Créée par le papa de Desperate Housewives, Marc Cherry, Devious Maids est l’adaptation américaine de la telenovela Ellas son…la alegria del hogar (qu’on peut traduire par « Elles sont la joie de la maison »).
Synopsis : Marisol, Rosie, Carmen et Zoila sont quatre domestiques d’origine hispanique, travaillant dans un quartier résidentiel très calme de Beverly Hills. Elles sont entourées de luxe et de privilèges, mais on leur rappelle constamment qu’elles ne sont que de simples domestiques. Leur travail consiste à nettoyer derrière les rock stars, les milliardaires et les célébrités égocentriques pour qui elles travaillent. Toutefois, quand leur amie et employée de maison, Flora, est retrouvée sauvagement assassinée, leur quotidien est bouleversé…
La série, initialement prévue pour la chaîne américaine ABC qui l’a rejeté, atterrit en 2013 sur Lifetime. Largement inspirée de la pépite d’or d’ABC, Desperate Housewives, qu’elle devait remplacer, Devious Maids suit l’histoire de quatre latinas (Marisol interprétée par Ana Ortiz, Rosie jouée par Dania Ramirez, Carmen par Roselyn Sanchez et Zoila par Judy Reyes), liées d’amitié par leur travail et qui, entre turpitudes amoureuses, excentricités et secrets de leurs employeurs, et meurtres mystérieux, font face ensemble à leur univers mélodramatique.
Annulée au bout de sa quatrième saison, les trois premières saisons de Devious Maids comptabilisaient chacune, 13 épisodes. Cependant, les audiences qui dégringolaient d’année en année, poussèrent Lifetime à ne commander que 10 épisodes pour sa quatrième et dernière saison. Ce qui était déjà un mauvais signe, surtout que l’annonce de ce dernier renouvellement eut lieu en retard et que l’autre grande star sur Lifetime, la série UnREAL (lancée en 2015), solidifiait toujours plus sa position de nouvelle série phare de la chaîne.
Présentée comme bien plus prometteuse et plus divertissante que sa cousine d’ABC, Mistresses, Devious Maids tire aujourd’hui sa révérence avec un cliffhanger haletant. En effet, la fin de saison laissa la porte ouverte à plusieurs intrigues comme la disparition de Marisol le jour de son mariage. L’a-t-on kidnappé ? Avait-elle vu quelque chose qu’elle n’était pas censé voir ? Aussi, le regard échangé entre Adrian Powell et Zoila à l’église laissait supposer des choses sur la future relation entre les deux personnages. La faible intrigue autour de Rosie et Spence tout au long de cette saison promettait pourtant d’être intéressante la saison prochaine avec l’annonce de la grossesse de Rosie et le silence de cette dernière sur le fait que Tucker ne soit pas le fils de Spence. La productrice exécutive de la série avait déjà annoncé que Carmen, quant à elle, allait retrouver son grand amour, père de sa fille, Daniela (jouée par Sol Rodriguez). Autant de possibilités d’intrigues qui ne verront donc pas le jour.
Néanmoins, on reste satisfait de l’évolution globale des personnages comme l’exubérante, narcissique et aspirante star de la chanson, Carmen Luna qui se révèle particulièrement altruiste après sa rencontre avec Daniela. Chacune des protagonistes fut mise en avant au fil des années. L’occasion notamment pour la naïve et candide Rosie des premières saisons de prendre de l’assurance. Les personnages secondaires n’étant pas en reste, on est heureux d’assister à la transformation de la « socialite » Geneviève Delatour (interprétée par Susan Lucci, All My Children), beaucoup moins égocentrique à la fin de la saison. Quant au couple Powell, alors qu’on les croyait atteindre le point de non retour, ils nous rassurent et nous captivent au final par l’amour passionnel qui les habite.
Avec un casting 100% latinos à son démarrage, la série fut pointée du doigt outre-atlantique à son démarrage car elle était portée par des femmes hispaniques et semblait beaucoup jouer sur les stéréotypes. Toutefois, c’était sans compter sur son casting explosif avec des acteurs qui ont réussi à maintenir avec consistence et humour la série pendant quatre ans. Consultante pour la série, la participation d’Eva Longoria permit à Marc Cherry de dépeindre de manière plus authentique les latino-américaines. Pavant le chemin pour les séries latines à l’instar du désormais culte Ugly Betty (où Ana Ortiz œuvrait déjà), l’émergence de la communauté hispanique ne cesse aujourd’hui de croître sur petit écran. On peut évoquer là Telenovela, Cristela ou encore la lauréate des Golden Globes, Jane the virgin.
Interprétées par des actrices d’exception dont l’évidente alchimie a fait de ce show un délice, nos quatre héroïnes ont su séduire les téléspectateurs par leur énergie débordante, leur humour et leur force. Aussi, loin d’être timides, déférentes et sans pouvoir, ces bonnes ‘nouvelle génération’ ont été dépeintes comme intelligentes, indépendantes et ambitieuses, tordant le cou aux idées reçues sur les domestiques. Mais le déclin du nombre d’audience aura malheureusement eu raison de la série laissant les fans sur leur faim.
Devious Maids – Bande Annonce
Devious Maids, Fiche Technique
Créateur : Marc Cherry
Réalisation : Paul McGuigan, Rob Bailey, Tawnia McKiernan, John Scott, Larry Shaw, David Warren, Tara Nicole Weyr
Scénario : Marc Cherry, Gloria Calzada, Anahi Lopez, Juan Meyer, Alonso Ramos, Carolina Rivera, Salvador Rizo, Gloria Calderon Kellett, Victor Levin, Tanya Saracho, Brian Tanen
Interprétation : Ana Ortiz (Marisol Duarte), Dania Ramirez (Rosie Falta), Roselyn Sanchez (Carmen Luna), Judy Reyes (Zoila Diaz), Edy Ganem (Valentina Diaz), Rebecca Wisocky (Evelyn Powell), Tom Irwin (Adrian Powell), Susan Lucci (Geneviève Delatour), Drew Van Acker (Remi Delatour), Grant Show (Spence Westmore), Mariana Klaveno (Peri Westmore), Brianna Brown (Taylor Stappord), Brett Cullen (Michael Stappord)
Production : Brian Tanen, Gloria Calderon Kellett (superviseur) ; Justin Lillehei (associé) ; Sabrina Wind, Larry Shuman, David Lonner, John Mass, Michael Garcia et Eva Longoria (productrice exécutive)
Sociétés de production : ABC Studios, Cherry/Wind Productions et Televisa Internacional
Genre : Comédie dramatique
Format : 10 épisodes de 43 minutes
Chaîne et Sociétés de distribution : Lifetime et Lifetime Television
Durée: 42 minutes
Etats-Unis – 2016