Quand le couple Brangelina se met en scène dans un sujet aussi proche de l’actualité, on ne peut que jubiler. Pourtant, Vue sur Mer est à l’image des magazines people à cheval sur le divorce du siècle : vide, désespérément vide…
Dans une France aux allures de carte postale, Roland et Vanessa, un couple américain, arrive dans une station balnéaire de la Côte d’Azur. Lui est écrivain, elle était danseuse avant d’être au crochet de son mari. Le ménage semble en crise sentimentale, quand Roland s’enferme dans l’alcool, Vanessa s’enfonce dans une déprime hystérique. A mesure qu’ils affrontent leurs propres difficultés, la rencontre d’un autre couple, celui de Léa et François semblent attiser la curiosité perverse des mariés. Tandis qu’ils rencontrent d’autres habitants comme Michel et Patrice, Roland et Vanessa se rapprochent du couple de français, allant même jusqu’au voyeurisme depuis un enfonçure dans leurs chambres. Cependant, un événement mystérieux, caché par le couple et responsable de leur désarroi, resurgit durant leur virée au bord de mer.
Au Pays du surjeu et de l’ennui…
Alors que le divorce Brad/Angelina est encore dans toutes les têtes à Hollywood, rendons hommage à la simili thérapie que s’est offerte le couple derrière et devant la caméra pour Vue Sur Mer, un long métrage potentiellement réaliste. De même, il convient de féliciter Angelina Jolie pour son talent indéniable à la réalisation, oscillant entre une belle image et une redoutable efficacité, malgré un style un peu plan-plan. De ce fait, un tel sujet et un tel casting ne pouvait qu’attiser notre curiosité, surtout avec la perspective d’acteurs, de personnages et de décors français. Une satisfaction rapidement atténuée par les lieux de tournage, finalement installés à Malte, pour des question économiques, ainsi que par une atmosphère terne à l’excès, dénuée de toute vie. Le film se caractérise avant tout par un traitement psychologique outrancier de ses personnages : chaque réaction, chaque dialogue est amplifié à l’excès, rendant tout attachement impossible. Par ailleurs, la différence de tonalité entre le phrasé francophone très spontané de Richard Bohringer et Niels Arestrup et l’anglais enjoué de Brangelina sonne trop faux pour convaincre. Une caractérisation à l’image des enjeux du long métrage : artificiels. Il en résulte une distribution d’acteurs en plein marasme artistique, que ce soit le duo Pitt/Jolie en Liz Taylor et Richard Burton Leader Price, digne d’éléphants de mer shootés aux xanax ou encore Mélanie Laurent et Melvil Poupaud, tout juste bons pour des scènes de lits à voyeurisme bobo. Vue sur Mer est donc le caprice surdimensionné que seul un égo arty comme celui d’Angelina Jolie pouvait nous offrir. Un amas de clichés assemblés dans le mauvais ordre où règne un vide scénaristique complet et un casting en roue libre, toujours en adéquation avec la lourdeur du propos. Ni la photographie aux couleurs chaudes agréables ni les sublimes décors maltais ne sauveront ce raté cinématographique. Une réponse en toute somme logique au drame conjugal qu’affronte le couple en ce moment.
Une édition à l’image de son métrage
Si l’image en Blu-Ray retranscrit à merveille les couleurs chaudes du bassin méditerranéen, la version DVD ne suffit à compenser l’ennui, de part son image terne et son montage sonore d’une banalité rare. Le mixage son souffre ainsi de nombreux défauts, notamment avec les musiques françaises trop fortes en fond ou encore certains dialogues trop bas par rapport aux bruitages ajoutés. L’immersion est donc d’autant plus réduite. De ce fait, on ne pourra que critiquer le choix des bonus, en l’occurrence des scènes coupées, que de ne rien apporter à une expérience déjà pénible ; prolonger la douleur n’étant pas la meilleure des stratégies. L’absence d’un commentaire audio est également regrettable, surtout quand des éclairages paraissent nécessaire sur certains choix de scénario et de mise en scène. Un vide technique aussi significatif que les enjeux du long métrage, s’efforçant en vain d’attirer le spectateur curieux, mais qui échoue sans cesse à être une proposition de cinéma agréable et intéressante.