Synopsis : Giselle danse pour Albrecht dont elle tombe éperdument amoureuse. Quand elle découvre que son soupirant est déjà fiancé, Giselle perd la raison et s’effondre, inanimée. Bientôt, elle réapparaît sous la forme d’une wili, jeune fille transformée en fantôme. Leur amour sauvera-t-il Albrecht et Giselle d’une danse éternelle ?
Le ballet dans la bobine
Sortir des ballets russes…
Penser au ballet classique, c’est généralement penser à la Russie, penser presque exclusivement à Piotr Ilitch Tchaïkovski, penser inévitablement à ses trois ballets que sont La Belle Au Bois Dormant, La Casse-Noisette et forcément Le Lac Des Cygnes. Quelle place alors pour un ballet tel que Giselle ? Peut-être celle d’un ballet qui ne cesse triompher, qui a tant de mal à quitter l’affiche des plus grands opéras comme celui de Lyon, où il a également occupé l’affiche de La Maison De La Danse.
…et découvrir Giselle
Mais cette fois le défit est de taille : filmer le ballet pour le cinéma et provoquer l’intérêt du spectateur, au-delà d’un simple intérêt pour le ballet classique. Bien difficile du coup de dire où s’arrête le ballet et où commence le film, mais peu importe. Giselle est un immense ballet classique et le film qui en est tiré offre un confort évident au spectateur. On ne se contente pas d’être au premier rang non, on est sur scène avec les danseurs. On admire les performances techniques et physiques, on apprécie que, pour une fois, le réalisateur ne soit pas épileptique, qu’il les filme en pied et que les plans durent plus de quatre secondes. Bien loin que ce que propose habituellement le paysage audio-visuel français qui a pour tradition de massacrer la danse lorsqu’il la filme.
Danseurs et acteurs
Puisque c’est un film, il y a des acteurs, danseurs également, mais acteurs tout de même. Qi Huan tout d’abord, véritable « monstre » physique et technique d’une prestance et d’une élégance assez rares, mais tellement dans le ton de ce genre artistique. Son âme-sœur est ici interprétée par Gillian Murphy, pleine de grâce, d’élégance et de légèreté. Puis il faut être honnête, cette chevelure rousse flamboyante et fascinante est un supplément d’âme pour un rôle de femme déchirée. Leur duo, tant sur le plan de la comédie que sur le plan chorégraphique semble une évidence, ils sont simplement beaux à voir.
Du 6ème au 7ème Art
Alors pourquoi affirmer que ce ballet filmé est une œuvre de cinéma ? Tout d’abord parce- qu’on y retrouve une évidence trop souvent oubliée : le théâtre, le cinéma, le ballet et d’autres encore font partie de la grande famille des arts scéniques (même si la danse est considérée comme 6ème Art et le cinéma comme 7ème Art). Si bien qu’on retrouve beaucoup du cinéma dans ce ballet : scénario, acteurs, mise en scène, costumes, etc…Toa Fraser tente également quelques apartés, en venant insérer des scènes extérieures au ballet, mais toujours avec nos danseurs, comme une respiration qui viendrait apaiser le rythme de la danse. En revanche, malgré la qualité indéniable avec laquelle Giselle est filmé, on aurait apprécié que certains travellings rapides à l’extrême, puissent être coupés au montage. Ils donnent l’impression que le cameraman s’est laissé surprendre.
Exercice de style
Giselle reste évidemment à part comme exercice, car faire d’un autre art de la scène un film, demeure assez rare. Les précédents pour la danse sont encore plus rares, Blackswan ne pouvant rentrer dans cette catégorie. Pour le théâtre par contre les exemples ne manquent pas, un des plus mémorables restant Les Perses, adapté pour la télévision par Jean Prat en 1961. Giselle a su en fait tirer les bénéfices des deux côtés, aussi bien du ballet que du cinéma, l’un se mettant au service de l’autre pour le magnifier. C’est finalement une belle porte d’entrée pour le 6ème Art que propose Toa Fraser aux profanes, la possibilité de profiter cinématographiquement d’un des plus beaux ballets.
Bande Annonce – Giselle
La tradition du ballet au cinéma perdure. Après Billy Eliott, Les Rêves Dansants et Black Swan, découvrez Giselle, un ballet filmé qui dresse le portrait d’une discipline sans merci !
Giselle : Un film de Toa Fraser Avec Gillian Murphy et Qi Huan
SORTIE EN DVD LE 27 MAI 2015
Fiche Technique – Giselle
Réalisation : Toa Fraser
Chorégraphie : Johan Kobborg & Ethan Stiefel
Montage : Dan Kircher
Production : Catherine Madigan & Matthew Metclafe
Scénographie : Leon Narbey
Son : Amy Barber, Bruno Barrett-Garnier & Paul McGlashan
Distribution : Gillian Murphy, Qi Huan & Le Royal New-Zealand Ballet sur une partition d’Adolphe Adam
Durée : 100’
Auteur : Freddy M.