A l’affiche en ce moment du sixième volet de la saga Mission Impossible, Tom Cruise ne semble pas dépérir. Âgé maintenant de 56 ans, il semble toujours aussi impressionnant et virevoltant. Pour comprendre sa longévité, dressons le portrait de Tom Cruise, l’une des dernières grandes stars hollywoodienne en activité depuis plus de 30 ans doté d’une trajectoire unique dans le cinéma hollywoodien.
Quand on pense à Tom Cruise, certaines personnes vous citeront des films comme Top Gun, Mission Impossible ou encore Minority Report. Des œuvres iconiques qui ont traversé les époques et ont permis d’inscrire dans l’inconscient collectif le mythe Tom Cruise. Car Cruise à toujours été la au cinéma : que ce soit en incarnant des blockbusters devenu mètre-étalon de la pop-culture, ou en devenant l’un dhttps://www.lemagducine.fr/top-films-et-series/le-top-des-films-de-la-saga-mission-impossible-129880/es fleurons du cinéma d’auteur hollywoodien, il a marqué de son emprunte l’histoire du septième art. De ce fait, Cruise résume à lui tout seul tout un pan du cinéma hollywoodien, un acteur monumental, qui malgré les errances du grand spectacle contemporain, à toujours su capter l’attention du public. Et cela grâce à une carrière magistral qui a démarré très vite.
Tom Cruise né en 1962 aux Etats-Unis. Il découvre le théâtre à l’école secondaire, en jouant dans des comédies musicales. Il s’installe à New York en 1980 en multipliant les castings. Il obtient son premier rôle dans Un amour infini de Franco Zeffirelli. Tom Cruise va ensuite se faire remarquer par des cinéastes de renoms. Francis Ford Coppola l’engage dans Outsiders en 1981, ou il se frotte à deux grandes stars montantes qui sont Matt Dillon et Patrick Swayze. Cruise apparaît ensuite dans Ricky Buisness en 1983. Une prestation qui lui vaut sa première nomination au Golden Globe du meilleur acteur. C’est un autre grand cinéaste qui fait appel à lui ensuite pour Legend de Ridley Scott en 1985. Malgré un début de carrière renversant Tom Cruise n’est pas encore la star qu’il rêve d’être. Mais un film va tout changer.
En 1986 il est à l’affiche de son premier grand blockbuster : Top Gun de Tony Scott. Dans ce film Tom Cruise est enfin intronisé au rang de star. Pour Aubry Salmon, auteur d’un livre intitulé « Tony Scott : le dernier samaritain », ce film a définitivement lancé la carrière de Cruise : » Avec Top Gun, Tony Scott a ni plus ni moins inventé “Tom Cruise”, dans le sens où il a fait de ce gamin fougueux, séduisant mais mal dégrossi, une icône, une star instantanée chevauchant sa moto au soleil couchant avec ses Ray-Ban sur le nez. Tom Cruise est presque un cow-boy chez Tony Scott. De plus, toutes les obsessions qui émaillent les films de l’acteur encore aujourd’hui sont dans Top Gun : l’absence du père, le besoin de séduire, la remise en cause permanente de soi-même, etc. Et surtout, Top Gun fut un succès colossal auquel on n’a jamais cessé de rattacher sa vedette pour le meilleur et pour le pire. » Les grands succès vont donc s’aligner : la même année que Top Gun, il se confronte à la légende Paul Newman (comme un symbole ) dans La couleur de l’argent de Martin Scorsese. En 1989 il obtient sa première nomination à l’Oscar dans Né un 4 juillet d’Oliver Stone en incarnant un vétéran du Vietnam. Il s’agit là de son premier rôle de composition, qui va ainsi forger sa carrière pour la suite.
l’année 1996 est un tournant : Tom Cruise a fini son apprentissage, il veut maintenant rentrer dans la cour des grands. Il devient la star du blockbuster d’espionnage Mission Impossible mis en scène par Brian De Palma. Il est non seulement la figure de proue du projet, mais aussi producteur avec son agent Paula Wagner, avec qui il va mettre la main sur la franchise. Mais pour annoncer sa suprématie à Hollywood, Tom Cruise va devoir se transformer et donner une autre facette de lui même. En 1999 Stanley Kubrick le réalisateur des réalisateurs lui offre son plus beau film et l’un de ses plus beaux rôles dans Eyes Wide Shut . Aubry Salmon voit en Kubrick le cinéaste qui a su le mieux utiliser Tom Cruise : » Ce qui est formidable avec la prestation de Cruise dans le film, c’est que si l’on y prend pas garde, on peut passer à côté et le trouver mauvais ou insipide. Alors que c’est tout le contraire ! Cruise a souvent brillé dans des contre-emplois, avant et après Kubrick (Entretien avec un vampire, Magnolia ou Tonnerre sous les tropiques pour ne citer que les plus évidents), mais ici il ne s’agit pas de cela, c’est bien plus qu’un contre-emploi. Dirigé par Kubrick, ce gamin impétueux, un poil vachard et hyperactif qu’a souvent (toujours ?) été Cruise dans ses films devient un médecin respectable, toujours égal, qui erre dans la ville. Et ce visage d’habitude si espiègle, avec ce sourire enjôleur et ce regard bravache, disparus ! Le visage de Cruise dans Eyes Wide Shut est tout autre : opaque, fuyant, presque absent comme celui d’un héros de Kafka. Nous avons affaire à un autre acteur, un autre homme. »
Les années 2000 vont donc créer un nouveau mythe autour de Tom Cruise. Si il continue dans sa veine de films d’auteurs avec Magnolia (1999) de Paul Thomas Anderson ou dans Collateral (2004) de Michael Mann, et si il continue de montrer sa toute puissance de star avec des blockbusters comme Misssion Impossible 2 de John Woo, sa rencontre avec Steven Spielberg va être décisive. Dans Minority Report (2002) et La Guerre des Mondes (2005), Spielberg va faire de Cruise un héros sentimental. Dans ces deux films, Tom Cruise s’y trouve bouleversant, d’une grande fragilité et d’une grande puissance qui vont influer sur son alter ego mythique : Ethan Hunt dans la saga Mission Impossible. Depuis le troisième volet de cette saga concoctée par J.J Abrams, Tom Cruise va se transformer en un personnage plus humain plus proche d’une personne lambda, que de l’exubérance d’un James Bond. La preuve de plus de sa proximité avec le public, qui le fait petit à petit rentrer dans la légende des grands acteurs hollywoodiens.
On pourrait croire que vers la fin des années 2000, le mythe Tom Cruise devienne obsolète. Loin de la. Car Cruise va vampiriser à lui tout seul le divertissement hollywoodien. Cet aspect, Nico Prat journaliste à la revue Rockyrama, l’analyse très bien : » Ce qui me fascine, c’est la façon dont il a totalement abandonné l’idée de construction de carrière, disons à la fin des années 2000. Désormais, seul aux commandes des films qu’il initie (il choisit le réalisateur, le casting, etc…) il opte pour de l’action pure, parfois réussie (les Mission Impossible) ou totalement ratée (La Momie, le deuxième Jack Reacher) et ne travaille plus avec de grands réalisateurs (alors qu’il a inscrit Spielberg, Kubrick, les frères Scott) mais avec des réalisateurs efficaces, qui exécutent ses désirs. Il donne de sa personne, mais semble courir après le temps : il sait qu’il ne pourra pas être éternellement une star de films d’action. » Et c’est bien la tout le propos de Mission Impossible 6 : Tout au long du film les personnages demandent à Ethan Hunt de se plier au monde contemporain et de s’effacer. Mais lui, au bout d’un grand périple, va accéder à une forme d’éternité. Car voilà ce qui définit Tom Cruise tout au long de sa carrière :un acteur qui rêve d’immortalité.
Auteur : Eliran Cohen