.
Quittant le burlesque et le cartoonesque « wes andersonien » de son premier film Tristesse Club, Vincent Mariette tente cette fois ci de s’infiltrer dans les méandres du fantastique et du mythe cinématographique. Les Fauves est un beau film, une intrusion du cinéma français dans les affres du fantastique, même si l'exercice de style s'avère parfois trop scolaire. Un peu inachevé, juvénile, mais qui démontre de belles idées.
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Gran Torino avait des allures de passage de flambeau à la nouvelle génération, cosmopolite et méritante, mais La  Mule de Clint Eastwood, lui, s’inscrit comme une sorte d’adieu, un road movie funéraire, une oeuvre qui ne cesse de se questionner sur les choix de son personnage - de son acteur en somme - qui s’avère imbibé par les regrets et les remords sur les choix qu’il a pus faire dans sa vie.
Là où un cinéaste comme James Gray arrive à faire cohabiter l'élégance des traits et des effets avec la rugosité des tensions, Clint Eastwood est devenu durant quelques films, un cinéaste un peu frileux, qui ne connait pas le contre-pouvoir des idées et insère son cinéma dans une aspiration « naphtaline » qui n’est pas des plus probantes. Ce J. Edgar en est la preuve.
Olivier Assayas aime les idées, les théories, le fait de faire vivre la pensée, ce qui émane de Doubles vies, ces longues logorrhées entre adultes, ces discussions entre penseurs autour d’un bon verre de vin. Mais derrière ces dialogues parfois ciselés sur l’avènement du numérique et notre manière de consommer et d’apprécier l’art en général, Doubles Vies manque irrémédiablement de verve ou d’impulsion dramatique voire même pratique pour charmer au maximum.
Mystic River de Clint Eastwood convoque les fantômes du passé et regarde les reflets d’une Amérique qui s’est créée sous les traits de la violence. Un film où la simplicité du cadre mythologique se marie à la perfection avec la fluidité de la mise en scène et la complexité des êtres qu’il convoque. Un grand polar, pessimiste et ténébreux.
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Dans cette classification un peu iconoclaste des films dits de Noël, l’un des plus marquants est en l’occurrence Batman le défi de Tim Burton. Car au lieu de réunir autour d’un beau feu de cheminée la famille buvant des cookies trempés dans du lait chaud, le cinéaste malmène son spectateur, ironise sur la société et crée à n’en pas douter, l’une de ses œuvres les plus personnelles.