La Reine Charlotte : un prequel pour les Bridgerton

Pour le plus grand bonheur des adeptes de la Chronique de Bridgerton, le 4 mai dernier, Netflix a diffusé les six épisodes de sa série originale : La Reine Charlotte. Mais alors que vaut ce spin-off immédiatement propulsé à la tête du classement?

 Quand l’histoire inspire la fiction

Une fois de plus, les studios Shondaland (Shonda Rhimes – Grey’s Anatomy, Murder,..), nous livrent un divertissement de grande qualité. La Reine Charlotte met en lumière l’histoire d’un personnage secondaire de la série La Chronique des Bridgerton, une reine aigrie et insipide à l’allure extravagante. Mais que se cache-t-il derrière les perruques cyclopéennes et les états d’âmes de ce personnage?

Cette fiction, inspirée de faits réels, raconte l’histoire d’amour de la Reine Charlotte de Mecklembourg-Strelitz et du Roi George III d’Angleterre. Elle vient dès lors répondre à de nombreuses questions laissées en suspens lors de la diffusion des deux premières saisons de la Chronique des Bridgerton. Aux travers de six épisodes, la série aborde des sujets intellectuels et sociétaux intéressants tels que la représentation des personnes de couleur dans la société de l’époque et notamment en lien avec la question des hautes-fonctions et de l’héritage des titres. La série avait été au centre de nombreux débats lors de la diffusion des deux premières saisons de la Chronique des Bridgerton, puisqu’elle avait été accusée d’un manque de réalisme dans sa représentation d’une société d’époque intégrée et inclusive alors qu’en réalité, le racisme était sévissant et la population divisée.

Mais, dans le cas du spin-off, une perspective politique est donnée à la fiction qui se voit inclusive sans tomber dans un cliché ou un déni de réalisme. Dans un cadre historique, la série est très intéressante puisqu’elle ravive les débats, qui divisent les historiens depuis des siècles, et selon lesquels la Reine Charlotte aurait été la tout première Reine noire ou métis d’Angleterre. La série s’attarde également sur les sujets intimes à la royauté tels que la pression sociale, la difficulté pour un esprit libre d’évoluer dans une institution codifiée et extrêmement fermée ou encore l’importance capitale de l’héritage. Ce côté politico-historique permet ainsi de nuancer le côté mielleux et l’extrême romantisme du scénario (qui reste toujours fidèle aux romans éponymes de Julia Quinn) et des histoires d’amour qu’il raconte, complexes mais qui finissent pratiquement toujours sur un magnifique cliché romanesque.

Une rencontre magique entre le passé et le présent

Cette nouvelle saison de l’univers Brigderton est un pur délice d’esthétique. Avec la diversité et la beauté des décors et des costumes, Shonda Rhimes réussit haut-la-main le pari de réaliser une série moderne sous des traits d’époque. Tout est réglé comme du papier à musique : les coiffures, les dialogues, les chorégraphies,… Rien n’est laissé au hasard. En ce sens, l’apparition du bulletin de Lady Whistledown reprend, par exemple, les codes des séries à suspens modernes et l’adapte à l’histoire en créant une sorte de Gossip Girl prête à remuer la société mondaine.

De la même manière,  en matière musicale,  la série élabore un concept novateur (qui avait déjà beaucoup fait parler de lui après la diffusion des deux premières saisons). Ce concept est particulier en ce qu’il transforme des musiques modernes en de musiques classiques d’époque. On retrouve alors Harry Styles, Alicia Keys ou encore Taylor Swift dans les soirées bourgeoises et aristocratiques. Cette bande-son originale est remarquable et contribue à faire le pont entre l’heure de l’histoire (langage très soutenu, règles de bienséance…) et la modernité de l’audience. La musique a un intérêt tout particulier dans cette saison qui dénonce le manque d’inclusivité de l’époque mais également moderne, puisque toutes les chansons choisies sont initialement interprétées par des artistes noir(e)s.

Outre la beauté du scénario et de la réalisation, ainsi que la grande qualité de la bande originale, c’est la diversité des personnages et des acteurs qui donne toute sa force à la série. Bien qu’une faille temporelle sépare évidemment le prequel de la saison mère, on observe une grande cohérence physique et théâtrale dans le choix des acteurs et actrices choisis pour jouer les jeunes versions des personnages. Ainsi, on retrouve la jeune Reine Charlotte (India Amarteifio), la jeune Violet Ledger-Brigerton (Connie Jenkins-Greig) ou encore la jeune Lady Danbury (Arsema Thomas) et le parallèle avec les personnages initiaux est plus que réussi. En somme, ce spin-off est, sans l’ombre d’un doute, un immense succès.

Bien qu’une saison 2 ne soit pas au programme pour la Reine Charlotte, les Bridgerton seront bel et bien de retour sur nos écrans très bientôt pour une saison 3!

Bande d’annonce : La Reine Charlotte

Fiche Technique : La Reine Charlotte

Titre original : Queen Charlotte: A Bridgerton Story
Créée par Jess Brownell
Avec India Amarteifio, Golda Rosheuvel, Corey Mylchreest…
Série dérivée : La Chronique des Bridgerton
Premier épisode : 4 mai 2023 (États-Unis)
Chaîne d’origine : Netflix
Diff. originale : 4 mai 2023
Durée : 53 à 86 minutes
Genre : Romance historique

Synopsis : Promise au Roi d’Angleterre contre son gré, Charlotte arrive à Londres et découvre que la famille royale n’est pas ce qu’elle imaginait. Le temps aidant, la jeune fille trouve ses marques au sein du palais, entre l’Etiquette et son imprévisible mari. Malgré les difficultés, Charlotte est en passe de devenir l’une des monarques les plus incontournables d’Europe.

Spin-off de « La chronique de Bridgerton » axé sur les jeunes années de la Reine Charlotte.

La Reine Charlotte : un prequel pour les Bridgerton
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