Noël approche à grands pas. Des cadeaux attendent encore d’être achetés. Une idée peut toutefois murir dans votre esprit depuis la sortie en septembre d’un objet plus qu’attendu : Hellraiser Trilogy – Cult’Edition. Retour sur le sanglant débarquement en haute définition chez les éditions ESC des trois premiers volets de la saga éponyme initiée en 1987 par le trublion de l’horreur, Clive Barker.
« Welcome to Hell, Frank »
En 1986, un sombre cosmos se révélait aux lecteurs les plus avertis. Hellbound Heart (en france Hellraiser) allait perturber bien des nuits. Son auteur n’est autre que le trublion Clive Barker qui va, avec son roman court, revisiter l’horreur. L’ouvrage introduit les piliers de l’imaginaire de Barker, dominé par la possibilité d’un alter-monde comme d’un autre soi, où la chair peut être tordue et sacrifiée tout en restant sexualisée. C’est précisément le sujet du roman qui nous présente Frank, un tordu égoïste et arrogant qui a goûté à tous les plaisirs du monde, et qui, dans sa quête du plaisir ultime, va obtenir une mystérieuse boite. Ce cube se présente tel un puzzle. Certains n’ont jamais réussi à briser celui-ci. Mais notre anti-héros n’abandonne pas et connaît un irréparable succès. La boîte s’ouvre et révèle à Frank un univers ténébreux où le plaisir rencontre la douleur la plus extrême. Enlevé par les Cénobites, maîtres sadomasochistes de ce cosmos, Frank s’apprête à expérimenter une éternelle vie de douleur et de plaisir. Surtout de douleur, puisque Frank échafaude une évasion grâce à l’emménagement de son frère et de sa femme, ex-amante du condamné… L’œuvre fait l’objet d’un culte grâce à la proposition d’horreur originale signée par Barker. Ses enfants, les Cénobites, vont devenir de véritables stars. Qui est donc ce mystérieux ingénieur à la tête clouée de part et d’autre du quadrillage qui marque son crâne ? Jusqu’où peut nous emmener les portes de ce cube, objet mystérieux intitulé « la boîte de Lemarchand » ? À quel point la douleur et le plaisir sont-ils liés ? Autant de passions, de mystères et de raisonnements qui vont venir porter le film scénarisé et réalisé par l’auteur un an plus tard, soit en 1987, avec le faible budget d’un million de dollars. L’œuvre porte l’intriguant titre Hellraiser. Au box-office, la boîte de Pandore est bel et bien ouverte. En effet, le métrage remporte quatorze millions de dollars. Hellraiser devient un important succès dans la cinématographie anglaise et pose les piliers d’une licence culte…
Ci-dessus, la bande-annonce du film Hellraiser – le Pacte de Clive Barker (1987)
Blu-ray écorchés
Justement, le 4 septembre 2018 sont sortis en coffret Blu-ray (et aussi en boitier DVD) les trois premiers de la franchise. Après le succès de leur crowdfunding terminé en Mars dernier, l’éditeur vidéo ESC a pu travaillé avec une certaine aisance sur le débarquement en France de la trilogie en galette bleutée – comprenez en Blu-ray –, produit en partenariat avec l’Atelier d’Images et aussi soutenu par le CNC.
N’y allons pas de façon labyrinthique, point de puzzle à résoudre pour prendre conscience de l’énorme travail opéré sur ce coffret. Les films sont présentés dans leurs dernières restaurations en date (restauration 2K approuvée par le directeur de la photographie et gérée par les britanniques d’Arrow), accompagnés par une pléthore de bonus et un livre auquel le rédacteur de cet article n’a pu hélas accéder. On peut cependant regretter l’encodage qui vient gâcher la fête, avec un problème de rendu du grain, de bourdonnements et d’instabilité de l’image sur le premier film (voir la comparaison sur , plus légers sur les deux suivants malgré un flou relativement présent sur le troisième. Cela, et le fait que tous les bonus ne soient pas en haute définition ; ni que les scènes additionnelles constituant la version director’s cut du troisième métrage ne soient ni au bon format (elles sont élaguées sur les côtés et donc visibles en 4/3), ni en haute définition (plus dignes d’une VHS que d’un DVD) quand bien même l’œuvre est digne d’un navet ou d’un nanar, à choisir selon votre désarroi ou vos rires tordus d’indignation.
Le choix de présenter trois films plutôt que le dyptique Barker/Randel, ou pire, les quatre premiers est aussi discutable. Si l’on peut justifier l’inclusion du troisième métrage par la présence de Peter Atkins au scénario, accompagné par Randel sur l’histoire et Barker à la production, il en est de même, Randel en moins, sur le quatrième volet, qui est d’ailleurs le dernier à avoir eu le droit à une sortie en salles. À l’inverse, on aurait pu se passer du ratage signé Anthony Hickox qui, avec son Hellraiser III Hell on Earth, a plongé la licence dans un enfer plus obscur que celui des Cénobites, les abysses du navet. Et on peut ajouter que le film ne fut par ailleurs pas conçu chez New World Pictures, mais chez Dimensions Films, soit chez Miramax, qui venait alors d’acquérir la franchise. Et ne nous mentons pas, après l’apothéose boulimique de l’univers des Cénobites avec Hellbound : Hellraiser II, la suite semble avoir été conçue afin de s’ouvrir à un plus large public, sacrifiant visuellement le cosmos horrifique établi dans les premiers volets et trahissant un scénario d’Atkins plus que freiné par le studio. Ainsi Pinhead, la star de la série – à l’image d’un Jason ou d’un Freddy – fait son retour dans un film de monstres raté, un slasher Z qui annonçait le gouffre d’ignominie dans lequel allait hélas s’enfoncer la saga…
Ci-dessous, la bande-annonce du film Hellbound : Hellraiser II (Les Écorchés) (1988)
Hellraiser Trilogy – Cult’ Edition
UN DIGIPACK 4 BLU-RAY + 1 LIVRE CONTENANT :
3 Blu-ray pour 3 films
HELLRAISER – LE PACTE: En possession d’une boîte à énigmes, le dépravé Frank Cotton amène à lui les Cénobites, créatures de l’au-delà qui le mettent au supplice de souffrances infinies. De retour du royaume des morts, il reprend peu à peu forme humaine grâce à sa maîtresse et belle-sœur, Julia, prête à toutes les abominations par amour pour lui…
HELLRAISER II – LES ÉCORCHÉS : Bien qu’elle survive aux Cénobites, Kirsty Cotton se retrouve internée dans un hôpital psychiatrique dont le responsable, le Dr Channard, se livre à de cruelles expériences, dans l’espoir de percer les secrets de l’autre monde. Il y réussit si bien qu’il ressuscite Julia Cotton qui, aux enfers, règne en maîtresse absolue…
HELLRAISER III: Chef des Cénobites, Pinhead s’arrache à sa prison, un totem qu’expose Monroe dans l’antichambre de son night-club. Après avoir fait de nouveaux adeptes et pris le dessus sur son sauveur, Pinhead affronte un adversaire inattendu et redoutable : l’homme qu’il fût avant de vendre son âme au diable et de basculer dans les ténèbres…
LEVIATHAN : Presque 30 ans après, ce documentaire de 4 heures, en trois parties, regroupe plus d’une trentaine d’entretiens autour des trois premiers volets de Hellraiser… Incontournable pour les fans !
Ayant pour bonus
Entretien croisé autour de Hellraiser – Le Pacte avec Thomas Aïdan et Julien Maury (16 min)
Hellraiser : Résurrection (24 min)
Christopher Young : un compositeur d’enfer (19 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (9 min)
Commentaire audio de Clive Barker
Ashley Laurence : une actrice en enfer (12 min)
Andrew Robinson : M.Cotton, je présume ? (16 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (31 min)
Entretien croisé autour de Hellraiser II – Les Écorchés avec Guy Astic, Thomas Aïdan et Julien Maury (20 min)
Hellraiser II – Les Écorchés : Perdus dans le labyrinthe (17 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (8’45 min)
Commentaire audio de Tony Randel (réalisateur) et Peter Atkins (scénariste)
Kenneth Cranham : le docteur est là (13 min)
Les Cénobites : la patrouille des damnés (22 min)
Interview du réalisateur Tony Randel (15 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (30 min)
Entretien autour de Hellraiser III par Guy Astic (17 min)
Clive Barker : le pouvoir de l’imaginaire, l’imaginaire au pouvoir (24 min)
Sur le tournage de Hellraiser III (5 min)
Mini making of (1 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (30 min)
1 Blu-ray bonus présentant l’intégralité du documentaire de 4 heures Léviathan
LEVIATHAN – L’HISTOIRE DE HELLRAISER – LE PACTE (1h29)
LEVIATHAN – L’HISTOIRE DE HELLRAISER II – LES ÉCORCHÉS (2h)
LEVIATHAN – L’ENFER SUR TERRE : L’HISTOIRE DE HELLRAISER III (31 min)
Le Maître des jouets : dans la boîte avec Simon Sayce (13 min)
ET un livre inédit de 152 pages : Hellraiser – Voyage au bout de l’enfer par Marc Toullec
Prix : 59,99€ le coffret Blu-ray ; 39,99€ le coffret digipack 3 DVD (ne contient pas Leviathan ni le livre de Marc Toullec)