Inscrit4 août 2020
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Entre un scénario à la fois pompeux et incohérent, des invraisemblances à la pelle et des ruptures de ton et de style mal maîtrisées, il n’y a pas grand-chose à sauver du film, si ce n’est une prémisse intrigante et la prestation sobre de Clooney. Une nouvelle baisse de régime dans la filmographie de ce dernier qui, l’air de rien, n’a plus dirigé un vrai bon film depuis près de dix ans.
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Mank n’est ni un biopic ni le simple récit de la genèse d’un chef-d’œuvre de cinéma. Fincher ne mâche pas la besogne aux spectateurs, il n’est en rien didactique. Le film est davantage une plongée dans une ambiance d’époque, un récit enlevé et qui assume son caractère littéraire et créatif, qu’une histoire bien cadrée qui s’embarrasse d’une mise en contexte. Ce parti pris est particulièrement risqué car même le cinéphile devra s’accrocher pour tout saisir dans ce film compliqué… dont la compréhension s’avère néanmoins indispensable pour ne pas décrocher totalement.
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Budget serré, casting inégal, récit peu compréhensible, le film ne laisse pas un souvenir impérissable. Néanmoins, Giorgio Ferroni connaît les ingrédients essentiels à la recette. Sens du rythme, héros charismatique, mélange d’humour et de cynisme, fusillades bien troussées et paysages magnifiques : l’aficionado de western-spaghettis savourera le film à sa juste valeur.
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Hillbilly Elegy peut compter sur une prestation trois étoiles de ses deux comédiennes principales, Amy Adams et Glenn Close, physiquement méconnaissables. L’erreur de casting se situerait plutôt du côté du metteur en scène, Ron Howard n’étant visiblement pas très à l’aise dans cette peinture d’une Amérique qui ne l’inspire guère (qu’il ne connaît pas ?). Partagé entre stéréotypes qui sont parvenus à se frayer un chemin et un certain manque d’ambition, le film déçoit malgré quelques atouts indéniables.
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La prestation impeccable du duo Schneider-Tognazzi ne suffit pas pour franchir les nombreux obstacles dressés par cette œuvre brouillonne d’un débutant. Entre La Piscine et L’Assassinat de Trotsky, La Califfa donna néanmoins l’occasion à la comédienne de tenter une aventure audacieuse qui lui permit de dépasser définitivement son image de Sissy.
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Sorti à la fin d’une décennie maudite pour Francis Ford Coppola, dont ressortent très peu de réussites, Jardins de pierre souffrit certainement d’un double contexte négatif. Le regard tragique qu’il pose sur le conflit vietnamien en plein cinéma reaganien « révisionniste », associé à la perception du public et de la critique vis-à-vis d’un cinéaste alors en pleine déroute, font de ce film une œuvre incomprise. Obscurcie par un drame personnel, celle-ci mérite pourtant d’être redécouverte.
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Ju Dou rappelle aux spectateurs qu’au début de sa carrière, le cinéaste ne s’intéressait aucunement à des héros invincibles ou surpuissants. La splendeur esthétique de l’image et la beauté pure de Gong Li soulignent d’autant plus cruellement le microcosme vicieux et cruel dans lequel le récit se déroule. Il n’est pas étonnant que le gouvernement chinois n’ait guère apprécié, à l’époque, ce portrait d’une Chine rurale peu en phase avec les idéaux du « paradis socialiste » …
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Entre la dénonciation de la guerre et du fascisme de Rossellini et la peinture de l’injustice sociale de De Sica, le réalisateur né à Fondi occupe une place à part, lui qui s’intéressa à un mal plus profond de la société italienne : la corruption des âmes populaires. Son chef-d’œuvre Riz amer (Riso amaro) dévoile sa vision d’un monde rêvé où la solidarité et la conscience de leurs valeurs ancestrales permettent à des personnages situés tout en bas de l’échelle sociale de triompher de la cupidité et de la jalousie.
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Si le récit a évidemment pour sujet la résurgence d’un « passé qui ne passe pas », en la personne d’une épouse décédée à laquelle il est manifestement impossible de se mesurer, le film lui-même est écrasé par le spectre d’une référence indépassable. Nous parlons évidemment du chef-d’œuvre du même nom réalisé par Alfred Hitchcock en 1940.
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Dans la filmographie longue comme le bras de Woody Allen, aux accents souvent autobiographiques, trois films nous semblent néanmoins traiter du cinéma et du métier de metteur en scène de manière nettement plus frontale. Trois longs-métrages, trois époques, trois styles bien différents. Mais plusieurs traits communs : le génie facétieux, l’humour irrésistible et la sensibilité romantique du maître new-yorkais.
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Prenant quelques libertés avec la réalité historique, "Cromwell" demeure un vrai plaisir cinéphile grâce notamment à la reconstitution aux petits oignons et aux prestations de haut vol de tous les comédiens. On n’en attendait pas moins pour rendre compte du parcours sinueux et de la personnalité indomptable et controversée du lord-protecteur.