Cette année, LeMagDuCiné a eu la chance d’assister à la magnifique projection de quatre courts-métrages en compétition, dans différentes catégories, à l’occasion du Festival International du Film de Sharjah. La variété et la qualité des différents films proposés ont rangé cette projection au rang de favori pour la rédaction.
Lover Boy’s Little Dream de Ritvick Mehra – Catégorie ‘Short Animation Film‘
Présenté dans la catégorie ‘Short Animation Film‘, sous les traits d’un manga, Lover Boy’s Little Dream, raconte l’histoire d’un jeune homme qui retrouve son coup-de cœur de lycée lors d’un stage en entreprise. Malgré son souhait de l’aborder, il semble paralysé par une peur très intime de l’échec. Elle, semble espérer qu’il la remarque. Sous les traits de star-crossed lovers, lover boy et Mimi, nous projettent dans une importante réflexion autour de thèmes universels tels que l’amour, le passage à l’âge adulte, le regret, le dépassement de soi ou encore l’anxiété. La rencontre entre l’animation et les éléments réalistes offre également une finesse particulière au design du court-métrage. Le parfait dosage de noir/blanc et de couleur vient étayer cette qualité visuelle impressionnante. Ritvick Mehra, n’en est pas à son coup d’essai. Prodige du cinéma, il a commencé à produire et à réaliser ses propres films dès son plus jeune âge et son dernier projet, Lover Boy’s Little Dream, vient confirmer son talent et réaffirmer la place des films d’animations tant dans le monde des enfants que dans celui des adultes qu’ils seront un jour voués à devenir.
Entre les mots de Farid Ismail – Catégorie ‘International Short Films‘
Entre les Mots, présenté dans la catégorie ‘International Short Films’ est dans la liste des favoris du Magduciné pour cette 10ème édition du festival international du film de Sharjah. Le film a été sélectionné dans plus de 60 festivals de cinéma autour du globe et a déjà remporté 20 prix, incluant celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur film international. Ce court-métrage poignant nous transporte dans l’histoire intime de son réalisateur Farid Ismail. Le film raconte l’histoire de Frédéric, un jeune étudiant bègue, qui doit passer un examen oral crucial et qui doit se battre pour que son discours soit entendu et sa liberté de parole respectée. Le magnifique jeu d’acteur du jeune Jonathan Bartholmé est au centre de la réussite de cette œuvre. Laissant planer le mystère quant à son propre bégaiement, ce dernier incarne à la perfection le jeune Frédéric. Entre la fiction et l’intime, le film trouve le parfait équilibre entre surréalisme et vérité brute. Entre les mots est un vrai discours pour l’égalité et le respect de la différence. Emouvant mais doublé d’une pointe d’humour et de dérision, le film véhicule un message d’importance capitale d’une façon intelligemment légère et accessible pour tous. Vous pouvez retrouver l’interview de Farid Ismail sur le site pour plus d’informations sur la genèse du film.
Réalisation, scénario : Farid Ismaïl (Luxembourg, 2022)
Distribution : Jonathan Bartholmé (Frédéric), Nicolas Lech (Éric), Véronique Kinnen (la mère)
Genre : comédie dramatique
Bye Bye Stéphane de Clara Brousse – Catégorie ‘Student Films’
Bye Bye Stéphane est un court-métrage d’animation nommé dans la catégorie ‘Student Films’ du festival. Réalisé par Clara Brousse, jeune réalisatrice française, ce très court métrage raconte l’histoire d’un triangle amoureux un peu particulier : Julie, Stéphane, le facteur et Gnocchi, le chat très jaloux de Julie.
Projeté entre Entre les mots et Silkworm, ce petit film plein d’humour est un divertissement qui fait du bien dans cette projection intense et lourde en émotions. Avec un graphisme de qualité et une sublime bande son originale, signée Emilien Sire, Bye Bye Stéphane est un joli court-métrage. La rédaction note quand même un petit bémol pour la grande simplicité du scénario qui est malheureusement écrasé par les storylines très fortes des autres courts-métrages projetés le même jour.
Silkworm de Amir Honarmand – Catégorie « International Short Films »
Amir Honarmand est un réalisateur, scénariste et producteur Irano-Canadien diplômé de la Toronto Film School. On note sa contribution dans différents court-métrages, séries télévisées ou encore long-métrages reconnus à l’échelle internationale. Après avoir participé au São Paulo International Short Film Festival ou encore au Chicago International Children’s Film Festival and Fantasia, il s’invite cette année au festival pour la jeunesse de Sharjah aux Emirats Arabes Unis et nous présente : Silkworm, le court-métrage gagnant de la catégorie ‘International Short Film‘ pour cette 10ème édition du Sharjah International Film Festival (SIFF).
Silkworm, grand gagnant dans sa catégorie, raconte l’histoire d’un Iphone usagé qui va changer la vie d’un jeune garçon d’un petit village Iranien et le propulser au cœur d’un jeu relationnel qui le dépasse. C’est un film fort qui vient toucher notre sensibilité et notre empathie au plus profond. Silkworm explore l’humanité, à l’écran et chez le spectateur : il nous confronte à sa beauté et à son atrocité. C’est un sublime récit qui questionne le sens absolu de la justice et de l’éthique.
En conclusion : Cette projection est à l’image du festival : Elle aborde des sujets variés qui touchent à l’enfance et aussi parlent aux adultes. Du comique au tragique, ces courts-métrages abordent des problématiques intemporelles et universelles qui fédèrent.