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Cadences Obstinées, un film de Fanny Ardant : Critique

Cinq ans après Cendres et SangFanny Ardant réalise Cadences obstinées.

Dans ce second long-métrage, Fanny Ardant, développe tout un univers autour du désenchantement, celui de Margo, « Asia Argento », violoncelliste, qui a abandonnée sa brillante carrière par amour. Un amour passionné, absolu, mais l’homme qu’elle aime l’a délaisse pour se consacrer à son travail. 

Dans Cadences Obstinées, on assiste à la déclinaison d’un amour dans une atmosphère oppressante. Un film mis en scène comme dans une pièce de théâtre contemporaine au point qu’il puisse paraitre désincarné.

Fanny Ardant réalise un film ou les ressentis des personnages sont traduits à travers des plans extrêmement bien travaillés, la lumière, le décor, dessine le désespoir, la dérive face à la perte et la lutte pour sortir de l’abîme dans lequel Margo plonge en réalisant que les fondations sur lesquelles, elle a bâtit son amour n’était que chimères…

« Les cadences du travail, les cadences musicales, les cadences du cœur »

Une tragédie pour cette violoncelliste à qui, un personnage du film dira « Je préfère détruire que m’habituer à la laideur ». Elle réalise alors que cette laideur est aussi sa trahison envers la musique, sa carrière et que son sacrifice, son désir de se remplir d’absolu à travers un sentiment pour un homme n’est autre qu’un déni de ses propres idéaux…

Cadences Obstinés marque la cadence du cœur de Margo, une femme qui porte en elle la culpabilité d’avoir trahi l’art pour l’amour. Noyée, pour ne pas avoir su se nourrir des deux mondes, elle cherche à s’échapper de la cage dans laquelle, elle-même s’est enfermée.

Des drames se nouent et se déjouent dans un huis clos ou se mêle tourbillons picturales et sonores sur un espace opératique. Cadences Obstinées sur une musique déclinée comme une obsession raconte l’histoire d’une femme à la recherche de sa part d’âme perdu. Au final un film ou l’on aurait souhaité s’attacher aux personnages si le jeu avait été plus convaincant, moins théâtrale. Un film décalé, une fresque d’un esthétisme ardent, mais qui malgré sa superbe photographie reste trop lointain.

Pour illustrer musicalement ce film Fanny Ardant retrouve le pianiste et compositeur attitré des musiques des films de Michel Gondry, Jean-Michel Bernard dont voici un extrait :

Pitch : Margo a abandonné sa brillante carrière de violoncelliste pour l’amour d’un homme. Mais cet homme, Furio (Nuno Lopes) en même temps qu’il devient possessif, il l’a délaisse pour un contrat à remplir : restaurer un hôtel de luxe pour un notable à la moralité douteuse. La jeune femme sent qu’elle est entrain de perdre cet amour dont elle se remplissait, gagnée par l’angoisse, elle sombre devant l’implosion de son couple. On n’aime jamais de la même façon et en même temps.

Fiche Technique : Cadences obstinées de Fanny Ardant

Réalisation : Fanny Ardant
Scénario : Fanny Ardant
Acteurs : Asia Argento, Nuno Lopes,Ricardo Pereira, Gérard Depardieu, Franco Nero
Date De Sortie : 08 Janvier 2014
Genre : Drame
Durée : 101 Min
Pays : France
Produit par Paulo Branco
Directeur de la photographie : André Szankowski
Chef monteuse : Julia Gregory
Directrice artistique : Isabel Branco
Son : Sylvain Malbrant, Nicolas Moreau, Ricardo Leal
Melissa Petitjean
Musique originale : Jean-Michel Bernard
Violoncelle : Sonia Wieder-Atherton
Directeurs de Production : Ana Pinhão Moura Et Raoul Peruzzi
Distributeur : Alfama Films