Comme dans Valley of Love, le personnage de Les confins du monde est à la recherche d'un fantôme initiatique. Guillaume Nicloux sonne le premier électrochoc du festival de Cannes 2018, dans la section de la Quinzaine des réalisateurs avec un film âpre, sec et violent, ponctué d'une imagerie aussi ésotérique que cadenassée. Les confins du monde est un exercice de style assez périlleux, complaisant dirons les plus réfractaires à l’œuvre, mais qui distille sa violence graphique avec une grande maîtrise.
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Le Festival de Cannes 2018, dans sa section Un certain regard, nous présente Donbass de Sergei Loznitsa. Pamphlet politique assez impressionnant par la puissance de son militantisme (voire propagandiste), aussi tétanisant que ricaneur, Donbass est insurrection mais perd en pertinence suite à une mécanique trop lourde et appuyée pour convaincre totalement.
Durant ce Festival de Cannes 2018, la section Un Certain Regard nous présente Rafiki de Wanuri Kahiu, une onde de positivité qui fait écho à une jolie petite romance homosexuelle, à l’écriture parfois bancale et à la technique vacillante, mais dont l’ampleur dramaturgique et la prise de conscience politique font du bien.
La section de La Semaine de la Critique débute dans ce Festival de Cannes 2018, avec le premier film de l'acteur Paul Dano, Wildlife. Un peu maniéré et pas forcément très subtil dans sa volonté d'accrocher son récit, ce beau portrait de famille de la middle class américaine des 60's vaut le détour pour son duo d'acteur Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal.
Le Festival de Cannes 2018, dans sa sélection officielle nous présente Yomeddine de Abu Bakr Shawky qui questionne sur le regard de chacun, et la manière dont sont insérés ou isolés les « freaks » des temps modernes. Humble et juste dans sa manière d'accompagner ses protagonistes, Yomeddine est un road movie touchant, aussi terre à terre que crépusculaire dans une Égypte de marginaux.
21 films sont en compétition dans le cadre de la 71e édition du Festival de Cannes pour décrocher le prestigieux trophée, la Palme d’or, qui représente encore une institution pour de nombreux cinéastes internationaux. La magie cannoise, avec son tourbillon de glamour et de paillettes, va opérer du 8 au 19 mai 2018. Le jury, présidé par Cate Blanchett, est composé par Léa Seydoux, Robert Guédiguian, Denis Villeneuve, Kristen Stewart, Khadja Nin, Ava DuVernay et Andreï Zviaguintsev.
Avec Mobile Homes, Vladimir de Fontenay s'immisce dans la veine du cinéma indépendant américain et parle de cette Amérique des laissés pour compte, d’une nation bancale dont les habitants mis de côté par le système ne peuvent avoir confiance qu’en eux-mêmes. Sans jamais être à la hauteur des références telles que Andrea Arnold ou Jeremy Saulnier, Mobile Homes porte les stigmates inhérents au genre mais n'en reste pas moins un joli petit film qui parle d'une fuite en avant et de ce combat face aux choix qui façonnent notre vie.
Un an, à peine, après la sortie de A.I. intelligence artificielle, Steven Spielberg replongera dans l’univers de la SF et signera un trépidant et visionnaire polar d’anticipation avec Minority Report. Le cinéaste usera de son talent afin de nous questionner sur la place du libre arbitre dans une société pré ordonnée : une fausse utopie sans criminel.
Mal aimé à sa sortie, A.I. n'en reste pas moins une oeuvre magnifique, qui nous offre une science fiction universelle qui vire à l'intime. A.I. est ambitieuse, personnelle et révélatrice, une œuvre qui parle de la souffrance sous l’égide de la naïveté. Derrière son visage humaniste, se cache un cynisme, une mélancolie et une odeur de mort indescriptibles.
Souvent âpre et à fleur de peau, Tesnota est le premier film du prometteur Kantemir Balagov. Avec sa mise en scène qui suinte l’urgence, Tesnota nous dessine les traits parfois sombres de la place de la femme dans une société émiettée par ses traditions et l’omniprésence du conflit religieux.
Avec ses allures de grands blockbusters hollywoodiens, la nouvelle série de Netflix, Altered Carbon, est une réussite. Même si le résultat n’est pas toujours très finaud, la série arrive parfaitement à faire cohabiter l’action gore du polar au questionnement existentialiste de l’univers SF esthétisé à outrance.
Avec Devilman Crybaby, Masaaki Yuasa frappe un grand coup. C’est une avalanche de violence, de sexe, d’une jeunesse en proie à ses démons, où la lueur de l’humanité se disperse. Avec cette série d’animation bestiale, Netflix diffuse la première claque de l’année.