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Ryan Land : dix films de Gosling à ne pas manquer

Marushka Odabackian Redactrice LeMagduCiné

À l’occasion de la sortie imminente du phénomène La La Land sur nos écrans, LeMagduCiné vous propose une petite sélection non-exhaustive des films qui ont marqué la carrière de Ryan Gosling, superstar sexy à la filmographie déjà bien remplie.

Alors qu’il se destinait au départ à une carrière de danseur, le jeune Ryan devient vite l’un des poulains de l’écurie Disney. Rapidement, il fait ses preuves dans le showbizz et apparaît au générique de plusieurs séries. À cette époque, il tourne dans quelques productions mineures, comme Fais-moi peur, Chair de Poule, Frankenstein and Me, ou encore Psi Factor : Chroniques du paranormal, et prête même ses traits à Hercule dans une fiction de seconde zone pour adolescents… Des débuts peu glorieux mais qui porteront finalement leurs fruits à l’aube des années 2000, où l’acteur, âgé d’une vingtaine d’années, commence à percer au cinéma. Depuis, sa réputation n’est plus à faire : playboy sexy pour les uns, comédien minimaliste pour les autres, Gosling déchaîne les passions et sait faire parler de lui, d’autant qu’il multiplie les activités. Chanteur dans le groupe Dead Man’s Bones, réalisateur (il passe derrière la caméra en 2014 et signe Lost River) et producteur : cet homme aux multiples casquettes, récemment récompensé du Golden Globe du Meilleur Acteur dans un film musical pour sa performance dans La La Land, occupe une place de choix sur les écrans depuis plus de quinze ans. Petit florilège de ses rôles les plus marquants :

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Danny Balint (The Believer) de Henry Bean, 2001

Si la performance d’Edward Norton en skinhead néonazi dans American History X reste une référence absolue en la matière, d’autres acteurs s’y sont ensuite essayés, comme le jeune Ryan Gosling, qui se glisse dans la peau d’un juif antisémite désireux d’intégrer un groupuscule néonazi en dépit de ses origines. Premier rôle de grande ampleur pour l’acteur, Danny Balint offre la possibilité à Gosling de montrer l’étendue de son talent en interprétant un héros torturé en proie à un fort conflit intérieur, tiraillé entre sa haine du peuple juif, son goût prononcé pour la violence et la destruction, mais aussi ses racines identitaires qu’il refoule. Complexe et ambigu, le personnage est très justement incarné par un Ryan Gosling alors peu connu qui électrise déjà la critique. Sur le site Rotten Tomatoes, les internautes soulignent sa prestance, sa présence brute de décoffrage, son énergie physique ainsi que son jeu à la fois très intelligent et viscéral qui fascine par sa nuance ;  et certains journalistes sont conquis, comme Peter Travers de Rolling Stone qui évoque une prestation « osée et intrépide ». Pour ce film, Gosling remporte même le prix du « Meilleur acteur étranger » à la Russian Guild of Film Critics, première récompense d’une longue liste.  Sa carrière est lancée.

Calculs meurtriers (Murder by Numbers) de Barbet Schroeder, 2002

L’année suivante, Ryan Gosling troque son crâne rasé et ses Dr. Martens pour un blouson en cuir rouge, un sourire charmeur et une coiffure en pétard en prêtant ses traits à un jeune lycéen séducteur et populaire à l’insolence malicieuse qui décide de préparer en secret un meurtre parfait avec l’aide d’un camarade introverti et légèrement allumé (Michael Pitt). Présenté en sélection officielle lors du festival de Cannes en 2002, ce long métrage, qui signe la première vraie collaboration prestigieuse de Gosling avec un  réalisateur de renom, offre de la visibilité au jeune comédien et lui permet de changer de registre. Même si la critique n’est pas séduite par le résultat, Calculs Meurtriers reste un film sympathique qui vaut pour la performance de ses acteurs. Pour l’anecdote, Gosling et Sandra Bullock ont vécu en couple durant un an après s’être rencontrés sur le tournage, et ce en dépit de leurs seize ans de différence !

The United States of Leland de Matthew Ryan Hoge, 2003

Cette fois, l’acteur revient sous les traits d’un jeune homme perturbé, incarcéré dans un centre de détention juvénile après avoir poignardé à mort un handicapé. Comme dans ses précédents films, Gosling porte à l’écran un héros à la personnalité sombre et tortueuse, difficile à cerner, à la fois lunaire et imprévisible. Introverti et renfermé, le protagoniste intrigue et suscite la curiosité du spectateur, ce qui se retrouve souvent dans les rôles que choisit l’acteur (Stay, La Faille, Love and Secrets). Bizarres, insaisissables, mentalement instables et souvent brillants, les héros goslingiens se profilent peu à peu : on commence à distinguer un schéma récurrent, à certaines exceptions près. C’est l’inquiétante étrangeté, le charisme mutique et la timidité attachante qui priment. Nominé à Deauville et Sundance, The United States of Leland a la facture d’un bon film indépendant et explore des dimensions psychologiques intéressantes.

N’oublie jamais (The Notebook) de Nick Cassavetes, 2004

2004 marque un premier grand tournant dans la carrière du jeune acteur qui explose auprès du public grâce à son rôle dans le très plébiscité N’oublie Jamais, drame romantique déchirant devenu culte où Gosling incarne un jeune homme plein de vie et de malice prêt à tout pour conquérir la femme de ses rêves dans une Amérique où l’insouciance de l’entre-deux-guerres instaure un climat bon enfant et agréable. Le film, qui aborde des thèmes graves comme les différences de milieux sociaux ou la maladie, dépeint avec émotion la force d’un amour aussi impossible qu’éternel et hisse le comédien au rang de star. Adoubé par le milieu, il est gratifié du titre de « Révélation de l’année » lors de la ShoWest Convention (aujourd’hui CinemaCon) et tape dans l’oeil de toutes les jeunes filles, à tel point qu’il rafle plusieurs prix aux MTV Movie Awards et aux Teen Choice Awards. Pour couronner le tout, Rachel McAdams, sa partenaire à l’écran, devient aussi sa petite amie à la ville, ce qui fait d’eux le couple le plus en vue du moment.

Half Nelson de Ryan Fleck, 2006

Désormais coqueluche des adolescentes et véritable sex symbol, Ryan Gosling fait le choix de casser son image de jeune premier en s’orientant vers des projets moins mainstream et plus graves, opportunité pour lui de renouer avec les héros sombres et tourmentés qu’il aime jouer. Ici, il porte à l’écran le combat d’un professeur idéaliste confronté à son incapacité à changer les choses dans un monde à l’égard duquel il finira par être désabusé. Dépressif, accro au crack et suicidaire, ce protagoniste lutte avec ses démons et va nouer une relation d’amitié avec l’un de ses élèves. Cette quête de rédemption et cette course au salut, Gosling l’incarne une fois de plus avec une fragilité touchante et une grande subtilité. Cette performance sur le fil, qui témoigne d’une grande maturité, à nouveau saluée par le public et la critique, vaut à Gosling de remporter de très nombreux prix dont le celui de la « Meilleure performance masculine » par la National Board of Review et aux Independent Spirit Awards. Il est aussi couronné meilleur acteur lors de plusieurs festivals, comme à Seattle, à Stockholm et Las Palmas. Il décroche au passage sa première nomination aux Oscars et rentre définitivement dans la cour des grands.

Une fiancée pas comme les autres (Lars and the Real Girl) de Craig Gillespie, 2007

Gosling entame ensuite une période d’enlaidissement professionnel et prend quelques kilos pour les besoins d’un film au pitch étrange, Une fiancée pas comme les autres. Là encore, il y campe un héros dérangé au passé trouble dont la timidité maladive et les blocages sociaux le condamnent à une vie de solitude, isolement auquel il tente de remédier en nouant une histoire d’amour intense et plus vraie que nature avec Bianca, une poupée gonflable qu’il prend pour une femme bien vivante. Dégarni, moustachu et totalement renfermé sur lui-même, ce protagoniste très particulier s’avère aussi farfelu qu’attachant et confirme que Ryan Gosling excelle dans ce genre de registre doux-amer. Chanteur à ses heures, le comédien va jusqu’à pousser la chansonnette pour les besoins d’une scène atypique et met au point un jeu plutôt déconcertant, en adoptant de multiples tics et en développant une gestuelle empotée et gauche qui dénote avec l’image qu’il renvoie habituellement. Ce changement, certes radical, n’empêche pas pour autant le comédien de remporter le Satellite Award du Meilleur acteur et d’être nominé aux Golden Globes. De cette époque, Gosling avouera avoir pris du poids à plusieurs reprises, y compris en 2009 pour Lovely Bones de Peter Jackson dont il sera finalement renvoyé et remplacé par Mark Wahlberg, le cinéaste l’ayant jugé trop gros pour le rôle !

Ryan Gosling reprend « Love » de Nat King Cole dans Une fiancée pas comme les autres

Blue Valentine de Derek Cianfrance, 2010

Toujours chauve et bedonnant, Gosling devient ensuite la muse de Derek Cianfrance et se glisse dans la peau d’un prolétaire sans ambition dont l’histoire d’amour passionnelle avec Michelle Williams s’étiole au fur et à mesure qu’il s’enlise dans un quotidien médiocre. Loser, alcoolique sur les bords mais surtout mari vaincu voire émasculé, Gosling continue de rompre avec son image d’homme idéal et livre une performance déchirante où transparaît une forte émotion. Sorte de mise à nu cinématographique, Blue Valentine marque le début d’une belle collaboration entre Gosling et Cianfrance et assoit l’acteur comme un pilier du cinéma indépendant américain : il fait des choix audacieux et personnels qui sortent des sentiers battus, collabore avec des auteurs (Refn, Chazelle) et développe un réel univers grâce à une filmographie soigneusement étudiée. Présenté à Sundance, le film fait l’objet d’un grand succès critique et vaut à Gosling une seconde nomination aux Golden Globes.

Drive de Nicolas Winding Refn, 2011

Onde de choc chez les cinéphiles en 2011 avec la bombe Drive, ovni cinématographique du danois Nicolas Winding Refn où l’acteur livre une composition minimaliste et quasiment muette en réinventant la figure du super héros taiseux et taciturne qui vient en aide à la veuve et l’orphelin en dérouillant quelques badasses au passage. Ce film, qui a reçu le prix de la Mise en Scène lors du 64ème festival de Cannes, nous montre un Gosling mutique et viril et impose le comédien comme une sorte d’archétype hollywoodien, celui du héros muet, inexpressif et énigmatique, la force tranquille menaçante, registre qu’il reprendra ensuite dans Gangster Squad ou encore Only God Forgives. Ces longs métrages, qui laissent apercevoir une autre facette de Ryan Gosling, le consacrent au rang de superstar et font de lui une vedette de premier ordre que les réalisateurs s’arrachent. Récompensé du « New Hollywood Award » au festival de Deauville, l’interprète a gagné ses galons et symbolise la relève : il accède au statut d’icône, c’est la consécration.

The Place Beyond the Pines de Derek Cianfrance, 2012

La gloire et la célébrité n’empêchent pas Gosling de rester fidèle à ses orientations artistiques puisqu’il retourne travailler sous la houlette de Cianfrance dans The Place Beyond the Pines, mélodrame ambitieux qui suit successivement deux générations de garçons lutter contre leur destin et leur hérédité. Succès d’estime, le long métrage est surtout élémentaire pour Ryan Gosling sur le plan personnel car il marque sa rencontre avec Eva Mendes, sa partenaire à la ville dont il a aujourd’hui deux filles, mais c’est aussi à cette période qu’il a noué des liens importants avec ceux qui deviendront sa famille de cinéma, comme Christina Hendricks (Drive) ou encore Ben Mendelsohn, trois personnes importantes à qui il confiera des rôles dans son film Lost River.

The Nice Guys de Shane Black, 2016

Ryan Gosling refuse de se cantonner à un genre et d’être mis dans une case. En 2016, il s’autorise donc un buddy-movie sous la direction de Shane Black (L’arme Fatale, Kiss Kiss Bang Bang) et s’amuse à camper un loser magnifique, véritable bras cassé (au propre comme au figuré) qui sera amené à faire équipe avec Russell Crowe pour résoudre un enquête. Ce duo dysfonctionnel de détectives ratés fait des merveilles. La comédie, qui a été présentée au dernier festival de Cannes, a remporté les faveurs d’un public aussi hilare que conquis. Une parenthèse légère et décalée dans la carrière de l’acteur décomplexé qui ose tout.

En 2017, Ryan Gosling n’en finira pas non plus de nous surprendre puisqu’il ajoutera à sa filmographie déjà bien éclectique une comédie musicale avec La La Land, avant de figurer au casting du prochain Terrence Malick intitulé Song to Song puis d’endosser le rôle de l’officier K dans Blade Runner 2049 (première incursion dans le genre de la SF pour Gosling) ; enfin, il retrouvera Damien Chazelle pour le tournage d’un biopic sur Neil Armstrong.

 

Redactrice LeMagduCiné