Braquo, une série d’Abdel Raouf Dafri : critique saison 4

Canal Plus a proposé à ses abonnés en cette rentrée 2016 l’apothéose et le final tant attendu de la série Braquo tout au long du mois de septembre.

Synopsis : A peine ont-ils réglé le cas de la mafia russe que Caplan, Morlighem et Roxane se retrouvent aux prises avec «Baba» Aroudj, patron de la mafia turque. Morlighem a tué son fils unique lors d’une opération de police. Le groupe SDPJ 92 est dans le viseur de l’IGPN. Vogel, quant à lui, se retrouve dans un sale état en prison. Mais c’est encore insuffisant pour Caplan, qui compte bien le mettre définitivement hors d’état de nuire. Seulement, pour l’atteindre, il va devoir renouer avec le fantôme d’un passé personnel très douloureux. Pour Caplan, Morlighem et Roxanne, désormais tous les moyens, même les plus extrêmes, sont nécessaires pour s’en sortir. Mais les chemins pavés des meilleures intentions n’ont tous qu’une seule destination: l’enfer sur terre.

Cette série a marqué un renouveau dans le genre de la fiction policière française à son lancement en 2009. Olivier Marchal continuait d’explorer les dures réalités du métier de policier et les frontières poreuses entre la loi et l’illégalité comme dans ses polars sur grand écran. Les inspecteurs et les officiers de police du SDPJ92 de la série Braquo ont recours à des méthodes peu orthodoxes.

Très loin de Julie Lescaut, Navarro, Une femme d’honneur et beaucoup plus punchy que L’Inspecteur Derrick, Braquo a dépoussiéré les séries policières françaises comme a su le faire France 2, à son niveau et avec des approches distinctes, avec Les Beaux Mecs, Alex Hugo ou bien encore Cherif.

A titre de comparaison et côté modèle US, Braquo s’apparenterait plutôt à The Shield.

Malgré des évolutions scénaristiques survitaminées et des méthodes douteuses, la série Braquo est un magnifique témoignage sur les difficiles conditions de travail des forces de l’ordre et une ode sombre aux flics borderline. La série reprend les codes du genre et n’échappe pas aux classiques : le travail d’enquête, l’importance et la nécessité du renseignement humain, les planques, les relations capitales avec les indics, l’emprise des mafias, les règlements de compte, les interrogatoires musclés, le trafic de stupéfiants, les caisses noires secrètes au sein de la brigade. Tous ces éléments et bien d’autres font le sel de la série et pimentent allègrement chaque épisode.

Caplan et ses hommes vont encore une fois franchir la ligne jaune dans cette ultime saison dans leur quête de rédemption et devoir tenter de ne pas vendre leur âme au diable.

L’une des particularités de la série et l’un de ses atouts scénaristiques vient de la sensation de tenaille qui enserre les inspecteurs, les anti-héros de la série, qui sont pris entre deux feux : assurer le maintien de l’ordre, résoudre leurs enquêtes en déjouant les plans des malfrats de la pire espèce tout en étant menacés par la police des polices, l’IGPN, et son escouade de vrais cerbères qui n’attendent qu’une chose, que Caplan et ses hommes commettent la moindre erreur qui pourra les priver de leur plaque.

Après avoir été lancé en 2009 par Olivier Marchal, c’est le scénariste Abdel Raouf Dafri (Un Prophète, Mesrine) qui a repris les rênes de la série et qui est aux commandes de cette ultime saison en forme de chant du cygne.

Deux réalisateurs ont participé au tournage de cette ultime saison. Xavier Palud et Frédéric Jardin proposent des choix de mise en scène pertinents et de très beaux plans dans les ultimes épisodes.  L’esthétique très sombre de la série sur cette unité policière est encore une fois au rendez-vous tout au long des épisodes.

 « Nos meilleurs jours dans la police sont derrière nous »

Les premières secondes de cette quatrième saison sont haletantes. La saison trois avait laissé les spectateurs sur leur faim avec un final, un climax et une tension insoutenable. Caplan doit sauver deux femmes retenues prisonnières et séquestrées par l’infâme Vogel, un des inspecteurs de la police des polices, de l’IGPN, qui rêve de faire tomber Caplan depuis le début de la série. Vogel s’est transformé lors de la dernière saison en dangereux psychopathe, prêt à tout pour pourrir la vie Caplan et ses hommes. Le comédien Geoffroy Thiebaut est saisissant. Il livre une performance exceptionnelle en interprétant une nouvelle fois avec maestria ce difficile rôle de Roland Vogel dans le début de cette quatrième et ultime saison de Braquo. Son interprétation de Vogel a été l’une des plus belles réussites de la série.

Le début de la quatrième saison de Braquo prend une tournure particulièrement intéressante et superbement mise en scène avec la découverte de la part d’ombre du personnage d’Eddy Caplan (interprété avec maestria par Jean-Hugues Anglade pour cette ultime virée infernale du SDPJ92). Le comédien Boris Terral incarne le frère de Caplan, Nathan Ovazza Caplan, emprisonné depuis 15 ans à La Santé pour un double meurtre. Il a écopé d’une lourde peine après s’être vengé du chauffard ivre qui avait tué sa fille et sa femme enceinte à un arrêt de bus. Ce frère qui débarque dans la saison 4 un peu comme un cheveu sur la soupe est en réalité un atout considérable sur l’ensemble de la série. La performance de Boris Terral est remarquable dans ce personnage torturé en quête de rédemption qui tente de se reconstruire peu à peu. Le frère tourmenté de Caplan permet aux scénaristes de broder différentes trames scénaristiques en parallèle de l’intrigue principale ce qui permet de densifier la série et aura de multiples conséquences dans les derniers épisodes dans des séquences à couper le souffle notamment et avec des twists assez réussis.

L’environnement carcéral décrit dans ce début de saison de Braquo est à l’image de la série et de cette ultime cuvée d’épisodes : ultra violent, sombre, suffocant, infernal, sans aucune échappatoire possible. La prison de la Santé, les murs austères, les cellules exiguës, les grillages menaçants et les scènes de parloirs participent à une esthétique particulièrement bien travaillée et superbement rendue qui plaira aux amateurs de films ou de séries qui ont pour cadre la prison. Même si le genre est vu et revu, le scénario et l’écriture survitaminée d’Abdel Raouf Dafri permet de voir dans Braquo des scènes mémorables et borderline pour la série et très éloignées des standards des programmes télévisés français qui s’attachent souvent uniquement à l’aspect social, dégradant et aliénant. On retrouve dans cette ultime saison son travail colossal effectué et sa griffe à l’écriture du scénario sur Un prophète. Dans cette saison 4, la prison sert de théâtre et de cadre idéal pour la mise en place de plusieurs plans machiavéliques. L’univers carcéral devient un espace de jeu et un terrain d’expérimentation sans limite pour l’imagination du scénariste Abdel Raouf Dafri qui manipule les personnages à sa guise pour mieux dénoncer l’horreur et la dure réalité des prisons même si le trait est extrêmement forcé : la touche Braquo, la série étant accusée depuis ses débuts d’une violence excessive voire gratuite et de déployer les gros moyens pour la mise en scène et les séquences d’action.

Il est vrai que rien n’est épargné aux spectateurs de cette quatrième saison. Les personnages principaux devront surmonter leurs tendances autodestructrices. Le travail sur le terrain avec son adrénaline et les risques du métier sont leurs seuls carburants pour tenir.

Cette représentation de la violence est la plus insoutenable lorsque l’intégrité physique d’une policière est menacée lors d’une intervention solitaire ou lors de nombreuses scènes de torture dans cette saison 4. L’un de ces interrogatoires musclés orchestré par la mafia turque pour impressionner Caplan rappelle les pires moments de la trilogie Pusher ou le film culte de Brian De Palma, Scarface.

Abdel Raouf Dafri a d’ailleurs exprimé son étonnement face à ce snobisme de la critique en France et ce deux poids, deux mesures concernant la représentation et le choix de la violence dans les séries françaises, jugé indécent et impardonnable, alors que les séries américaines ultra-violentes ou qui banalisent la violence sont glorifiées, acclamées et ne subissent pas la même grille de lecture (Breaking Bad, Banshee, Narcos ou The Shield).

Les principaux protagonistes concernés par cette première phase de la saison en prison sont Vogel (le flic psychopathe placé derrière les barreaux grâce à l’intervention in extremis de Caplan dans la planque de Vogel qui a permis de sauver le lieutenant Delgado et l’ex-femme de Caplan), Kasari (un détenu qui fait régner la loi et la terreur en prison, incarné avec force et conviction par le rappeur et comédien Doudou Masta), le frère de Caplan mais également les gardiens de prison (qui ne font pas de cadeau aux détenus, ne se laissent pas impressionner et n’hésitent pas à utiliser la manière forte pour ramener l’ordre ou remettre un prisonnier à sa place).

Braquo, l’anti-Marseille, la série

La deuxième partie de la série va permettre de délocaliser l’action à Marseille. Walter et Caplan traquent un mafieux turc, Baba Aroudj (Gerald Papasian, brillant dans son rôle de criminel aux abois). Walter Morlighem cherche à faire payer le malfrat du Bosphore qui a martyrisé ses enfants. Morlighem vit en effet avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis la saison dernière durant laquelle il a tué le fils de Baba Aroudj. Mais ce dernier a commis une terrible erreur, en répondant œil pour œil, dent pour dent en s’attaquant aux enfants de Walter.

La rage folle de Morlighem va le pousser jusqu’à Marseille pour traquer Aroudj avec l’aide et le soutien de Caplan.

Les deux inspecteurs parisiens vont mettre les pieds sur le sol marseillais, un territoire où ils ne peuvent pas faire la loi. Caplan va avoir fort à faire face à un flic local, le commandant Guido Frankeur (Pierre Laplace, magistral).

Le scénario se densifie peu à peu avec cette intrigue Marseillaise. Fort heureusement, Braquo ne sombre pas autant dans les clichés sur la cité phocéenne que la série politique de Netflix, Marseille, avec Gérard Depardieu, Benoît Magimel, Géraldine Pailhas et Nadia Farès. La saison 4 de Braquo se sert plutôt de la ville de Marseille pour dresser des portraits de grandes figures du crime.

Michel Subor interprète le rôle de Joseph-Marie Pietri, le doyen indétrônable de la pègre marseillaise, craint de tous et respecté. Il formera, au cours de la saison, un jeune criminel ambitieux Redouane Buzoni (joué par Assaad Bouab).

Pietri verra d’un mauvais œil la traque de Aroudj par la police et cherchera à faire monter les enchères dans le cadre d’un important trafic de drogue.

Marseille est souvent caricaturée, comme Chicago ou Baltimore aux USA, comme une ville où la violence gangrène les quartiers sensibles et où les forces de police semblent impuissantes.

Les scénaristes de Braquo se sont plus focalisés sur des personnages forts en gueule, de vrais durs qui échappent depuis des années à la prison que sur une analyse minutieuse du trafic de stupéfiants ou d’une critique sociale. Ces deux éléments sont plutôt visibles dans l’excellente série Gomorra, dont la saison 2 est diffusée en ce moment sur les antennes de Canal + également.

Deux autres personnages clés de la saison 4 de Braquo gravitent dans l’entourage de Pietri et Aroudj.

Serge Greiner et Geoges Mandeville ont tous les deux du sang sur les mains. Ils ont participé à un braquage, non élucidé, il y a plusieurs années, en 2005, une attaque de fourgon à Aubagne. Le butin important a permis aux deux hommes de bâtir un empire dans la région, chacun de leur côté. Mais Mandeville et Greiner ont non seulement trahi leurs associés du braquage comme dans les westerns spaghettis pour se garder le butin mais ils ont également massacré les convoyeurs lors de l’attaque, de sang-froid.

Depuis cette sombre affaire, Serge Greiner (rôle incarné par Philippe Résimont) est rangé des voitures. Il est devenu un notable bon teint et respecté dont le passé criminel est complètement passé sous silence. Il aime passionnément sa femme, Jackie Greiner (Philippine Leroy-Beaulieu).

Georges Mandeville (Renaud Rutten) a ouvert un restaurant luxueux dans la région de Marseille comme couverture mais continue de mener des trafics de drogue en sous-main. Mandeville est également très proche de Pietri.

Le commandant Frankeur va donc demander à Walter et Caplan de prolonger de quelques jours leur promenade touristique au cœur de la cité phocéenne. Il souhaite grâce au soutien de la SDPJ92 et de la ténacité des deux policiers parisiens coincer, une bonne fois pour toutes, les barons de la pègre marseillaise : Pietri, Mandeville et Greiner.

Le château de cartes des mafieux pourrait en effet vaciller. Frankeur et ses hommes ont accumulé de nombreuses preuves irréfutables pour faire tomber Greiner dans l’affaire non élucidée et qui semblait enterrée à jamais du braquage d’Aubagne. Greiner, Pietri et Mandeville pourraient même avoir eu les yeux plus grands que le ventre sur une magouille financière qui risque de causer leur perte.

Les fantômes du passé du braquage sanglant vont tenir les spectateurs en haleine jusqu’à l’ultime partie de la série. Même si les liens entre les personnages et les évolutions scénaristiques pourraient paraître un peu tirés par les cheveux pour les plus pointilleux, le scénario et la séquence marseillaise de la série (assez longue) est une vraie réussite. Le travail de terrain des enquêteurs marseillais, épaulés par Walter et Caplan, fonctionne à merveille et cette partie de la saison est marquée par une tension extrême et très peu de temps morts.

De très beaux portraits de femmes

L’ultime saison de Braquo offre également de très beaux rôles de femmes flics.

Isabelle Renauld qui incarne la commissaire divisionnaire Michelle Bernardi a une partition extrêmement difficile à relever tout au long de la série. Ses dernières apparitions dans la quatrième saison sont remarquables et interrogent sur la difficile mission des policiers au quotidien et la violence ordinaire. Isabelle Renauld a les scènes les plus marquantes, les plus éprouvantes et les plus difficiles à jouer dans la saison. Chargée de découvrir des preuves et de saisir la moindre faute pour faire tomber Caplan et ses hommes pour le compte d’Henri Brabant (l’excellent Thierry Rene), qui occupe la fonction de chef du cabinet central de discipline à l’inspection générale de la police nationale, Bernardi va être renvoyée sur le terrain par Brabant lui-même. Elle devra se confronter à l’horreur, aux voyous de la pire espèce et à la fange.

L’autre rôle de femme important dans cette saison 4 et le très beau portrait de femme-flic reviennent à la comédienne Karole Rocher qui interprète le lieutenant Roxane Delgado depuis le début de la série. Toujours prête à épauler Eddy et Walter dans les plus mauvais moments et face aux regrets des fantômes du passé (la mort du Lieutenant Théo Wachevski, Nicolas Duvauchelle dans les premières saisons), le personnage de Delgado permet à Karole Rocher de livrer une partition plus sensible et humaine que lors des précédentes saisons. Elle va connaître une forme de renaissance et un épanouissement personnel salvateur (auprès d’un écorché vif sur le plan des sentiments) après les débuts terrifiants et suffocants lors de l’ouverture de la saison avec un suspense insoutenable où elle est laissée pour morte, enterrée vivante par l’immonde Vogel.

La compagne de Serge Greiner (la comédienne Philippine Leroy-Beaulieu) occupe une place importante dans la fin de la série également avec le portrait d’une femme prête à tout par amour et qui a dû malheureusement avaler de nombreuses couleuvres dans sa vie.

Toutes les bonnes choses ont une fin

Gage de qualité supplémentaire et synonyme de montagnes russes émotionnelles pour les téléspectateurs, le final de cette ultime saison de Braquo tient les téléspectateurs en haleine avec un suspense insoutenable et s’apparenterait presque, toutes proportions gardées, au final de Breaking Bad.

L’ultime saison de Braquo tient toutes ses promesses pour les amateurs des trois précédentes saisons. Les personnes frileuses voire hostiles aux séries policières françaises ne pourront pas rester insensibles à la marque de fabrique de Braquo depuis quatre saisons : un scénario survolté, de bonnes séquences d’action, des dialogues soignés, une pléiade d’acteurs jouant avec justesse et ne cherchant pas à cabotiner, des personnages suicidaires en quête de rédemption, les lignes blanches franchies par Caplan et ses hommes, le côté flics ripoux, les frontières poreuses entre les policiers et le banditisme pour résoudre certaines affaires ou bien encore le portrait de la dure réalité du métier de policier).

D’autres spectateurs risquent d’être échaudés et déçus pour plusieurs raisons : la violence de cette ultime saison (présente presque dans chaque épisodes qui comportent tous une séquence hardcore assez insoutenable pour les âmes sensibles) ou bien déçus par le scénario survolté et parfois too much de Abdel Raouf Dafri. Il n’a pas cherché à calquer la réalité du métier de policier mais à placer les personnages dans des situations intenables, ingérables et étouffantes qui semblent parfois exagérées et placent notre bande de flics de choc dans la gueule du loup pour faire durer le suspense et monter la pression.

Certains trouveront la conclusion finale un peu facile, les personnages de mafieux un peu caricaturaux et le récit un peu vain mais les épisodes s’enchaînent malgré tout à un rythme effréné et sans temps-morts.

La saison 4 de Braquo semble parfois tourner au jeu de massacre ce qui risque de déplaire à certains téléspectateurs. La violence de certaines scènes pourra rebuter un certain nombre de personnes. Cette ultime saison, assez sombre, oscille entre la vie intime des personnages et leurs tendances suicidaires. La série est divertissante et plaira aux amateurs des précédentes saisons et des ambiances de polar décalées et sombres.

Caplan : « des couilles et du cran jusqu’au suicide. »

Les ultimes épisodes de la saison 4 de Braquo tiennent la route, l’agencement complexe des personnages et des situations confuses entre Paris, Marseille, la mafia Turque, le milieu marseillais, l’IGPN, des caïds de prison, un frère en pleine rédemption, des flics poussés à bout dans une spirale suicidaire et autodestructrice permettent d’agencer pièce par pièce un puzzle  qui dessine les contours d’une fin apocalyptique (rock n’ roll comme la souhaitait le scénariste Abdel Raouf Dafri) et permet d’immortaliser Caplan, Walter et Delgado dans l’imaginaire des téléspectateurs français amateurs de séries policières.

Les deux derniers épisodes ne laissent pas les spectateurs indifférents. Jean-Hugues Anglade est une nouvelle fois exceptionnel dans le rôle de Caplan notamment dans une des tirades émouvantes de l’ultime épisode où il se dit prêt à se sacrifier et à accepter de prendre toutes les responsabilités professionnelles  et de subir les foudres de l’IGPN pour défendre Delgado et Morlighem.

Jean-Hugues Anglade avait expliqué dans des interviews qu’il avait demandé à Abdel Raouf Dafri de ré-écrire et de changer la fin. La version finale et les ultimes minutes de la saison 4 de Braquo sont donc le fruit du travail collaboratif du scénariste Abdel Raouf Dafri et de Jean-Hugues Anglade qui a porté le cuir de Caplan pendant ces quatre saisons éprouvantes où la SDPJ 92 s’est brûlée les ailes.

This is the end or I’ll be back ?

Comme toutes les grandes séries ou celles que l’on apprécie, il est difficile de voir ses personnages favoris quitter définitivement le petit écran. Sans trahir le final de la saison 4 de Braquo et même si l’équipe de la série et les créateurs ont souhaité mettre un terme à la série avec ces huit nouveaux épisodes pour ne pas faire la saison de trop, il est possible de se demander si Canal Plus ne décidera pas dans les années à venir d’exploiter à nouveau la licence Braquo. Cette série a fait les belles heures de la chaîne cryptée ces dernières années en dynamitant les codes du genre policier grâce à l’écriture survoltée du scénariste Abdel Raouf Dafri et la patte si particulière d’Olivier Marchal lors de la première saison.

Braquo est une formidable série sur la transgression, le difficile boulot des flics de terrain, forcés de franchir la ligne jaune, face à des adversaires qui n’ont pas de règles. Cette ultime saison est survoltée, sous l’influence constante de l’écriture punchy du scénariste de Mesrine et du Prophète d’Audiard, qui sort l’artillerie lourde dans des scènes d’action intenses ou lors de passages âpres et violents.

Les créateurs de la série, Olivier Marchal et son successeur à l’écriture, n’ont jamais voulu faire une photographie du métier de policier avec Braquo.

Braquo fait partie du cercle très fermé des productions originales de Canal + de qualité comme Baron Noir, Les Revenants, Engrenages mais également Le Bureau des Légendes.

La saison 4 de Braquo est disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 04 octobre. La série est également accesible en intégralité à la demande et gratuitement pour tous les abonnés Canal + grâce à l’application et l’interface MyCanal jusqu’au 26 décembre.

Pour finir, voici l’une des citations qui dépeint bien l’état d’esprit de la série dans cette ultime saison lors d’une discussion d’homme à homme entre Caplan et Walter où ils semblent de plus en plus désabusés sur leur métier, nostalgiques et à bout de forces :

« -On est des flics.

-Arrête, y’a bien longtemps qu’on est devenu autre chose… »

Braquo : Bande-annonce de la Saison 4

Braquo – rappel des faits des saisons 1 à 3 (Attention risque de spoils) :

Braquo – Saison 4 : Fiche Technique :

Création : Olivier Marchal
Réalisation : Xavier Palud, Frédéric Jardin
Scénario : Abdel Raouf Dafri
Interprétation : Jean-Hugues Anglade (Eddy Caplan), Joseph Malerba (Walter Morlighem), Karole Rocher (Roxane Delgado), Geofroy Thiebaut (Roland Vogel), Isabelle Renauld (Michelle Bernardi), Boris Terral (Nathan Ovazza Caplan)…
Casting : Sylvie Brochere
Producteurs : Claude Chelli
Producteurs exécutifs : Yorick Kalbache
Producteur associé : Abdel Raouf Dafri
Société de production : CAPA DRAMA
Montage : Jacqueline Mariani
Décors : Pascal Peignet
Costumes : Emmanuelle Pertus
Musique originale : Erwann Kermorvant
Chaîne d’origine : Canal +
Genre : Policier
Format : 8 épisodes de 45 mn
France – 2016
Redacteur LeMagduCiné