Avec son dernier film Pentagon Papers, Steven Spielberg fédère autour de la liberté journalistique et de l’émancipation féminine dans la prise de position politique; sujets qui dominent une œuvre qui brille par son urgence esthétique. Il y a de la vie, de la vigueur, une flamme humaniste qui prend corps dans Pentagon Papers.
PositionRedacteur en Chef
Inscrit21 août 2016
Articles285
La puissance drolatique de ses saynètes, cette mosaïque d’instants tenaces où la violence visuelle est latente, cet humour de situation (les deux policières), cette répartie forcenée dans les échanges verbaux, cette tristesse inconsciente font la force de The End of the F**king World, road movie pop et punk à la fois.
Avec Vers la lumière, Naomi Kawase parle de cinéma, de l’interprétation que nous portons aux images. Malgré sa belle mise en scène, elle s’empêtre à vouloir tout expliquer, à déployer son intrigue par l’instance possessive des mots, à cartographier sa dialectique par un symbolisme pompeux.
Sous les contours d’un scénario un peu trop scolaire, Burn Out arrive tout de même à relever la tête grâce à son réalisateur, qui démontre un talent visuel dans des scènes de course pleines d’adrénaline et la mise en tension organique de son personnage.
Alien Covenant et The Last Jedi, sortis cette année, n’ont pas fait que des heureux. Nombreux sont les fans qui ont crié au scandale. Cependant, au-delà du résultat et de la qualité première du film, l’attente du public érudit et de plus en plus connaisseur des univers en question se télescope avec la démolition même du mythe de ces sagas. Dans une époque où les blockbusters tendent à se ressembler, en voulant copier l’original pour ne pas échauder leur auditoire, la construction même de la continuité de ses sagas ne proviendrait il pas de la destruction de leur symbole ?
Avec toute la noblesse qui le caractérise, Harry Dean Stanton fait sa dernière apparition au cinéma avec Lucky. Touchant du doigt cette douce Amérique périphérique et multiculturelle, John Carroll Lynch accouche d’un amer récit initiatique, funèbre mais caressé par une humilité et une ironie souriante.
Dans une République démocratique du Congo qui devient l’allégorie d’un capitalisme effréné, Emmanuel Gras filme le dur labeur d'un vendeur de Charbon qui sillonne les routes dangereuses de son pays pour essayer de donner un avenir meilleur à sa famille. Entre documentaire et film d'aventures, Makala donne une nouvelle définition de l’héroïsme, même si son dispositif nous questionne sur la place de la caméra dans la sphère du documentaire.
L'année est bientôt terminée et c'est le moment pour nous de nous pencher sur les résonances de ce cycle cinéma. Avec des films comme Moonlight, Logan ou même American Honey, l'enfance avec son innocence déchue a été l'un des thèmes récurrents et importants de 2017.
La déception est grande. Tomas Alfredson et Michael Fassbender pondent un polar amorphe, à la rythmique désarticulée, et à l'incarnation obsolète. Ponctué de soucis de production, le film n'en pas moins inexcusable tant le résultat n'est pas digne des attentes faites autour de lui.
Malgré un récit confus et un univers qui s'adresse aux connaisseurs, Mazinger Z sent bon les années des 1980 du Club Dorothée et offre un spectacle qui pourrait ravir aux plus grands nombres, aux petits comme aux grands, avec ces batailles épiques et ses « robots géants » à l’iconisation guerrière terrassante.
Derrière ses faux airs de conte enfantin, Le Musée des Merveilles est un torrent d'émotion. Toujours aussi humble et élégant, le cinéma de Todd Haynes magnifie une nouvelle fois la sobriété des émotions dans un recueil sur la mémoire et une quête de soi aventureuse.
Avec notamment A Beautiful Day ou Laissez Bronzer les cadavres, les mois d’octobre et de novembre 2017 nous ont offert un large aperçu de la vision actuelle de la violence montrée au cinéma. Une possibilité, pour nous, de nous questionner une nouvelle fois sur certaines de ses représentations graphiques, sa réappropriation dans les films de genre, et son rapport à la fascination du spectateur.