the-walking-dead-saison-7-episode-1-review-soumission-rick-andrew-lincoln-negan-jeffrey-dean-morgan

The Walking Dead saison 7 : critique d’un premier épisode percutant

Choquant, graphiquement violent et intense, le premier épisode de The Walking Dead saison 7, est un prélude sur la nouvelle ère qui s’ouvre pour notre héros Rick et sa bande, désormais soumis au tyran Negan.

Attention spoilers ! Après des mois de spéculations et de tergiversations, le couperet est enfin tombé. Abraham (joué par Michael Cudlitz) et Glenn (Steven Yeun) ne sont plus. Intitulé « The day will com when you won’t be » (Un jour viendra où tu ne seras plus), le premier épisode de la saison 7 de The Walking Dead mettait fin à la torture psychologique que les producteurs de la série avaient maladroitement mis en place à la fin de la saison 6, en révélant enfin le sort de nos héros.

Alors que la saison passée s’est terminée avec le groupe de Rick agenouillé et impuissant devant Negan, il était question de découvrir à l’ouverture de cette saison, qui de Rick, Carl, Michonne, Maggie, Glenn, Abraham, Eugène, Rosita, Sasha, Aaron ou Daryl avait perdu au « Eenie-Meenie-Miney-Mo » de Negan. Malheureux gagnants de ce jeu sordide, le glas sonna pour Abraham et Glenn. Beaucoup prédisaient d’ailleurs cela. Denise (interprétée par Merritt Wever) avait pris la mort d’Abraham quelques épisodes plus tôt à la fin de la saison 6 et le grand gaillard fut très clair avec Negan (Jeffrey Dean Morgan) par sa posture quand ils furent agenouillés qui signifiait que s’il devait tuer quelqu’un, cette personne devrait être lui. Ainsi, dans l’espoir de sauver ses amis, le sacrifice volontaire d’Abraham termina de l’élever au rang de héros dont il méritait le titre.

Concernant Glenn, pleins de personnes restaient persuadées que ça ne pouvait être lui la deuxième victime de Negan car ils pensaient que la production avaient déjà assez joué avec leur sentiment suite à l’affaire du « dumpster-gate » qui voyait Glenn échapper miraculeusement à la mort la saison dernière. Cependant, Robert Kirkman et son équipe en décidèrent autrement et osèrent -oui, le mot est lâché- tuer Glenn. La mort de Glenn était néanmoins prévisible puisque c’est la mort qui lui était réservée dans le comic book (la bande dessinée, BD) éponyme. Sa mort semblait donc appropriée, nécessaire pour la suite de l’histoire. Glenn était la troisième personne rencontrée par Rick Grimes (Andrew Lincoln) après que ce dernier se soit réveillé à l’hôpital dans la saison 1 et c’était un des derniers anciens qui restaient avec Carol, Daryl, Carl, Rick… et Morgan. Gentil, bon, innocent (en sept saisons, le jeune homme ne tua son premier humain qu’au bout de la sixième saison, et même, il le fit pour qu’Heath n’eut pas à le faire) et brave, le développement orchestré par les scénaristes de la série sur Glenn fit de lui un des personnages les plus aimés de la série. Ce fut donc avec une grande tristesse et effroi que l’on assista à son massacre. Certains diront que sa première mort fut plus belle, plus poétique que celle-ci, dans la mesure où il allait mourir tentant, en vain, d’aider le troublé Nicholas (Michael Traynor). Mais la fin à laquelle nous eûmes droit peut définitivement être considérée comme la meilleure mort possible pour lui. Aussi, après que Negan lui asséna brutalement et sans crier gare un premier coup de sa fameuse Lucille, celui qui allait devenir père de famille trouva la force de marmonner à sa femme Maggie (Lauren Cohan) « I’ll find you, I’ll be there » (Je te retrouverai, je serai là). Comme des amants maudits qui eurent la (mal)chance de se rencontrer dans cette vie et se retrouveront dans une autre, cette scène retranscrit tout l’amour que Glenn avait pour Maggie.

Il est par ailleurs aisé de dire, au vu de cet épisode, qu’il fut fait dans le but de nous présenter Negan dans sa splendeur et ce en quoi il diffère de ses prédécesseurs « méchants » de The Walking Dead. Surclassant sans aucune difficulté le Gouverneur (dont il faut avouer que le caractère fut volontairement atténué par les producteurs de la série comparé à la bande dessinée où il était beaucoup plus sombre et vil), Negan représente le changement dans la vie de nos héros. Brillamment interprété par Jeffrey Dean Morgan, Negan a su asseoir son pouvoir en seulement une nuit/un épisode. Alors que les autres méchants étaient super sérieux dans leurs actions et leurs méthodes, Negan, lui, sort des blagues et paraît être un enfant devant des bonbons dans une confiserie. Et c’est là toute la nuance notamment entre un Negan et un Gouverneur (David Morissey) : le niveau de sadisme et de folie est surpassé ici. Ainsi, en comparaison, l’hyper-violence que l’on retrouva dans la scène où les cannibales du groupe de Gareth (Andrew J. West) égorgeaient de malheureux prisonniers, est largement atteinte dans cet épisode, si ce n’est dépassé. Introduit comme une véritable illustration de bande dessinée avec ses mimiques et ses sourires, le personnage de Negan du comic books est respecté. Tout comme l’ensemble de cette scène de torture qui est une proche reproduction de ce qu’on retrouvait dans la BD.

La question est dès lors de savoir s’il était nécessaire d’attendre plus de sept mois pour découvrir le sort de nos personnages sous le joug de Lucille. Nombreux sont ceux qui se sont sentis négligés, presque trahis par le cliffhanger qui clôturait la saison dernière, le qualifiant de manipulateur (pour booster les audiences du premier épisode de la saison 7). Dès lors, l’attente était à son comble pour cet épisode qui, on peut dorénavant le dire, ne déçut pas. Intense, bouleversante, fantastique, « The Day will come when you won’t be » commença pourtant son épisode par d’interminables et rageantes premières minutes remplies de flashbacks et d’Am-Stram-Gram. Au total, ce fut une bonne vingtaine de minutes qu’il fallut attendre pour découvrir qui était exécuté. Et la réponse émotionnelle au triste sort d’Abraham et Glenn ne fut pas des moindres, bien que les fans eurent tout l’été pour se préparer au choc que cela causerait. Les deux meurtres perpétrés à l’encontre de nos deux héros étaient particulièrement difficiles à regarder (un grand applaudissement, en outre, à l’équipe de maquillage sur leur travail sur Glenn et Abraham). Peu importe que l’on n’ait pas été d’accord sur les personnages éliminés ou que l’on se soit révolté sur la manière tragique, dégoûtante, déroutante avec laquelle Abraham et Glenn s’en allèrent, il est indéniable que « The day will com when you won’t be » constitua un des épisodes de The Walking Dead les plus horribles, tragiques et touchants. Exactement ce que Negan voulait faire à Rick, dont les producteurs prédisaient déjà cet été la crise émotionnelle qu’il allait subir. Impossible justement d’évoquer là un des twists scénaristiques que cet épisode nous proposait : l’ordre de Negan à Rick de couper la main de son fils Carl (Chandler Riggs) avec une hache (une analogie biblique est à faire ici avec la parabole d’Abraham et Isaac). Cette scène poignante fut imprévisible, car dans la bande dessinée c’est Rick qui avait la main coupée… par le Gouverneur. L’époustouflante performance d’Andrew Lincoln sur cette scène précise est d’ailleurs à saluer. Avec pleurs et morve aux rendez-vous, le jeu employé par l’acteur britannique n’est pas sans rappeler celui de Viola Davis dans ses films ou encore plus récemment dans How to get away with murder. Dans le but d’imposer son pouvoir sur le groupe et l’obéissance de Rick, le calvaire psychologique vécu par Rick et ses amis est sans pareil.

Ayant réussi avec brio à briser mentalement et physiquement nos héros tout au long de l’épisode, il est intéressant d’observer que cette attaque à leur encontre n’est qu’une réponse aux multiples attaques engendrées par le groupe de Rick, comme Negan l’affirma lui-même car techniquement, ce n’était pas lui qui avait démarré la guerre mais le groupe de Rick « Vous avez tué mes gens. Ensuite, quand j’ai envoyé encore plus de mes gens pour vous tuer, vous en avez tués encore plus. Donc pour cela, l’un d’entre vous va mourir ». Et même Spencer (Austin Nichols) le déclarait « Nous aurions dû conclure un marché avec eux quand nous en avions encore l’occasion ». Tout ne serait que vengeance pour Negan. Toutefois, et comme le proclama Maggie, le temps de la vengeance a sonné pour son groupe qui n’en est pas à ses premières pertes humaines. Et c’est peut-être là où Negan sembla sous-estimer la bande de Rick « Je parie que vous pensiez que vous vieilliriez tous ensemble » se moqua-t-il. Or, nos héros, Rick, Maggie, Sasha, Carl, Michonne, Daryl etc. ont perdu depuis le début de la série, père, mère, frères, sœur, copain, copine, ami(e)s. La mort aussi brutale soit-elle et le deuil que cela entraîne, font partie de leur quotidien et ils ont aussi pour habitude de rebondir juste derrière parce que le contexte l’exige, et cette situation n’y déroge pas.

De fait, c’est sans aucun doute avec une certaine excitation que s’ouvre cette septième saison de The Walking Dead. Les conséquences de ces dévastateurs événements laissent supposer une suite pleine de rebondissements. A la fin de l’épisode, Negan avait tué Abraham et Glenn, Rick se retrouvait traumatisé et Daryl joué par Norman Reedus (qui ne manquera définitivement pas de se sentir coupable par la mort de Glenn dont il est la cause) fut emprisonné par le nouveau méchant. En conséquence, tous les « mâles alphas » du show furent assujettis et torturés au sens propre et figuré du terme. Cependant, deux grandes figures se sont aussi dessinées pendant cet épisode. Carl dont la bravoure est à évoquer dans un premier temps. L’adolescent toujours prêt à tout pour sauver sa bande, comprit rapidement ce qui devait être fait pour cela, perdre sa main. Un trait de caractère décelé par Negan que les scénaristes ne manqueront pas d’utiliser cette saison dans la relation entre Negan et Carl. Une autre héroïne à mettre en avant est Maggie, qui fut la première à dire quand le gang de Negan s’en alla, qu’ils devaient se mettre en marche et préparer la guerre. Il sera intéressant d’observer l’évolution de l’épouse de Glenn (qui s’était déjà établie vers la fin de la saison dernière comme le porte-parole du groupe) et dans quelles conditions son enfant sera ajouté à l’intrigue. Il y a un avant Negan et un après Negan. Et l’énorme potentiel scénaristique soulevé suite à l’arrivée de cet antagoniste et son exploitation toute cette saison et au-delà, à l’image du comics, fait déjà pâlir d’envie les fans de la première heure.

En voyant The Walking Dead, on sait dans quoi on s’engage. C’est un show sur un monde post-apocalyptique rempli de zombies, donc on sait pertinemment qu’on va perdre des gens tout au long de la série. Mais l’investissement et l’attachement émotionnel mis dans chacun de ces personnages rendent toujours très difficiles la perte de l’un d’entre eux. Sorte de lot de consolation pour toute la peine endurée pendant ce bouleversant épisode, la scène finale finit pourtant d’achever les spectateurs avec le dîner (de Thanksgiving ?) qui n’aura jamais lieu. Attablés tout autour d’un grand dîner, toute la famille de The Walking Dead était présente (comme un beau pied de nez au « Je parie que vous pensiez que vous vieilliriez tous ensemble » de Negan à Rick), y compris Glenn qui avait dans ses bras son bébé, Abraham aux côtés de Sasha (Sonequa Martin-Green), enceinte. En somme, la triste et déprimante vérité de cette série est qu’il y a de grandes chances qu’une bonne portion des personnes vivantes à l’heure actuelle et qui étaient à cette table ne survivra pas cet apocalypse, à supposer qu’elle se termine un jour. Une des dernières scènes de l’épisode étant particulièrement significative à ce sujet. Il s’agit de celle où Rick observa un walker (zombie) lentement se rapprocher vers son groupe alors que celui-ci, installé dans la caravane, se mettait doucement en route. Cette scène met en exergue à quel point les choses ont changé. Alors que les zombies étaient le principal problème les premières saisons, c’était eux qui généraient le chaos, dorénavant le plus gros souci de Rick et sa bande sont les humains, et plus spécifiquement Negan cette saison. Un choc des titans se prépare donc cette saison 7 et il ne nous reste plus qu’à sortir les pop-corn.

The Walking Dead saison 7 : Bande annonce

Synopsis: Lorsqu’il sort du coma, l’inspecteur Rick découvre un monde dévasté, les rues envahies de créatures cauchemardesques assoiffées de chair humaine. Il parvient à retrouver sa femme et son fils réfugiés au sein d’un groupe, et s’ensuit un long périple vers la survie, entre repos éphémères, deuils douloureux, luttes contre les morts-vivants, et conflits contre d’autres survivants humains. Une histoire qui changera chacun en profondeur, où tous se découvriront une force mais aussi une violence insoupçonnée.

The Walking Dead saison 7 : Fiche technique

Création : Frank Darabont, Robert Kirkman
Genre : horreur, drame, science fiction
Pays d’origine : États-Unis
Réalisation : Gwyneth Horder-Payton, Gregory Nicotero, Ernest Dickerson
Scénario : Charlie Adlard, Frank Darabont, Robert Kirkman, Tony Moore, Gregory Nicotero
Casting : Andrew Lincoln (Rick), Steven Yeun (Glenn), Chandler Riggs (Carl), Melissa McBride (Carol Peletier), Lauren Cohan (Maggie Greene), Danai Gurira (Michonne), Lennie James, Sonequa Martin-Green(Sasha Williams), Alanna Masterson (Tara Chambler), Michael Cudlitz (Abraham Ford), Josh McDermitt (Dr Eugene Porter), Christian Marie Serratos (Rosita Espinosa), Seth Gilliam (Gabriel Stokes),  Ross Marquand (Aaron), Austin Nichols (Spencer Monroe), Tom Payne (Paul « Jesus » Rovia), Austin Amelio (Dwight), Xander Berkeley (Gregory), Jeffrey Dean Morgan (Negan), Khary Payton (le roi Ezekiel).
Effets spéciaux : KNB EFX, Gregory Nicotero, Stargate Studios
Musique : Bear McCreary
Production : Robert Kirkman, Frank Darabont, David Alpert, Charles H. Eglee, Gale Anne Hurd ; Gregory Nicotero

Format : 16 épisodes de 44 minutes.