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La Femme et le Pantin, de Jacques de Baroncelli

Serge Théloma Rédacteur LeMagduCiné

La Femme et le Pantin raconte les déboires sentimentaux d’un riche séducteur épris d’une danseuse de flamenco fière et indocile. Parmi les nombreuses adaptations du roman de Pierre Louÿs, c’est finalement cette première version muette signée Jacques de Baroncelli qui s’avère la plus fidèle au texte. Magnifiquement restauré, ce film fait l’objet d’une réédition en DVD/Blu Ray au même titre que la version de Julien Duvivier.

La belle de Cadix…

…a des yeux de velours ! Du moins font-ils fondre d’amour le pauvre Don Mateo Diaz. Le sémillant (et sévillan) séducteur a littéralement le coup de foudre pour Concha, une très jeune femme au tempérament de feu, à la démarche provocante et au regard aguicheur. Une fille « qui n’a peur de rien », que le très riche Mateo pense à tort pouvoir acheter. L’idée de génie de Baroncelli est d’avoir confié ce rôle féminin à Conchita Montenegro, une véritable danseuse qu’il découvrit par hasard à Paris dans un spectacle de flamenco. Elle apporte au personnage une vitalité bluffante et surtout une modernité qui manque à la plupart des actrices de l’époque. Totalement décomplexée, elle accepte même de danser intégralement nue dans une scène étonnante qui ne dépare pas avec l’univers érotique de Pierre Louÿs.

Ciao pantin

« Le désir s’accroît quand l’effet se recule » écrivait ce coquin de Corneille. On pourrait appliquer la formule à  ce pauvre Don Mateo dont la désillusion va aller croissant, au fur et à mesure que la belle s’évertuera à repousser ses avances. Comme dans cette scène mémorable où, coincé derrière la grille d’un hôtel particulier, il assiste impuissant à une nouvelle esquive de sa bien-aimée. On sent Baroncelli particulièrement à l’aise avec cette histoire. L’Andalousie des palais et des estaminets, des jardins bourgeois et des ruelles populaires inspire le réalisateur. Mais c’est surtout à ses interprètes que le film doit sa réussite. D’abord Raymond Destac, pitoyable en pantin désarticulé à l’image du tableau de Goya qui ouvre le film. Mais surtout Conchita Montenegro dont la prestation incandescente dans la scène du cabaret préfigure les danseuses fatales du cinéma que seront Gloria Swanson, Brigitte Bardot ou Marlene Dietrich.

A découvrir.

Bande annonce :

Fiche technique :

  • Titre : La Femme et le Pantin
  • Réalisation : Jacques de Baroncelli
  • Scénario : Pierre Louÿs  d’après son roman éponyme et Pierre Frondaie d’après son adaptation théâtrale
  • Décors : Robert Gys
  • Photographie : Louis Chaix
  • Musique : George Van Parys et Philippe Parès
  • Sociétés de production : Société des cinéromans, Les Films de France
  • Distribution : Pathé Consortium Cinéma
  • Pays d’origine : France
  • Format : Noir et blanc – 1,33/1 – Film muet – 35 mm
  • Genre : drame ironique
  • Durée : 110 minutes
  • Date de sortie : France, 31 mai 1929

Contenu :

  • Edition restaurée en combo DVD/Blu ray
  • DVD – 1.33 – N&B – Muet – 115 min
    MUSIQUE : DTS-HD Master Audio 5.1/2.0
    SOUS-TITRES : Anglais
    AUDIOVISIONBLU-RAY – 1.33 – N&B – Muet – 115 minMUSIQUE : DTS-HD Master audio 5.1/2.0SOUS-TITRES : AnglaisAUDIOVISION
  • Suppléments

– Géométrie des corps : Entretiens autour du film avec Philippe Roger et Bernard Bastide (31 min)

– La musique de La Femme et le Pantin : entretiens avec Jean-Louis Sajot, Günter Buchwald et Léon Rousseau (19 min)

– Actualité Pathé d’époque : La Semaine Sainte à Séville – 1924

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