Les éditions Les Humanoïdes associés publient la suite des Enfants de Belzagor, de Bruno Lecigne, Sam Timel et Adrien Villesange. Sur une planète pleine de surprises, ancienne colonie restituée aux espèces autochtones, deux groupes humains séparés poursuivent des objectifs distincts…
Dans le premier tome des Enfants de Belzagor, les scénaristes Bruno Lecigne et Sam Timel s’employaient, avec le concours du dessinateur Adrien Villesange, à suivre l’histoire d’Edmund « Eddie » Gundersen, devenu un intermédiaire entre les humains et le G’rakh, ainsi que sa rencontre avec Jeff Kurtz, qui revenait sur Belzagor dans le corps de Dorothy pour obtenir le venin sacré de Naggiar. Parallèlement, Eddie était chargé par Vol’Himyor le Grand Suprême de conduire un enfant honni vers un territoire reculé et hostile.
La bande dessinée abordait de manière subtile des thèmes tels que les jeux de pouvoir et l’instinct de prédation de l’homme. Le récit s’articulait également autour de divers enjeux secondaires, notamment les considérations familiales d’Eddie, la toxicomanie de Sam, l’ex de Dorothy, et les menaces migratoires des terriens souhaitant rejoindre Belzagor.
Ce second tome montre Eddie sur le chemin des Terres de Glace, aux confins des territoires non-explorés de Belzagor… Il va y découvrir une nouvelle espèce inconnue et quelques mystères que cette planète renferme encore. Un second groupe, celui de Kurtz, cherche à récupérer des larves de Naggiar, ce qui le mettra à plusieurs reprises aux prises avec des monstres autochtones. Ces larves se développent dans les chairs des hôtes infectés. Enfin, une étrange cérémonie de purification viendra solder l’intrigue…
Ce second tome, qui referme un diptyque aussi intéressant qu’original, repose essentiellement sur deux aspects : les reliefs psychologiques humains et l’exploration d’une planète et de sa mythologie. Sur les deux dimensions, les auteurs s’en sortent avec les honneurs, et ils parviennent à développer avec succès les aventures des deux groupes, de manière alternée et engageante. L’obsession de Kurtz pour les larves, au mépris d’autres considérations pourtant plus honorables et importantes (les découvertes scientifiques par exemple), constitue la lame de fond de l’un des arcs, quand l’autre lorgne clairement du côté d’un enfant autochtone à la destinée inattendue.
L’ensemble est foisonnant de détails (parfois un peu vains) et généreux quant à ses représentations de la nature humaine. On prend en tout cas beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations de ces personnages confrontés à un environnement inhospitalier qu’ils ont tendance à traiter avec un certain intérêt…
Les Enfants de Belzagor, Bruno Lecigne, Sam Timel et Adrien Villesange
Les Humanoïdes associés, novembre 2023, 48 pages