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‘Memories of War’ fait la guerre en DVD & Blu-ray

Ce mercredi 27 septembre débarque chez Wild Side en DVD et Blu-ray Memories of War. A l’origine titré Operation Chromite, le long métrage sud-coréen distribué en France en Direct-To-Video compte nous narrer un énième morceau méconnu de l’Histoire, et qui a réussi à traverser les frontières internationales du cinoche grâce à sa tête d’affiche, Liam Neeson.

Synopsis : Septembre 1950. La Guerre de Corée fait rage. Pour contrer l’offensive nord-coréenne, le Général MacArthur organise un débarquement sans précédent sur la plage d’Incheon. Sur place, huit soldats infiltrés dans les rangs nord-coréens ont pour mission de voler les plans de bataille afin de déclencher l’attaque. L’Opération Chromite est lancée… Le cours de l’Histoire est sur le point de changer.

L’Histoire romancée

La reconstitution de nombreuses scènes de combat a été opérée en CGI, soit des images générées par des ordinateurs. Hélas, les images concernées sautent aux yeux notamment lorsque l’on passe d’un plan en prise de vue réelle à un autre empli d’imagerie numérique. La différence entre éléments réels et objets numériques est flagrante. Mais n’omettons pas un fait important : Memories of War est un film au budget de douze millions de dollars. On est alors tout d’abord surpris par la fracture entre chair et virtuel à l’écran. On tentera ensuite de passer dessus, en essayant de se concentrer davantage sur le récit que sur le problème de différence de matière entre chacun des plans et dans la composition même des images (voir le plan kitsch au possible de MacArthur débarquant sur la plage d’Incheon à 1h39min). Toutefois, le choc se fera à nouveau ressentir face à de multiples plans numériquement construits tant certains visuels (le bombardement naval par exemple) semblent datés par rapport à la production cinématographique et vidéoludique actuelle.

Mais un autre problème survient, alors que nous sommes dans caserne militaire, une gaudriole entre un espion infiltré et des jeunes soldats nord-coréens s’offre à nous. L’espion, qui se fait passer pour un officier, occupe les militaires avec un jeu d’ordres (et une tension mise en place par des menaces de sanction en cas d’échec) : Jacques a dit « tourne la tête à droite », et non, à gauche, espèce de crétin. Tout un programme. Cette scène expose un caractère qui touche fortement le film : l’Histoire est romancée. Certes, de grands films de guerre tels que Le Jour le Plus Long comptaient des moments de comédie dus à l’absurdité d’une situation : un maire qui arrive sur le champ de bataille avec le champagne et le sourire pour saluer les Alliés fraichement débarqués, par exemple. Mais Memories of War se veut poussif : humour burlesque, tension paranoïaque – lorsqu’un officier se méfie de l’un des siens – si poussive qu’elle en devient ridicule, culte héroïsant de la figure historique dans un portrait hagiographique.

« Personne ne vieillit en attendant que les années passent les unes à la suite des autres. Les gens vieillissent uniquement quand ils ont abandonné leurs idéaux. Avec les années, la peau se ride. En revanche, une fois qu’on a abandonné ses idéaux, la ride se grave sur votre âme. »

– Extrait de l’un des grandiloquents dialogues mis dans la bouche du personnage du Général MacArthur interprété par un Liam Neeson en mode « service minimum » –

Mélodrame du type « M6 » de la guerre, le long métrage présente le général MacArthur comme un vieil homme sympathique, héros de guerre inspiré par la bravoure de ses soldats sud-coréens qu’il admire. Mais où est donc passé le MacArthur qui voulait bombarder nucléairement la Chine, précisément la Manchourie (et ses bases militaires) pour mettre en place une ceinture de radiations radioactives qui aurait intimidé selon lui les forces communistes et les aurait alors empêché de débarquer et de soutenir davantage la Corée du Nord ? Liam Neeson campe un héros de guerre américain. Le choix de l’acteur comme celui de la représentation du général semblent servir la représentation romanesque de l’Histoire ainsi que la distribution du film à l’international. Les Américains moyens seront contents de voir, de « retrouver » leur héroïque haut gradé sur leurs écrans. Et les fans de Neeson seront probablement au rendez-vous du service minimum rendu par l’acteur. Oui, Liam Neeson, récemment magistral dans Silence, et dont la présence ici ne semble servir qu’à vendre le film à l’étranger et faire déblatérer des dialogues pompeux qui seront avalés par les patriotes outre-Atlantique.

Le film, dans son procédé de représentation romanesque de l’Histoire, passera un cap en réemployant le procédé de Band of Brothers : l’interview des vrais individus ayant participé à la bataille, interprétés par des acteurs dans la série. Memories of War en fait un étrange usage : ce sont les comédiens, interprétant leur personnages, qui parlent à la caméra comme s’ils étaient interviewés juste après la bataille. Puis arrive la photographie des acteurs/personnages qui enchainera enfin via un fondu sur celle des véritables soldats.

Blu-ray guerrier

Wild Side propose un film à l’image et au son soignés. Mais comme à son habitude sur ses éditions de films récents, les bonus sont maigres : un making-of de trente-cinq minutes. 

Bande-Annonce : Memories of War

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DVD

Format image : 2.40, 16/9ème compatible 4/3 – Format son : Français DTS 5.1 & Dolby Digital 2.0, Coréen Dolby Digital 5.1 – Sous-titres : Français – Durée : 1h46

Prix public indicatif : 19,99 euros le DVD

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES Blu-ray

Format image : 2.40 – Résolution film : 1080 25p – Format son : Français & Coréen DTS Master Audio 5.1 – Sous-titres : Français – Durée : 1h46

Prix public indicatif : 24,99 euros le Blu-ray

COMPLÉMENTS (communs aux 2 éditions)

– Making-of du film (35′)