« Vous voyez, parfois, je me dis que la fin du monde a eu lieu. Pas comme dans les films. Discrètement. Pendant qu’on ne regardait pas. On s’est habitués à ce que tout soit détraqué. On n’y fait même plus attention. »
Les mieux notés
BD Mangas
Par leurs planches inventives et leurs dialogues fusants, les bandes dessinées et les mangas ont des similitudes parfois troublantes avec le septième art – et ses storyboards. Au Mag du Ciné, cela nous a forcément interpellés. On a donc décidé de leur dédier un espace de découvertes et de critiques.
Les éditions Glénat publient le troisième et dernier tome de Brel, une vie à mille temps, de Salva Rubio et Sagar. Cette histoire est celle d'une fuite en avant, d'une quête incessante d'identité et de liberté. L'album, riche en détails, nous offre une fenêtre privilégiée sur les états d'âme d'un des plus grands artistes du XXe siècle.
Le scénariste El Diablo et le dessinateur Romain Baudy remettent le couvert après un très engageant « Darwin's Lab » : en trois récits aussi courts que fulgurants, ils mettent en scène des créatures extraterrestres confrontées à la nature humaine.
Les éditions Bamboo publient Indians !, une bande dessinée collective épousant le point de vue des Amérindiens et narrant leur rencontre, ô combien douloureuse, avec l'homme blanc. Tiburce Oger, scénariste, s'approprie le genre du western pour retracer quatre siècles de colonisation (de 1540 à 1889) à l'origine de la disparition d'environ 14 millions d'autochtones. Pour y parvenir, il propose rien de moins que seize histoires autonomes reliées entre elles par des motifs récurrents – tels que le grand aigle.
« Dehors, la police omniprésente et omnipotente déniait l’égalité et l’aspiration à l’émancipation… Ici, dans cette dystopie réalisée, la police EST le pouvoir absolu ! »
Les éditions Delcourt publient le thriller graphique Lodger, de David et Maria Lapham. Autour de deux personnages crépusculaires, les auteurs déploient un récit sombre, désespéré, et sanglant.
Les éditions Delcourt publient Clear, de Scott Snyder et Francis Manapul. Les auteurs nous immergent dans un futur dystopique où les gens n'ont plus aucune prise avec la réalité, devenue insupportable à leurs yeux. Les paradis artificiels prennent la forme d'un voile personnalisé synonyme d'œillères addictives.
Todd McFarlane et ses collaborateurs prennent le parti d'étendre l'univers de Spawn. C'est tout naturellement les éditions Delcourt, fidèle à la série originelle, qui accueille King Spawn, grand succès de librairie aux États-Unis.
JD Morvan et Dominique Bertail publient, dans la collection « Aire libre » des éditions Dupuis, le second tome de Madeleine, Résistante. « L'édredon rouge » nous plonge dans les activités clandestines de la résistance française à l'Occupation allemande.
Avec un parti pris graphique peu conventionnel, se jouant des formes tout en mettant en exergue les traits de crayon, l'auteur et illustrateur britannique James Albon raconte, dans Recette de famille, l'épopée culinaire et agricole de deux frères ayant quitté leur petite île écossaise pour la vie londonienne. Pour le meilleur et pour le pire.
En opposant une nouvelle fois le Chevalier noir et le maître de la Ligue des Assassins, Batman One Bad Day : Ra's Al Ghul aborde les méandres de la moralité, la destructivité humaine, la nature cyclique de la vie et les paradoxes éthiques d'un super-vilain ambivalent.
Œuvre graphique d'une grande pluralité, résultant de plusieurs années de travail et parfois proche de l'artbook, Inexistences (éditions Soleil), de Christophe Bec, immerge le lecteur dans un monde post-apocalyptique où la notion même d'existence est remise en question. À travers une narration visuelle riche (mais dépourvue de fil conducteur clair) et des thèmes aussi profonds qu'universels, le scénariste et illustrateur dessine un futur glacial et désolé, mettant en scène la survie d'une humanité fragmentée et la quête désespérée de sens dans un monde au bord de l'extinction.