PIFFF, Paris International Fantastic Film Festival : bilan et palmarès

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PIFFF 2014, palmarès et bilan

Le PIFFF 2014, c’est fini. Après six jours de festival, dont quatre de compétitions, le Gaumont Opéra retrouve une activité normale. Envolée la horde de spectateurs errant dans ses couloirs, un badge sur la poitrine, l’oeil un peu rougi à force d’enchaîner les films, un sourire béat imprimé sur la figure et envahissant le comptoir confiserie. Le jury et le public ont rendu leur verdict, voici un rapide aperçu de leurs choix.

Les choix du public

Professionnels et simples curieux se sont pressés dans les salles tout au long de la semaine. Si les séances programmées en soirée avaient forcément plus de succès, le public était indéniablement au rendez-vous pour cette quatrième édition du PIFFF. Chaque spectateur se voyait ainsi remettre un bulletin de vote à la fin de chaque projection de films en compétition, et devait attribuer une note de 1 à 5. Il faut croire que les organisateurs avaient gardé le meilleur pour la fin puisque c’est Spring, du duo Justin Benson et Aaron Moorhead, diffusé samedi à 20h, qui a remporté l’Oeil d’or du long-métrage.

Le film raconte l’histoire d’une jeune tête brûlée, qui quitte les Etats-Unis suite à des problèmes avec la justice, et part s’installer en Italie où il y fait la rencontre d’une « créature » de rêve. Les deux réalisateurs étaient présents pour recevoir leur prix. Leur film n’ayant pas encore trouvé de distributeurs en France, aucune date de sortie n’a été annoncée, mais souhaitons que ce prix leur offre une plus grande visibilité auprès des professionnels.

Seconde compétition, les courts-métrages Français et Internationaux. Dans la première catégorie c’est Puzzle, de Rémy Rondeau, qui a été honoré. Cette histoire d’un vieil homme solitaire trompant l’ennui en faisant des puzzles depuis la mort de sa femme a visiblement séduit le public. Côté International, c’est le loufoque The Boy with a Camera for a Face qui a été distingué. Comme son titre l’indique bien, ce court-métrage a pour héros un garçon dont le visage est un appareil photo.

Les choix des professionnels

Mais le PIFFF, c’est aussi un jury composé de divers acteurs du milieu. Cette année, il se composait de la réalisatrice, scénariste et comédienne Céline Tran, plus connue sous son ancien pseudo Katsuni ; le réalisateur et scénariste d’À Toute épreuve (le film avec La Fouine) Antoine Blossier ; le créateur de générique Kook Ewo ; le compositeur Rob ; et le dessinateur Bastien Vivès. Tout le spectre de la technique est donc plus ou moins représenté, ce qui permet de garantir une certaine objectivité. Et c’est un doublé pour Puzzle, qui rafle donc deux des trois prix, et devrait permettre à Rémy Rondeau de se faire un nom dans le milieu.

Dernière catégorie de prix, les récompenses attribuées par la chaîne Ciné + Frisson, partenaire du PIFFF et représentée par sa directrice, Myriam Hacène, et son adjoint Christophe Commères. Sans grande surprise, c’est le seul film Français (Franco-Belge, pour être précis) de la sélection qui se voit distingué, Alleluia de Fabrice Du Welz, qui sortira mercredi en salles, et sera donc diffusé de façon privilégiée sur Ciné +. Le prix spécial court-métrage a lui été remis à Shadow, du Français Lorenzo Recio, qui avait déjà reçu une mention spéciale de la part du jury court-métrage.

La soirée s’est ensuite clôturée avec la projection en avant-première du film Tusk, de Kevin Smith, grand ayatollah de la geek culture et réalisateur farouchement indépendant. Il sortira directement en DVD et Blu-Ray en mars prochain. Un joli résumé de ce qu’est l’esprit du PIFFF : offrir aux spectateurs la possibilité de voir en salles des films qu’ils ne pourraient pas forcément voir ailleurs. Cette année encore, la sélection opérée par Fausto Fastulo a été de très bonne facture, mention spéciale pour le violent et magnifique Wake in fright, retrouvé plus de quarante ans après sa sortie, et qui a été un véritable coup de poing pour les spectateurs. Une seule idée pour conclure : vivement l’année prochaine.

Auteur : Mikael Yung