Pendant ce temps sur Outbuster… Saving the hubby, Brazilian western, Kiss me Fucking Moron, Brazilian Western et A Story of Yonosuke

Encore pleins de nouveaux films sur Outbuster! On a vu, on a aimé :

Saving The Hubby (Hyeon Nam-Seob, Corée du Sud, 2002) : Avant d’être la muse des Wachowski, Bae Doona tournait déjà pour Park Chon-Wook, Kore-Eda, Bong Joon-Ho et… dans cette petite comédie d’action fort agréable. Prêtant ses traits à une mère de famille au bout du rouleau, ses petites mimiques rendent à la fois touchante et rigolote l’aventure dans laquelle la mène une sortie nocturne impromptue. A la façon d’un After Hours en son temps, Saving the Hubby utilise un point de départ intimiste pour nous faire parcourir, le temps d’une nuit, la face cachée d’une ville riche en péripéties surprenantes. C’est en l’occurrence de l’implication surréaliste de ce petit bout de femme, affublée d’un bébé geignard, dans une guerre des gangs séouliens ainsi qu’à une vive accélération des enjeux dans le dernier quart d’heure, que naissent les principaux effets comiques de ce film purement récréatif.

Brazilian Western (René Sampaïo, Brésil, 2013) Et non ce n’est pas un western, même si Brazilian Western est truffé de références au genre, à commencer par les gros plans sur les yeux, emblématiques des westerns spaghettis de Leone. On pense plutôt au film noir contemporain comme No Country for Old Men des Coen mais surtout à La Cité de Dieu, lui aussi brésilien. Les deux se passent sur fond de trafic de drogue dans les années 70-80. A Brasilia, le jeune João de Santo Cristo tombe amoureux de Maria, également convoitée par Jeremias. Sélectionné au Festival du film de Toronto ainsi qu’au festival Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-Américain de Villeurbanne, le premier long-métrage de René Sampaïo est plutôt de bonne facture. On remarque un assez bon travail de la lumière (à la fois très chaude et très dure) ainsi que plusieurs moments de mise en scène intéressants. Même si le scénario ne surprend que rarement, l’intensité va crescendo, et il n’en faut pas plus pour nous satisfaire.

Par Alexandre

Kiss Me, You Fucking Moron (Stian Kristiansen, Norvège, 2013) Par son idée même de faire du théâtre un vecteur d’entrée dans un teen-movie, le réalisateur norvégien nous évite les écueils vulgaires inhérents au genre et met en place une comédie romantique tout en délicatesse. Que le seul adulte auquel le scénario accorde un rôle majeur soit le metteur en scène, interprété par l’inénarrable Kristoffer Joner, est la conséquence directe d’une narration qui met cette petite troupe en vase clos pour mieux en étudier les relations, qu’elles soient conflictuelles ou amoureuses. Les troubles que va apporter Vegrad, une star locale du football mais aussi un odieux imbécile et mauvais acteur (ce qui est dur à jouer), dans cette équipe soudée mais en manque d’expérience va sans surprise se muer en une romance avec l’une des actrices, en l’occurrence Conte, la plus naïve d’entre elles, qui va mener les deux à dépasser leurs défauts respectifs. Une trame classique mais traitée avec une finesse et écrite avec un soin porté à ses personnages qui la rendent très attachante.

A Story of Yonosuke (Shûichi Okita, Japon, 2013) Adapté d’un roman de Shuichi Yoshida publié en 2009, le récit de Yonosuke, ce garçon constamment joyeux, nous est raconté depuis les souvenirs qu’en gardent ces anciens amis de ses années universitaires. Un dispositif qui, en plus de nous renvoyer dans le Japon des années 80, assure une certaine mélancolie à côté de l’insouciance qui caractérise le personnage. Dans cette histoire d’amour platonique mais non moins attendrissante, la tendresse entre ce garçon venu d’un petit village de pêche et une jeune bourgeoise, qui atteint son paroxysme lors du séjour chez ses parents à lui, les choses prennent leur temps. L’humour n’est d’ailleurs pas en reste, notamment grâce à la différence d’origine sociale des deux personnages mais aussi grâce à l’attachante bonne humeur humeur que Yonosuke dégage sur ses proches. Filmé dans un style typiquement japonais, ce mélodrame laisse difficilement indifférent.

Rédacteur