Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton: Critique

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Charlie et la Chocolaterie, un film éloigné de l’univers gothique qu’affectionne tant Tim Burton, le cinéaste noir

Synopsis : Charlie est un enfant issu d’une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque penny, et ne peut s’offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l’inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l’un des cinq tickets d’or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une vie de sucreries.

Tim Burton, connu pour ses films à la noirceur époustouflante et au macabre renversant, a aussi su réaliser Charlie et la Chocolaterie. D’ailleurs, pour certains, seul Tim Burton aurait pu réaliser ce film, car « le cinéaste noir » a su garder un pied dans le monde de l’enfance (peut-on parler de syndrome de Peter Pan ?). Lui seul pouvait porter à l’écran le best-seller de Roald Dahl, une histoire à la fois féerique et sombre, abordant les thèmes de la famille et de la solitude. Le cinéaste en fait un film personnel très sincère, qui nous transporte dans son univers, magique et poétique ! Et aussi étonnant que ce soit, on ressent dans certaines de ces scènes ses idées noires, jusque dans les séquences les plus colorées.

Burton a su saisir à pleine main l’acidité et la méchanceté du roman de Roald Dahl : les gamins, encouragés par leurs parents, courent après la bouffe, se gavent de compétition, boivent les images de leur télévision, sucent le sang d’un « daddy » qui cédera au moindre des caprices. Contrairement à un des enfants où le père de famille se contente de tourner des bouchons de dentifrice pour faire tenir debout la maison familiale qui penche dangereusement vers le sol. La demeure du chocolat, dont la clef n’est rien moins qu’un ticket d’or, devient alors dans ce film, une maison de correction pour enfants pas sages portant le nom de « Wonka », avec Willy Wonka en maître de maison, héros de l’histoire (ou presque), et personnage enfantin.

Tim Burton, qui retrouve pour la énième fois son acteur fétiche Johnny Depp, a réalisé un film familial cette fois-ci, loin de l’univers gothique qu’il affectionne tant d’habitude. Il en résulte alors une version originale où la magie et le rêve prennent vie grâce à cet univers si particulier. Une excellente mise en scène, avec des décors splendides, qu’ils soient en extérieur ou en intérieur (la gigantesque Chocolaterie Wonka par exemple), un énorme travail a été fait et cela se remarque très vite.

À l’intérieur de la chocolaterie, on croirait se retrouver au milieu d’un des décors du film Le Magicien d’Oz de 1939. En effet, les décors réalistes ou en images de synthèse apparaissent surréalistes. Pour l’anecdote : Les scènes ont principalement été tournées aux studios Pinewood, en Angleterre, et c’est tout un studio qui fut submergé par du chocolat liquide afin de les rendre crédibles. Des personnages attachants ou détestables (les fameux enfants conviés à visiter « l’usine à rêve »), l’interprétation des acteurs principaux est plus que parfaite, que ce soit Freddie Highmore (Charlie Buckett) ou l’épatant Johnny Depp (Willy Wonka). Burton a réussi une fois de plus un film, avec brio, grâce à un scénario passionnant, d’excellentes interprétations et, comme toujours avec le cinéaste noir, une superbe B.O composée par Danny Elfman.

Bande annonce : Charlie et la Chocolaterie

Fiche technique :  Charlie et la Chocolaterie

Titre original : Charlie and the Chocolate Factory
Pays d’origine : États-Unis Drapeau, Royaume-Uni
Année : 2005
Scénario : John August, d’après le roman de Roald Dahl
Producteurs : Brad Grey, Richard D. Zanuck, Katterli Frauenfelder1, Derek Frey2
Producteurs exécutif : Bruce Berman, Graham Burke, Liccy Dahl3, Patrick McCormick et Michael Siegel
Sociétés de production : Warner Bros., Village Roadshow Pictures et Plan B Entertainment
Sociétés de distribution : Warner Bros. Pictures, Warner Bros.
Directeur de production : Jessie Thiele
Direction artistique : Leslie Tomkins
Musique : Danny Elfman
Photographie : Philippe Rousselot
Montage : Chris Lebenzon
Décors : Alex McDowell
Costumes : Gabriella Pescucci
Format : Couleurs – 1,85:1 – DTS/Dolby Digital/SDDS – 35 mm
Genre : comédie, fantastique
Durée : 110 minutes
Dates de sortie France: 13 juillet 2005