Billy Wilder met sa science de l'image au service d'un film mémorable, mais quelque peu moralisateur : "Le Poison" raconte les déboires alcoolisés d'un écrivain raté et restitue à merveille les années 1940, via leurs villes, leurs us ou encore sa représentation des femmes. Rimini ressort le film, oscarisé et couronné à Cannes, en HD.
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Moins ronflant qu'un "Apocalypse Now", moins séminal que "Le Parrain", "Rusty James" figure pourtant en bonne place dans la filmographie de Francis Ford Coppola. C'est l'un de ses films favoris, mais surtout un essai intime sur la fraternité, le temps, la violence ou l'adolescence. Il forme avec "Outsiders" un diptyque antinomique quasi inépuisable.
Le journaliste et scénariste David Simon a créé la série télévisée totale : unanimement saluée par la critique, "The Wire" pose un regard clinique, à hauteur d'homme, sur la ville de Baltimore. En suivant une cohorte de personnages aux trajectoires emmêlées, ce show emblématique des années d'or de HBO va s'intéresser à la politique locale, aux gangs noirs, aux dockers, à l'institution scolaire, aux forces de l'ordre, à la rédaction d'un journal... Une densité qui n'a d'égale que la passion qui s'en dégage.
Quoi de plus imbriqué que la politique et le cinéma sous la fascisme italien ? Alessandro Corsi analyse le phénomène dans un dictionnaire couvrant l'ère dite du Ventennio. Il présente aussi les forces en présence dans l'industrie transalpine d'alors et les principaux courants de l'époque. À lire sans modération !
Le huitième tome de TMNT, paru chez Hi Comics, continue de questionner les liens filiaux tout en ouvrant de nouveaux fronts. Donnie est maintenu artificiellement en vie ; le clan Foot a soif de vengeance après la disparition de Shredder ; un gang investit la ville et y sème le chaos.
"Cinéma et peinture" est un "beau-livre" indispensable. Il revient sur les liens étroits et indissociables entre les troisième et septième arts. Hitchcock, Kubrick, Godard, Lynch, Ford, Kurosawa, Eastwood, Ozu et beaucoup d'autres sont redevables à la peinture, qui a conditionné en partie leur rapport à l'image. Cet ouvrage en fait la démonstration.
"Un ami viendra ce soir", que Tamasa propose dans une version intégralement restaurée, prend pour cadre la France de l'Occupation et plus précisément un sanatorium suspecté par les nazis d'abriter une poche de résistance. Au programme : une galerie de personnages hauts en couleurs, des jeux de duplicité, un peu de romance, mais aussi quelques longueurs et boursouflures.
Jack Arthur Johnson, Arthur Cravan. Le boxeur américain noir et le poète français prédadaïste sont appelés à se croiser. Ces deux provocateurs, respectivement issus d'une Amérique raciste et d'une Europe belliqueuse, vont interroger (grâce à Nine Antico et Grégoire Carlé) la ségrégation, les mobilisations forcées, l'institution du mariage, mais surtout la soif de liberté.
Cette "Introduction à la finance", rédigée par Olivier Bossard, vulgarise les matières financières en recourant à l'univers de "Largo Winch". L'entreprise de vulgarisation est louable et originale sur la forme, bien qu'académique sur le fond.
Au fil d'une bande dessinée didactique, Sylvain Savoia et Fabrice Erre racontent la guerre froide, Berlin divisée et les répercussions du Mur sur le quotidien des habitants de la capitale allemande. Si le récit est relativement convenu, l'entreprise de vulgarisation demeure appréciable.
Avec "Transperceneige : Extinctions", Jean-Marc Rochette et Matz remontent aux origines du Snowpiercer, notamment aperçu chez Bong Joon-ho. Ils racontent un désastre écologique en cours (réfugiés climatiques, tensions internationales) et portraiturent des groupuscules verts terroristes pour qui l'homme n'est rien de moins que le cancer de la terre...
On n'a jamais tout à fait épuisé un chef-d'oeuvre. "Apocalypse Now" ressort en salles et en DVD/Blu-ray dans une version inédite et restaurée. Voilà un prétexte, si toutefois il en fallait un, pour redécouvrir cette merveille de la démesure et de la folie militaire signée Francis Ford Coppola.