Les films d’animation japonais reviennent en force, en passant par les plus grands festivals, afin que l’on continue de célébrer un art entre tradition et modernité. C’est en tout cas ce que Makoto Shinkai soutient dans sa dernière œuvre, Suzume, qu’il arrose généreusement d’humour, d’élans épiques et d’une tendresse qui ne cessent de nourrir son imaginaire.
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Inscrit28 février 2023
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Spéléologue des temps modernes, je ne suis qu'un humble explorateur des salles obscures, celles-là même dont on peut en ressortir ému, apeuré, frustré ou émerveillé. Je m'y donne rendez-vous chaque semaine, sans oublier ma fascination pour Steven Spielberg, Frank Capra, Sidney Lumet, Brad Pitt et un peu moins pour les légumes. Le cinéma restera à jamais mon sanctuaire d'apprentissage et le vecteur de toutes mes émotions.
Impossible de passer à côté de Super Mario Bros, qui continue encore d’envahir les consoles de salon et à présent les grandes toiles des salles obscures. La figure mère de Nintendo a-t-elle enfin trouvé le compromis entre la console et le cinéma ?
Pour anticiper son retour sur grand écran le 12 avril prochain avec Suzume, une œuvre aussi solaire et mélancolique que son héroïne, on vous propose un petit détour sur la filmographie de Makoto Shinkai, un adolescent qui rêve de s’élever, dans un souffle épique et romantique.
La danse est souvent faite de répétitions et de chutes. Il n'y a d'ailleurs qu'un seul pas entre cette passion et la nouvelle routine de Kim Sohee, une jeune étudiante qui va peu à peu se faire consumer par la compétitivité et la réalité de son nouvel emploi.
Il a fallu peu de temps après la surprise de La Folle Histoire de Max et Leon, puis la confirmation sur Les Vedettes, pour que Jonathan Barré prenne son envol en solo, tel un justicier isolé dans les profondes contrées bretonnes. Au détour d’un film de genre, ce dernier nous dévoile une situation plutôt cocasse, rendant sa Bonne Conduite très singulière, notamment vis-à-vis du duo iconique du Palmashow qu’il laisse cette fois-ci sur la banquette arrière.
La loi du talion est une constante dans les décisions de justice en Iran. La peine de mort est prononcée pour une jeune femme qui a ôté la vie de son agresseur. La légitime défense est loin d'y être reconnue, c'est pourquoi ce documentaire porte la charge de toutes les victimes, à travers le destin d'une famille dans l'impasse, brisée par le système et les dogmes d'un pays qui ne leur appartient plus.
Qu’est-ce que la création si ce n’est un amalgame plus ou moins perceptible de notre imaginaire ? "Saules aveugles, femme endormie" y répond et Pierre Földes interroge le fond de l’humanité à travers une animation, toute aussi imparfaite, où gravitent des personnes ordinaires, qui ont en commun cette rupture avec leur réalité et leur quotidien routinier.
Brumeuse, mais sans ambiguïté, « The Eternal Daughter » de Joanna Hogg n’hésite pas à réinvoquer les limbes dans un huis clos, où se confondent les rêves, les souvenirs et la réalité. Deux femmes sont ainsi enchaînées dans un hôtel, hanté par les histoires et ses fantômes.
Rêver pour les autres, c’est se pardonner à soi-même. Lisa Azuelos revient de loin pour illuminer un récit, porté par une Alexandra Lamy rayonnante. Le road-trip de son personnage est empreint d’espoir et d’amour, quand vient l’heure de rendre des comptes à ce monde où le temps défile plus vite que nos rêves.
Le paradoxe du T-Rex est intéressant : un grand corps imposant et un petit cerveau pour diriger toute sa férocité. C’est un peu le complexe que traîne cette énième aventure rocambolesque, qui a tout pour plaire à première vue, mais qui se révèle être un pseudo-survival, tout ce qu’il y a de plus inoffensif. Le dinosaure à Hollywood, c’est encore de la viande numérique qui ne fait ni chaud ni froid.
Le Lion d'Or 2022 ne manque pas de rugir et de mordre là où il faut, dans le cœur de son public. Si l’on croît traverser le déroulé habituel d’un mouvement social, avec tous ses écueils de chutes et de succès, Toute la beauté et le sang versé nous fait rapidement comprendre une transgression dans sa narration à tiroirs. On nous dévoile des actions militantes en coulisses, des arguments qui gravitent pourtant autour de la biographie de Nan Goldin, une artiste qui a su donner une impulsion à ses photos du quotidien.
Il existe des blessures qui ne peuvent pas cicatriser. Sarah Polley prend le temps de débattre sur plusieurs formes d’injustices que le patriarcat a réussi à institutionnaliser dans une communauté mennonite. Les femmes muselées qui la composent vont toutefois élever leur voix, en rêvant d’une réconciliation universelle, tandis que d’autres cauchemardent à l’idée de résister, de fuir ou encore de pardonner à leurs bourreaux.