Grâce à ses innombrables stratagèmes, plus ou moins bien pensés, mais toujours exécutés sous haute tension et à grand renfort d’adrénaline, la désertion offre au cinéma un sujet dramatique classique et fort en suspense. Si beaucoup d’eau a coulé sous les écoutilles depuis l’époque de "À la poursuite d’Octobre rouge", la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord autorise encore les tentatives d’incursion, ou de « transfert », au sein d’un État rival. C’est dans ce cadre conflictuel que s’inscrit "Escape", un film drôle et trépidant entre course désespérée et chasse à l’homme endiablée. Véritable succès populaire en Corée du Sud, il offre un divertissement plaisant qui manque cependant d’émotion et de sensationnel.
"Mimang" est un film mélancolique de Kim Tae-yang qui explore la transformation de Séoul à travers la rencontre de deux anciens amis. Un voyage poétique et sensoriel au cœur d'une ville en mutation, où les émotions s'entrelacent avec le paysage urbain.
Amateurs de sushis, de maquereaux, de dorade ou de bar, vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même façon. "Padak" de Lee Hee-Dae, un animé à couteaux bien aiguisés, propose un conte sombre et engagé destiné aux adultes. Volontairement choquant, parfois écœurant, le film invite à une prise de conscience sur la maltraitance des animaux marins destinés à notre alimentation. Une expérience singulière qui a l’art de ne pas noyer le poisson.
"Lesson", troisième long-métrage de Kim Kyung-rae, explore les répétitions de la vie et la complexité des relations humaines. Un chassé-croisé mélancolique qui nous plonge dans la solitude et le déphasage de ses personnages, avec une narration circulaire intrigante.
Comment préparer la naissance d’un nouvel être ? Comment devenir une famille ? Conte moderne, plein d'ironie et de candeur, "Delivery" raconte les déboires d'une parentalité boiteuse à travers l'opposition et la complémentarité de deux couples. Malgré un défaut de rythme, le premier long-métrage de Jang Min‑joon parvient néanmoins à nourrir une réflexion autour des responsabilités de chaque individu et avec un humour assez corrosif pour faire passer le tout.
"It's Okay!" est un teen-movie coréen bouleversant qui a remporté l'Ours de cristal à la 74e Berlinale. Ce film explore le deuil, la résilience et l'amitié à travers les yeux d'In-young, une élève de danse traditionnelle. Un feel-good movie aussi réconfortant et lumineux que son personnage principal, dont le sourire et la bonne humeur sont contagieuses.
Présenté dans la section « Paysage » du Festival du film coréen à Paris, « Work to do » nous plonge dans les eaux troubles du capitalisme à travers le portrait d’une Corée à l’économie vacillante. Premier long-métrage engagé de Park Hong-Jun, il choisit le cadre des chantiers navals pour révéler la machine implacable d’un système où les banques imposent aux sociétés restructuration et licenciements de masse. Un film froid et réaliste qui questionne l’avenir des ouvriers comme de l’industrie.
Découvrez "Exhuma", un film horrifique coréen qui explore les démons à combattre, dans la lignée des yokai japonais et des jiangshi chinois. Avec une approche créative et autoritaire, ce long-métrage signé Jang Jae-hyun, réalisateur de "The Priests" et "Svaha : The Sixth Finger", plonge dans les traumatismes historiques de la Corée sous l'influence de l'Empire nippon. Suivez une équipe improbable, composée d'un géomancien, d'un croque-mort et d'une chamane, qui rouvre les cicatrices de la nation à travers des enquêtes frissonnantes, ainsi que des scènes d'exorcisme qui le sont tout autant.
"Citizen of a kind" est un film captivant de Park Young-ju inspiré d'une histoire vraie, alliant humour décapant et de jouissives séquences de tension. On y suit une mère célibataire coréenne qui traque le chef d'un réseau d'hameçonnage par téléphone. Un succès partagé et confirmé avec les festivaliers au Publicis Cinémas.
Dans quel monde sommes-nous destinés à vivre ? En ouverture de compétition de la 19e édition du Festival du Film Coréen à Paris, "Concerning my daughter" tente d’y répondre avec beaucoup de rigueur. Trop peut-être, au point que ce premier long-métrage nous rende imperméable à l’émotion. Reste néanmoins toute la sincérité que dégagent les interprètes féminines pour nous accompagner au mieux dans ce conte moderne, où l’acte de réconciliation ultime est la tolérance.