Les éditions Soleil publient « Si-Naï », le premier tome d’Abaddon, nouvelle série du très prolifique Christophe Bec, accompagné cette fois du dessinateur Robert Carey.
En l’année 2027, les cinq grandes religions du monde sont secouées par une série de découvertes troublantes. Partout sur la planète, des artefacts mythiques, liés à chacune d’entre elles, sont mis au jour, avec des conséquences parfois fâcheuses. Ces objets anciens ne sont pas de simples reliques ; ils possèdent des pouvoirs redoutés et redoutables, capables de provoquer la mort et la panique au sein des populations qui les accueillent. Les principaux dirigeants religieux prennent tous possession de ces prodigieux artefacts religieux : le pape Zacharie II obtient l’Arche de l’Alliance, le grand Rabbin Yosef Zaak détient le sceau de Salomon, le sage hindouiste Mataji Arananda met la main sur le trident du Dieu Shiva, l’imam Adel Ibrahim Hafeez acquiert l’épée légendaire Zulfikar que Mahomet aurait donnée à Ali lors de la bataille de Uhud et le grand maître Zen Yokoyama confirme l’authenticité du miroir de Yata, un trésor divin bouddhiste.
Réunis à Malte, ces chefs spirituels semblent détenir un secret en lien avec ces découvertes, qu’ils annoncent lors d’une allocution commune retentissante. Un danger pourrait-il advenir et, pis, entraîner l’extinction de l’humanité ? Trois générations après ces événements, la société a dû se réinventer et se réorganiser face à des bouleversements majeurs. Des groupes de migrants, présentés de manière alternée avec la réapparition des reliques, cherchent à fuir un monde post-apocalyptique et entreprennent un long périple vers la région du Si-Naï. Ils espèrent y trouver un dernier havre de paix et de sécurité. Des obstacles se dressent toutefois sur leur route et ce qu’ils s’apprêtent à explorer ne ressemble pas vraiment à ce que à quoi ils s’attendaient.
« Si-Naï » peut s’appréhender comme une longue phase d’exposition, un préambule à la structure un peu trop prévisible, constitué de bonds temporels et géographiques, au cours duquel chaque relique est présentée dans ses origines putatives et à travers ses contrecoups immédiats. Porté par les dessins détaillés et réussis de Robert Carey, ce premier épisode d’Abaddon supporte son lot de promesses, en ouvrant la voie à des enjeux vertigineux, dans un monde post-apocalyptique où le désastre est venu de là où les humains, traditionnellement, attendaient des solutions. À suivre…
Abaddon : Si-Naï, Christophe Bec et Robert Carey
Soleil, avril 2023, 64 pages