PositionRédacteur LeMagduCiné
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Chaque année, on guette plus que de raison le jury de la Compétition du Festival de Cannes. Et pour cause, car Frémaux, en bon monsieur loyal qu'il est, a toujours le nez creux. Et autant dire que pour le cru 2019, il n'a pas vu les choses à moitié puisque en faisant cohabiter un Mexicain, un Français, un Polonais, un Grec, une Américaine, une Italienne et une Franco-guinéenne, il a encore appliqué avec soin le mantra de Cannes : la diversité.
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Sous la houlette de The Omega Productions Records, un label français éditeur de bandes-originales de films, c'est tout un pan du cinéma français qui va ressurgir de l'abime puisque l'accent est porté sur le cinéma de genre post-2000. L'occasion pour eux de sortir dès le 24 avril prochain, et en édition limitée, les BO des films Martyrs et Ghostland d'un fervent adepte du genre en France : Pascal Laugier.
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Comme à son habitude, l'éclectique et inimitable Edouard Baer a pris les devants. Plutôt que de patienter jusqu'à la grand-messe du 18 avril où Thierry Frémaux et consorts annonceront le gros des festivités cannoises, l'acteur à la voix la plus belle de France (cela n'engage que l'auteur) a révélé qu'il officierait à nouveau au poste de Maître de Cérémonie du Festival. Vivement !
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Après 10 ans d'hégémonie et déjà 20 films, le Marvel Cinematic Universe a enfin pris à bras le corps la thématique du féminisme en proposant le premier rôle d'une de ses super-productions à une héroïne : Captain Marvel. Une démarche ô combien appréciable par les temps qui courent et heureusement pas amoindrie par le traditionnel festival d'explosions du MCU. Enjeux resserrés, dimension humaine accrue, c'est bien simple, Captain Marvel ressemble à tous les Marvel et également à aucun autre. Un élégant paradoxe au sein du MCU qui mérite le détour, au moins pour Brie Larson qui donne tout ce qu'elle a pour donner vie à cette super-héroine qui risque de bien poutrer la gueule à Thanos dans un mois.
S'inscrivant dans la même veine cynique et somme toute arrogante que The Big Short, Vice s'assume comme un biopic redoutable, féroce et jusqu'au-boutiste de l'un des plus grands hommes politiques de l'establishment US : Dicke Cheney. Une figure contestée et pourtant méconnue auquel Christian Bale apporte une gravité qui a vite fait de faire froid dans le dos, tant le bonhomme est en quelque sorte le créateur de la fake news et un rapace dénué de pitié.
En signant Invictus, Clint Eastwood opère une étonnante jonction au reste de sa filmographie, en dépeignant un homme pour qui l'échec n'a jamais été une option, qui est resté fidèle à ses valeurs, qui a campé sur ses positions quitte à changer la face de son pays pour toujours, et ce uniquement grâce à un ballon. Une histoire incroyable qui a le chic d'être constamment rattrapée par la simplicité de l'ensemble, lui conférant ainsi grandeur, classicisme, sobriété et malice. Un grand film !
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Après Christopher Nolan, Michael Mann et Hayao Myazaki, la maison d'édition Playlist Society s'est penchée sur le cas des frères Scott : Tony et Ridley. Deux cinéastes, a priori aux antipodes, qui sous la plume affutée et structurée de Marc Moquin, se rapprochent et possèdent même nombre de liens et thèmes communs. Un bien bel exercice, à la fois passionnant, réfléchi & mature qui ne donne qu'envie de redécouvrir les filmographies de ces deux monstres sacrés du cinéma !
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Avec Under The Silver Lake, David Robert Mitchell nous convie à un bien étrange voyage : celui d'une jeune génération noyée dans un symbolisme omniprésent et qui perd ses repères. Ce voyage, c'est surtout le sien, celui d'un artiste excédé et irrité par la pop-culture qui a vite fait d'en puiser dans la sève adulée par les geeks pour mieux démontrer, qu'à la longue, ces références restent néfastes et sont parfois inutiles. En cela, pas difficile de comprendre pourquoi le Festival de Cannes l'a sélectionné, tant le métrage navigue à contre-courant de l'ère doudou qui sévit à Hollywood.
Avant The Florida Project, Sean Baker avait réalisé en 2015, Tangerine. Un essai directement inscrit dans une certaine mouvance underground, le bougre ayant shooté son film à l'Iphone et s'étant entouré de comédiens non-professionnels, en l'occurrence des prostituées afro-américaines transgenres. Un postulat pour le moins inédit qu'il n'hésite pas à mettre en scène sans négliger une certaine exubérance qui est pour ainsi dire salvatrice dans sa manière de filmer un Los Angeles brut.
Célèbre scénariste, auteur du Steve Jobs de Danny Boyle et de The Social Network de David Fincher, Aaron Sorkin est passé à la vitesse supérieure, en adaptant pour son tout premier film, un de ses propres scénarios : Le Grand Jeu. Où l'histoire d'une ex-légende du ski américain, Molly Bloom, qui va s'improviser reine du poker clandestin de New-York, un milieu arpenté par la mafia, les hommes corrompus et les stars de cinémas. Un bel objet filmique nerveux, sobre et élégant dans lequel brille une Jessica Chastain impériale.