Avec un feel-good-movie irakien, un film d’animation très dark et une fantaisie douce-amère coréenne, les trois derniers films qu’Outbuster a mis en ligne ont une nouvelle fois de quoi satisfaire tous les publics! Il serait dommage de s’en priver, et nous sommes là pour vous aider à faire votre choix.
Miracle in cell n°7 (Lee Hwan-kyung, Corée, 2013) Le titre anglais du film est mal choisi puisqu’il met trop l’accent sur le côté religieux qu’aurait la petite fille, comme si elle était elle-même un pendant féminin du divin enfant… Un papa simplet se retrouve emprisonné pour meurtre. Sa fille de 8 ans Yesung va tout faire pour aller le voir en prison. C’est l’occasion pour le réalisateur sud-coréen Lee Hwan-Kyung de créer plusieurs personnages notamment les compagnons de cellule qui se révèlent au bout d’un (long) moment assez attachants. Décrit par Outbuster comme une comédie, le long-métrage prête plus à sourire qu’à rire, quand l’humour n’est pas affecté par le décalage culturel. La situation (faire rentrer une gamine dans une prison) donne lieu à plusieurs sketchs qui finalement s’imbriquent bien les uns aux autres, finissent par surprendre et donnent envie de voir la fin du film. Quelques passages surprenants donnent à réfléchir. On passe somme toute un bon moment.
Rédigé par Alexandre
Metropia (Tarik Saleh, Suède/Danemark/Norvège, 2009). Europe 2024, le monde est dévasté et presque inhabitable. Pour nous sauver, la société Trexx décide de relier entre eux tous les métros européens, créant ainsi un vaste réseau (le lien entre métro et sauvegarde du monde reste à expliquer). Bien malgré lui, un homme va résister. Outbuster continue d’épater, trouvant toujours plus de pépites toutes plus originales les unes que les autres. Sombre et flegmatique, Metropia s’inscrit dans la lignée des films paranoïaques tels Brazil, offrant une animation originale (bien que dérangeante, mais c’est ce qui est bon) et rarement vue qui lui donne ce qui manque souvent: de la personnalité. Résultat, un film indolent mais au propos riche et diablement efficace. L’animation pour adultes est chose rare et quand en plus, elle allie beauté et intelligence (malgré quelques pillages, chez Blade Runner par exemple) on succombe comme en un premier amour.
Bekas (Karzan Kader, Suède, 2012) Voilà un pitch assez minimaliste que Donald Trump qualifierait de « film d’horreur » : Deux jeunes Irakiens désirent aller aux Etats-Unis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un film irakien, le ton aurait alors été plus grave et le traitement bien moins occidentalisé, en gros le road-trip n’aurait pas été un feel-good movie se terminant par un happy-end. Heureusement, ce n’est pas non plus un film américain, que l’on aurait alors facilement pu taxer « d’impérialisme culturel ». Contre toute attente, il s’agit d’un film scandinave dont le scénario et la réalisation sont le fruit d’un cinéaste d’origine kurde. La connaissance du sujet est donc assurée, ainsi qu’un certain humour qui n’hésite pas à égratigner tout aussi bien les traditions locales que, et c’est en cela qu’il rappelle la comédie indienne Umrika, ce rêve américain à la fois absurde par sa superficialité et pathétique par son inaccessibilité.