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Cobra Kai, une cinquième saison impactante!

Cobra Kai, c’est la série populaire la plus improbable de ces dernières années. Depuis son lancement très discret en 2018, le show aura véritablement explosé après son passage sur Netflix pour la saison 3. Avec cinq saisons, deux jeux vidéos et des fans de plus en plus massifs, on pourrait penser que tout va vite, trop vite. On le sait, faire durer le plaisir trop longtemps n’est jamais une bonne idée. Toutefois, dans un univers aussi improbable que le MiyagiVerse, on accueille encore chaque saison avec un gigantesque sourire.

Cobrai Kai, pourquoi ça fonctionne ?

Cobra Kai, c’est un peu la bête noire des cinéphiles, adeptes du bon cinéma.  Vous savez, ceux pour qui une œuvre  n’a pas d’intérêt si elle ne remet pas complètement leur vie en question. Ceux qui grimacent  si les dialogues ne sont pas impeccablement écrits et formidablement interprétés (ces gens-là, ayez au moins la décence de voir la VO). Non, Cobra Kai, n’a rien d’implexe. C’est avant tout une série ultra kitch, à l’interprétation très aléatoire et aux situations toujours plus ridicules. Oui, la série n’aurait aucune chance d’exister dans notre monde. Et, pourtant, le show parvient à être réellement addictif.

D’ailleurs, on remarque une certaine hypocrisie envers la série, venant de la part de personnes qui ont adoré les premiers Karaté Kid. En quoi voir Daniel exécuter son fameux coup du héron à l’âge de 50 ans est plus ridicule qu’à 17 ans ? Ça ne l’est pas, à part dans votre tête. Pour avoir re-visionné les trois films avant l’écriture de cette critique, les deux œuvres reposent exactement sur la même recette.  Je dirai même que la série est meilleure que les films. Elle est (un peu) moins manichéenne , plus drôle, plus touchante. Les combats sont nettement mieux chorégraphiés (on en reparlera). Quant aux protagonistes, ils s’avèrent nettement plus intéressants que Daniel à l’époque. Ceux qui vous diront que la série n’a donc aucun intérêt ont tort. Chaque saison occupe 10 épisodes, que l’on avale d’une traite. Et, ce qui me concerne, je m’évade totalement devant ce show. Cobra Kai, c’est LA série addictive, totalement décomplexé, qui transpire la good-vibe et fait un bien fou.  Et, finalement, n’est-ce pas tout ce que l’on demande ? De l’évasion ? Bon, maintenant, passons à la critique de cette saison 5 !

UN ANTAGONISTE TERRYFIANT

Nous sommes très peu de temps après les évènements de la quatrième saison. Cobra Kai est désormais leader sur la vallée, après sa victoire truquée au Tournoi. Miyagi Do et l’Aigle Venimeux (les Dojos de Daniel et Johnny) ferment leur porte. Daniel, de son côté, prépare son combat contre Terry Silver, afin de l’empêcher d’étendre Cobra Kai et de corrompre ses élèves. Il faut dire que celui-ci est prêt à tous les coups bas pour atteindre ses objectifs.  Johnny, lui, tente tant bien que mal de réconcilier Robby et Miguel, tout en apprenant à gérer une famille. Pour commencer, il est important de dire que cette cinquième saison se concentre sur les adultes, jusqu’ici moins présents que les ados. On pourrait presque qualifier la saison de Karaté Kid IV, tant elle est centrée sur Daniel. Son affrontement contre Silver occupe une bonne partie de l’intrigue. Pour l’accompagner, nous aurons Chozen, son nemesis de Karate Kid II et le combattant d’Okinawa ne fait pas de figuration. Véritable support moral, l’ancien ennemi de Daniel se révèle particulièrement attachant et bad-ass. Silver réellement terrifiant, manipulateur et nettement plus dangereux que Kreese, car bien plus immoral, fait un formidable antagoniste. Thomas Ian Griffin livre une performance réellement excellente, plus calme mais tout aussi menaçante que son jeu totalement barré de Karaté Kid III . Même Ralph Maccio, dont le jeu d’acteur n’a jamais été le fort, parvient à ouvrir son potentiel dramatique, tout en offrant à Daniel de très sympathiques affrontements. Malgré quelques actions de Daniel exaspérantes de stupidité (même à l’échelle de la série), cette intrigue tient réellement en haleine.

Bien sûr, le gros point positif de Cobra Kai reste ses personnages. Si l’accent est mis sur Daniel, les autres ne sont pas oubliés. L’intrigue de Johnny, toujours fun et décomplexée parvient à émouvoir, offrant de véritables moments de douceur entre Robby, Miguel ou Carmen. D’ailleurs, après 4 saisons à reproduire le même schéma (ennemis de toute une saison, réconciliés une journée, ennemis…) Daniel et Johnny sont enfin amis. C’est un véritable soulagement que de voir ces deux rivaux avancer ensemble et pas l’un contre l’autre. Globalement, ces 10 épisodes parviennent à montrer à quel point les héros ont évolué, que ce soit Daniel, Chozen, Miguel, Robby mais surtout, Johnny Lawrence. En résulte une saison bien plus joyeuse, ou l’alchimie entre les acteurs est plus palpable que jamais. L’écriture continue de briller quand elle représente les problèmes de ces jeunes qui, on le rappelle, sont des ados, avec des problèmes d’ados. On regrettera peut-être un manque de présence de Kenny et de Tory sur l’ensemble de la saison, surtout par rapport à leur importance cruciale pour les deniers épisodes. Quant à Sam, elle est toujours insupportable. Maintenant, il faut aussi avouer que la série semble au bout de son concept et on se demande s’il n’aurait pas été judicieux de terminer son histoire avec cette ultime salve. Pour le bien de la série, il faudrait que la 6ème saison soit la dernière.

LA MISE EN SCÈNE GAGNE UNE CEINTURE

En attendant, difficile de bouder cette saison 5 qui, au-delà de son aspect narratif plus sérieux, se veut également moins barrée. Si les précédents épisodes offraient des scènes allant du délicieusement ridicule au parfois franchement malaisant (on se souvient d’un match de foot en saison 3…), on se retrouve ici avec une intrigue plus calme, plus réfléchie et un peu plus réaliste. La rivalité entre les dojos reste particulièrement en retrait, en dehors des derniers épisodes et d’un petit affrontement pas bien méchant dans un parc aquatique. Les combats, parlons-en ! Non, parce que mine de rien, c’est important dans un feuilleton d’action. Et bien, excepté un combat au Mexique très mal filmé, mal monté et peu enthousiasmant, les affrontements ont réellement gagné en mise en scène et s’avèrent ici bien plus percutants. C’est plus fluide, mieux filmé et surtout, nettement mieux monté. De temps à autre, mais surtout dans le dernier épisode, le show se permet quelques magnifiques transitions et quelques superbes idées de mise en scène. Le pay-off, un élément toujours important dans l’identité de la saga, est toujours maitrisé et chaque idée trouvée par les scénaristes fait sourire. De même, certains effets scénaristiques classiques du cinéma, comme ce que j’appelle Une Fol Œil (un personnage qui se trahit en disant quelque chose qu’il n’est pas sensé savoir. Fol Œil venant d’Harry Potter 4), sont ici parfaitement bien utilisés.  Les plans s’avèrent également plus soignés, plus détaillés, mettant par exemple en valeur la taille de Thomas Ian Grifin (1m96), imposant face à ses ennemis et augmentant la menace du bad guy. Non, décidément, du tout bon pour Miyagi-Do cette année !

Cobra Kai saison 5 : Bande-annonce

Fiche technique : Cobra Kai

Type de série : web-série diffusée sur Netflix
Genre : comédie dramatique
Création de Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg et Josh Heald
Acteurs principaux : Ralph Macchio, William Zabka, Courtney Henggeler, Xolo Maridueña, Tanner Buchanan, Mary Mouser…
Musique : Leo Birenberg, Zach Robinson
Nb. de saisons 5
Nb. d’épisodes 50
Durée 22–36 minutes

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