[Critique] Peaky Blinders, saison 1, une série inspirée par des faits réels
Créée par Steven Knight, Peaky Blinders, cette série britannique dont la première saison a été diffusée sur BBC2 rassemblant près de 2.4 millions de téléspectateurs par épisode, est passée quasiment inaperçue. Pourtant, ce drame historique est une excellente surprise en 6 épisodes. Bien que comparé par les médias d’outre-Manche, à Broadwalk Empire, la série est plus proche par son style au film Gangs of New York de Martin Scorsese en 2002.
Après la série The Wipers Times qui s’inspire aussi d’une histoire vraie, celle soldats anglais postés sur la ligne de front tenant un journal satirique durant la première guerre mondiale, Peaky Blinders s’intéresse à ceux qui sont revenus du front, traumatisés, dans un pays ou la pauvreté accroît les tensions politiques et sociales et que la révolte gronde dans le Nord de l’Irlande.
En plus de traiter d’une période de l’histoire anglaise plutôt méconnue, la série s’intéresse plus particulièrement à un gang de bookmakers, les Peaky Blinders (un gang ayant vraiment existé sévissant dans les faubourgs pauvres de Birmingham). La série nous entraîne dans ses temps de troubles, un an après la fin de la première guerre mondiale, Peaky Blinders dirigés par la famille Shelby.
Une famille, dont chaque membre, cherche à faire prospérer ses affaires criminelles, rackettant les commerçants, truquant les paris et j’en passe. Une famille ou le plus jeune, Tommy (Cillian Murphy) mais aussi le plus violent attire l’attention des autorités qui jusqu’à présent n’en avait que faire de la criminalité omniprésente. Seulement le détournement d’une cargaison d’armes éveille la peur et attire l’attention des plus hautes autorités de l’État. Winston Churchill, craignant qu’un soulèvement ou que les communistes ou encore que des Volontaires irlandais (qui deviendront l’IRA) ne soient derrière ce vol, décide d’envoyer le Chief Inspector Chester Campbell incarné par le néo-zélandais Sam Neill. Une sorte de super flic puritain, à la tête de sa propre police composée surtout de gros bras, jugeant les forces de l’ordre de Birmingham corrompues et faibles, il va se servir de son expérience en Irlande pour nettoyer la ville par tous les moyens…
Peaky Blinders : Ambiance western adaptée à Birmingham
Deux hommes implacables, stratèges vont alors s’affronter, l’un veut maintenir la domination de son clan, l’autre veut faire régner l’ordre dans une ville plongée dans la plus noire des misères mais aussi agitée par des revendications politiques.
Une partie d’échecs intense va commencer entre les deux protagonistes, qui portent la série sur leurs épaules. Peaky Blinders est une série immersive, le portrait de l’extrême pauvreté y est fait sans fard, on plonge littéralement dans cette ambiance très western d’après guerre recréée par des jeux de lumière sublimes, une photographie d’un esthétisme à couper le souffle.
La réalisation est particulièrement bien soignée offrant de magnifiques plans, même si par moment un peu trop réaliste, elle n’est en pas moins poétique voir surréaliste comme lors de la première scène de « bénédiction » du cheval de course. Une série sans temps mort, sublimée par une bande son originale comprenant Nick Cave, The Raconteurs ou encore The White Stripes. Loin d’être anachronique, cette musique rock peint de ses sons les conflits et la combativité d’un univers sombre et rarement entrevu du passé de l’Angleterre.
Enfin Peaky Blinders happe par l’intensité des jeux des acteurs, notamment Cillian Murphy impressionnant dans son interprétation toute en nuance d’un leader impitoyable, façonné par la guerre. Face à lui, Sam Neill (The Tudors et dernièrement Alcatraz) trouve enfin un rôle à la mesure de son talent, . Ce Casting masculin magistral est entouré de rôles féminins impressionnants, Helen McCrory qui campe la tante Polly, la matriarche de la bande, est très crédible et Annabelle Wallis, la belle Grace (The Tudors) serveuse mais pas seulement, je vous laisse découvrir son secret dans ce bar fréquenté par les hommes du gang ou elle travaille en arborant une coiffure année 2013. Notons aussi la présence d’Andy Nyman en Winston Churchill. Ses quelques mots rendent hommage à une série punchy, qui vient d’être prolongée pour une saison 2, Enjoy !
Synopsis : En 1919, à Birmingham, soldats, révolutionnaires politiques et criminels combattent pour se faire une place dans le paysage industriel de l’après-Guerre. Le Parlement s’attend à une violente révolte, et Winston Churchill mobilise des forces spéciales pour contenir les menaces. La famille Shelby compte parmi les membres les plus redoutables. Surnommés les « Peaky Blinders » par rapport à leur utilisation de lames de rasoir cachées dans leurs casquettes, ils tirent principalement leur argent de paris et de vol. Tommy Shelby, le plus dangereux de tous, va devoir faire face à l’arrivée de Campbell, un impitoyable chef de la police qui a pour mission de nettoyer la ville. Ne doit-il pas se méfier tout autant la ravissante Grace Burgess ? Fraîchement installée dans le voisinage, celle-ci semble cacher un mystérieux passé et un dangereux secret.
Bande-Annonce : Peaky Blinders
Peaky Blinders : Fiche technique
Créateur : Steven Knight
Interprétation : Cillian Murphy (Tommy Shelby), Sam Neill (Chester Campbell),Helen McCrory (Polly Gray), Annabelle Wallis (Grace Burgess)…
Production : Katie Swinden
Chaîne d’origine : BBC Two
Genre : Drame historique, Série policière
Durée : 6 épisodes de 55 minutes
Royaume-Uni – 2013